C’est un bon pas dans le sens de la réconciliation nationale. Au terme d’une audience avec Charles Konan Banny, le président de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (C.d.v.r.), le président intérimaire du Front populaire ivoirien (Fpi), Miaka Ouréto, a émis la possibilité pour son parti de demander pardon. « Le Fpi se prononcera le moment venu. C’est un sacrifice qu’il saurait faire », a-t-il répondu à la question de savoir si le Fpi est prêt à demander pardon dans le cadre de la réconciliation. Une voix suffisamment représentative de l’ex-parti au pouvoir dans la mesure où Miaka Ouréto était accompagné de plusieurs cadres de la formation : Dano Djédjé, Amani N’Guessan, Alphonse Douaty et Odette Lorougnon, la présidente des femmes frontistes. Le nouveau patron du parti à la rose a souligné que, même si eux ont décidé d’endosser la responsabilité des actes du parti, cela n’efface pas la responsabilité individuelle. Au-delà donc du parti, il a estimé que les individus doivent reconnaître leur responsabilité propre. « Il est bon que ces individus prennent la parole pour dire qu’ils reconnaissent ce qu’ils ont fait et dire qu’ils regrettent s’ils s’y reconnaissent. Et, puisqu’il s’agit de réconciliation, il faut regretter l’acte », a-t-il conseillé. Et, de préciser qu’ils n’ont « jamais » fait de la libération de Laurent Gbagbo un préalable pour s’impliquer dans la réconciliation. Selon l’intervenant, le Fpi a toujours fait part de sa volonté de s’impliquer dans la réconciliation. De son avis, la « visite de courtoisie » à Konan Banny est une façon de traduire cet engagement en acte. Il s’agissait également, a-t-il indiqué, de s’accorder sur la mission de la commission et définir dans quelle mesure son parti pourrait s’y impliquer. Il a confié que le Fpi et le patron de la C.d.v.r se sont mis d’accord sur leur approche de la réconciliation.
Bamba K. Inza
Bamba K. Inza