Le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique envisage, dans les prochains mois, la réhabilitation des résidences universitaires, tout comme les universités. Toutefois, face à la gestion calamiteuse de l’Etat, n’est-il pas raisonnable de songer à la privatisation de ce secteur ?
Les résidences universitaires sont tombées en ruine. Cocody, Abobo, Riviera, Adjamé, Williamsville et Port-Bouët ont toutes cédé sous le poids de l’âge à leur fermeture le 19 avril dernier par arrêté du Premier ministre, Guillaume Soro. Cette situation est due au manque d’entretien, à l’insalubrité et à la surpopulation de ces cités. Une chambre-double au campus de Cocody, initialement prévue pour 2 étudiants, pouvait en abriter 10. Au bâtiment E du campus 2000, les fenêtres n’existaient plus. En lieu et place, c’étaient des sachets en plastique qui protégeaient les étudiants de la pluie. Les portes des chambres sont pourries par l’humidité ou mangées par des termites. La peinture fait une rude concurrence à la moisissure sur les murs. Les fils électriques pendent dans les chambres. Et le sol des couloirs et des toilettes est recouvert d’une lame d’eau qui coule goutte-à-goutte des robinets en défection. Selon une étude réalisée par l’Office national de l’eau potable (Onep), il y a quelques années, la consommation d’eau de l’Etat se chiffre à 8 milliards annuellement. De ces 8 milliards Fcfa 2,7 milliards sont supposés être le fait du gaspillage. Et, les résidences universitaires se classent parmi les structures incriminées. La majorité des chambres était la propriété privée de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci). Le Centre régional des œuvres universitaires d’Abidjan (Crou A) qui devait gérer ce patrimoine n’existait que de nom. Puisqu’elle était elle-même sous les ordres de la Fesci ! Les loyers des chambres individuelles et des chambres doubles variaient selon la commune et le standing. Au campus et à Mermoz, le coût de la chambre individuelle s’élevait à 25 000 et la chambre double à 15 000 Fcfa. A Abobo, les chambres coûtaient respectivement 15 000 et 10 000 Fcfa le mois. A la cité universitaire de Williamsville, les cuisines avaient subi la foudre de ces ‘’promoteurs immobiliers’’. Elles avaient été transformées en chambres et attribuées à des étudiants moyennant 10 000 Fcfa, le mois. L‘électricité et l’eau n’échappaient pas à ce commerce illicite orchestré par les éléments de Mian Augustin. Les responsables de la Fesci fournissaient l’électricité à des domiciles privés, aux maquis, aux bars, aux salons, aux cybercafés situés non loin des cités ‘’u’’. Conséquence : l’Etat ploie sous le poids des dettes.
Adélaïde Konin
Les résidences universitaires sont tombées en ruine. Cocody, Abobo, Riviera, Adjamé, Williamsville et Port-Bouët ont toutes cédé sous le poids de l’âge à leur fermeture le 19 avril dernier par arrêté du Premier ministre, Guillaume Soro. Cette situation est due au manque d’entretien, à l’insalubrité et à la surpopulation de ces cités. Une chambre-double au campus de Cocody, initialement prévue pour 2 étudiants, pouvait en abriter 10. Au bâtiment E du campus 2000, les fenêtres n’existaient plus. En lieu et place, c’étaient des sachets en plastique qui protégeaient les étudiants de la pluie. Les portes des chambres sont pourries par l’humidité ou mangées par des termites. La peinture fait une rude concurrence à la moisissure sur les murs. Les fils électriques pendent dans les chambres. Et le sol des couloirs et des toilettes est recouvert d’une lame d’eau qui coule goutte-à-goutte des robinets en défection. Selon une étude réalisée par l’Office national de l’eau potable (Onep), il y a quelques années, la consommation d’eau de l’Etat se chiffre à 8 milliards annuellement. De ces 8 milliards Fcfa 2,7 milliards sont supposés être le fait du gaspillage. Et, les résidences universitaires se classent parmi les structures incriminées. La majorité des chambres était la propriété privée de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci). Le Centre régional des œuvres universitaires d’Abidjan (Crou A) qui devait gérer ce patrimoine n’existait que de nom. Puisqu’elle était elle-même sous les ordres de la Fesci ! Les loyers des chambres individuelles et des chambres doubles variaient selon la commune et le standing. Au campus et à Mermoz, le coût de la chambre individuelle s’élevait à 25 000 et la chambre double à 15 000 Fcfa. A Abobo, les chambres coûtaient respectivement 15 000 et 10 000 Fcfa le mois. A la cité universitaire de Williamsville, les cuisines avaient subi la foudre de ces ‘’promoteurs immobiliers’’. Elles avaient été transformées en chambres et attribuées à des étudiants moyennant 10 000 Fcfa, le mois. L‘électricité et l’eau n’échappaient pas à ce commerce illicite orchestré par les éléments de Mian Augustin. Les responsables de la Fesci fournissaient l’électricité à des domiciles privés, aux maquis, aux bars, aux salons, aux cybercafés situés non loin des cités ‘’u’’. Conséquence : l’Etat ploie sous le poids des dettes.
Adélaïde Konin