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Société Publié le samedi 2 juin 2012 | Le Mandat

La lettre du mandat aux passionnés de quartiers à risques

Êtes-vous obligés de vivre à Abidjan ?
Bonjour chers habitants des quartiers dits à risques d’Abidjan. Je vous salue et je salue votre courage mais surtout votre foi en un avenir radieux. Je sais que c’est fort de cette croyance que vous êtes scotchés à ces zones dangereux malgré toutes les injonctions des autorités compétentes. Sous le régime du président Henri Konan Bédié, un espace dénommé Biabou a été aménagé à l’effet de vous mettre à l’abri des dangers qui vous guettaient. Peu de temps après, vous avez déserté les lieux pour vous retrouver à vos points de départ respectifs. Ces bidonvilles ont repoussé comme des champignons. Quand Laurent Gbagbo est arrivé et que des drames sont survenus à la suite d’éboulements consécutifs aux pluies diluviennes, il a été décidé un plan dit hors-sec, destiné à assainir les quartiers précaires, surtout ceux qui comportent d’énormes risques et dont la liste a été publiée récemment par le gouvernement. Ce plan n’a pu être mis à exécution faute de volonté et de courage au sommet de l’Etat. C’est pourquoi, dès son avènement au pouvoir, le président Alassane Ouattara en a fait une de priorités. Il s’agit d’offrir aux populations des meilleures conditions de vie et leur éviter des pertes en vies humaines. Les actions dans ce sens sont légions et palpables dans tous les quartiers d’Abidjan, sans exception. Mais, comme si l’espoir en une vie radieuse était perdu à jamais pour vous, vous vous entêtez à y rester. Que vous choisissiez de vivre dans l’enfer, cela peut être considéré comme un libre choix. Seulement voilà, en cas de drame, c’est l’autorité qui est d’abord pointé du doigt et qui est taxée de manquer de responsabilité dans la prise de décisions à votre égard. L’Etat se bat pour vous épargner la mort et la désolation. Car, les quelques billets de banque que l’on vous distribue après les dégâts et morts d’hommes, ne changeront rien à votre vie. Pourquoi donc vous entêtez-vous ? Êtes-vous vraiment obligés de vivre à Abidjan au point de vous exposer à des dangers imminents ? Comme on dit à Adjamé, ‘’Abidjan, ce n’est pas forcé’’. Pour une fois, pensez à votre survie et débarrassez le plancher pendant qu’il est temps. Je sais que cette invitation va vous choquer. Mais je préfère des gens choqués qui sont en vie à des gens flattés qui se retrouvent au cimetière. Vos proches ont encore besoin et vous pouvez toujours être utiles au pays sans vivre forcément en ville. Parce qu’une ville a ses règles de fonctionnement. Si on décide d’y résider, on doit s’y conformer. Or, ce n’est pas votre cas. Vos défenseurs d’évertuent à se demander où vous allez partir si on vous chasse. Comme si vous êtes tombés du ciel. En plus, on ne vous demande pas de quitter la ville mais de vous installer dans des zones qui vous garantissent un minimum de protection en cas d’intempérie. Y a-t-il vraiment un mal à cela pour que vous résistiez et que vous reveniez aux mêmes endroits chaque fous qu’on vous déguerpit ? C’est à force de tolérance que beaucoup d’entre vous ont perdu la vie. Messieurs et dames, si vous avez la liberté de vous suicider, vous avez, en revanche, l’obligation de le faire discrètement et non au vu et au su de la République. Qu’il vous plaise ou pas, l’Etat jouera son rôle, celui de protéger les citoyens. Maintenant, si vous êtes fatigués de vivre, vous pouvez jouer à cache cache avec l’autorité. Une sagesse d’Abobo enseigne que ‘’quand cabri meurt, c’est pas mouton on enterre’’.
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