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Société Publié le samedi 23 juillet 2011 | Le Mandat

Les perpétuelles inondations : Comment éviter le pire

Les saisons de pluies à Abidjan se suivent et se ressemblent. Les dégâts causés aux Abidjanais sont nombreux. Des pertes en vies humaines, des véhicules et d’autres biens matériels emportés par l’eau de pluie, des familles entières se retrouvant sans abris. Quand ce moment de sinistre arrive les populations accusent les ingénieurs ivoiriens de tous les maux. ‘’Ils ne connaissent rien, ils n’ont rien appris pendant leurs formations, ils sous dimensionnent les caniveaux pour empocher le reste de l’argent’’, dit-on. Certaines hautes autorités administratives s’étonnent de ce que les ingénieurs n’aient pas dimensionné les réseaux en tenant compte de la croissance démographique de la ville d’Abidjan. Leurs arguments reposent sur le fait que le dimensionnement des réseaux a été fait en fonction de la population des années 70, alors que nous sommes en 2011. Et que la population d’aujourd’hui représente le triple de celle des années 70. A les entendre, c’est la raison principale des inondations de la ville d’Abidjan. Il faut signaler que le dimensionnement des caniveaux se fait en fonction du débit d’eau de pluies et selon les valeurs fournies par l’abaque. La formule rationnelle la plus utilisée donne l’équation suivante : Q=CIA avec Q=débit, C=coefficient d’apport en eau, I=intensité de pluie et A=surface du bassin d’apport ou bassin versant. Il ya aussi la formule de Manning Strickler qui se définit de la manière suivante : Q=SRhCI avec Q=débit, S=surface du bassin en m2, Rh=rayon hydraulique ou surface ou périmètre mouillé, C=coefficient de rugosité, I=pente. A travers ces deux formules, le paramètre dominant se trouve être le bassin versant et ses caractéristiques et le comportement et le débit d’eau qui passe dans le caniveau. Le bassin reçoit, en plus de l’eau qui y tombe, les eaux venant des deux lignes de crête qui le délimitent en amont. Si ce bassin est couvert de végétation, la plus grande partie des eaux qui tombent est infiltrée du débit d’eau à évacuer est négligeable. Le dimensionnement est fait en conséquence. Dans le cas contraire, le bassin est dénudé, le coefficient de ruissellement est énorme et le débit avec. L’intensité des plus grandes pluies de 5 ou 10 ans d’intervalle est prise en compte parfois. Un caniveau, qui avait été dimensionné par rapport à un bassin couvert ne sera plus à mesure de drainer le débit de l’eau si, quelques temps après, ce même bassin est dénudé. Ce sont donc les caractéristiques des bassins qui influencent le dimensionnement et non le nombre d’habitants. La croissance démographique est prise en compte dans la production des ordures et des eaux usées. Le premier responsable du dimensionnement des caniveaux est l’Etat. Car l’ingénieur peut respecter les normes techniques en proposant un dimensionnement conséquent avec le coût que cela engendre. Mais, le choix d’option est fait par l’Etat en fonction des fonds disponibles. Ce n’est donc pas l’ingénieur qui a le dernier mot. Pour nous, si le débit d’eau s’accroit et que le temps de concentration (temps mis par l’eau dans le caniveau avant d’aboutir à l’exutoire) est long, il y a ensablement des caniveaux. Ajouté à cela le rejet les déchets encombrants que sont : les vieux lits, matelas, mortiers et pilons, les branchages, etc. et le non écoulement de la lagune du fait du bouchage de l’embouchure de Grand Bassam, les eaux venant des égouts, des cours d’eaux sont immédiatement refoulées et prennent toutes les directions possibles. C’est pour nous une raison fondamentale des inondations de la ville d’Abidjan. Il faut donc redimensionner les caniveaux pour tenir compte des nouveaux débits, déboucher les égouts, les autres cours d’eau, la lagune et l’embouchure de Grand Bassam. Le débouchage des autres cours d’eau et des égouts seul ne suffit pas. Il faut désensabler régulièrement l’embouchure. C’est à ce seul prix que la ville d’Abidjan se portera mieux. Il va falloir réfléchir aussi à un nouveau mode de gestion spatiale. Opter, au maximum, pour l’habitat vertical afin de minimiser l’extension exagérée de la ville d’Abidjan, aujourd’hui 6 fois plus étendue que la ville de Paris. Les dimensions des réseaux seront ainsi maitrisées.
Seri Bi Guessan Bernard
Député de Sinfra.
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