La Fédération ivoirienne de karaté et disciplines associées (FIKDA) est dans une impasse depuis le coup de force du 24 octobre 2010 de Me Baï Patrice. Agissant en hors-la-loi, Me Baï a installé la chienlit dans la famille des tireurs ivoiriens. Malgré l’intervention du ministère des Sports et Loisirs, l’horizon reste encore brumeux. Qu’est-ce qui a pu entraîner la fédération dans cette crise ? Retour sur neuf mois d’un putsch qui risque de détruire la FIKDA.
De la fin du mandat de Me Yaï
Elu pour un mandat de quatre ans en septembre 2006, le mandat de Me Yaï Vincent a pris fin en septembre 2010. Toute chose qui devrait logiquement amener le comité directeur sortant à organiser une assemblée générale pour le renouvellement de l’équipe dirigeante. Ce que s’apprêtait à faire le président sortant le 21 novembre 2010. Une date arrêtée lors de l’assemblée générale ordinaire du 7 mars 2010, en conformité des textes régissant la fédération qui accordent trois mois de carence à l’équipe sortante pour organiser l’assemblée pour l’élection du nouveau président. Comme cela se fait dans la majorité des fédérations sportives nationales. En décidant de l’organisation de l’assemblée le 21 novembre 2010, Me Yaï et son équipe ne sont donc pas hors délai. «Mon souci majeur aujourd’hui, c’est de rendre compte de ma gestion. Quand on gère une association, une structure, il faut être en mesure de faire son bilan. C’est ce que je demande aux autorités et à la famille du karaté ivoirien. La tenue de l’assemblée le 21 novembre dernier ne peut nullement être assimilée à une volonté de l’équipe de Me Yaï de confisquer le pouvoir dans la mesure où je ne suis même pas candidat», a expliqué le président sortant. Qui regrette l’acte posé par Me Baï qui a refusé d’attendre le délai légal.
Pourquoi l’élection Me Baï
est-elle irrégulière et illégale ?
La FIKDA avait arrêté la date du 21 novembre dernier pour l’élection du nouveau président de la fédération. Faisant fi de cette recommandation de l’assemblée générale du 7 mars 2010, une assemblée générale extraordinaire est convoquée par un comité dit «comité de gestion de la FIKDA». Un comité regroupant les partisans de Me Baï et dont la légitimité n’est ni justifiée par les textes de la fédération ni par une mesure quelconque prise par la tutelle. Pis, le président de ce comité n’étant pas affilié à la FIKDA, il ne pouvait dès lors agir au nom de la fédération. C’est ainsi que le 22 octobre 2010, le bureau de la FIKDA saisit la justice aux fins d’annuler l’assemblée du 24 octobre convoquée par un groupe qui n’a aucun intérêt avec la fédération puisque n’étant pas membre. Le bureau de Me Yaï accuse ce comité de faux et usage de faux pour avoir utilisé abusivement le sigle de la fédération pour ces actions illicites. Qu’à cela ne tienne ! Prêt pour son putsch, «le comité de gestion» organise son assemblée générale avec pour seul candidat, Me Baï. Un individu qui était déjà sous le coup d’une suspension fédérale de six mois pour «indiscipline et atteinte à l’esprit des arts martiaux» sur la période du 21 octobre 2010 au 20 avril 2011. Fort du soutien des autorités politiques d’alors et avec la caution du ministre des Sports Mel Théodore, Baï se fait élire président de la fédération et défonce les bureaux pour s’y installer.
Le Tribunal désapprouve Me Baï et le condamne à 80 millions F CFA
Dans une ordonnance de référence n°24 du 7 janvier 2011, le Tribunal a constaté l’irrégularité de la convocation de l’assemblée générale du 24 octobre 2010 qui a porté Me Baï Patrice à la tête de la fédération. Elle a ainsi ordonné sa suspension et exigé le rétablissement de la situation qui prévalait à la fédération avant le 24 octobre 2010. Mieux, le Tribunal indique que «toutes les décisions, tous les actes posés par les dirigeants qui tirent leur légitimité de l’AG élective irrégulière du 24 octobre 2010 sont frappées d’irrégularité». Et suite à une demande d’ouverture des portes du siège forcées par Me Baï qui en a changé les serrures, le Tribunal s’est également prononcé en faveur du bureau légal de Me Yaï le 24 décembre 2010. Sans manquer de reconnaître que «la présence de Me Baï dans les locaux du siège de la FIKDA ne reposait sur aucune légitimité et le fait par lui de changer les serrures des portes du siège de la FIKDA, sans aucune décision de justice, est irrégulier». Elle a donc condamné sous astreinte d’un million de francs par jour à compter du prononcé de la décision intervenue le 10 février 2011, Me Baï Patrice. Soit une amende d’un montant de 80 millions F CFA. C’est donc en accord avec le ministre Dagobert Banzio que la FIKDA a procédé à l’ouverture des portes de son siège, le mercredi 4 mai 2011, sous la supervision de l’huissier de justice, Me Té Biegnand André Marie. Le ministre Banzio, instruit de la décision de justice réhabilitant Me Yaï et son équipe, demande donc à ses services de les soutenir pour l’organisation de l’AG élective. La date du 26 juin dernier a été arrêtée de commun accord. Finalement, le ministre Philippe Legré ajournera cette assise dès sa prise de fonction au motif de «mieux s’imprégner de la situation».
Legré désavoue Banzio et la justice
Le nouveau ministre des Sports et Loisirs, Philippe Legré ne s’est pas fait prier pour mettre les deux pieds dans le plat du karaté. Comme s’il tenait à marquer son territoire, il abroge les décisions prises par son prédécesseur et la justice ivoirienne dans la résolution de la crise. Après avoir suspendu l’assemblée générale du 26 juin dernier, il va dissoudre le comité directeur. Par arrêté ministériel N°300MSL-Cab du 30 juin 2011, le ministre Legré décide de la mise sur pied d’un comité ad’ hoc pour sortir le karaté de la tourmente dans un délai de deux mois. Une décision contraire aux textes de la fédération et fortement opposée à celle de son prédécesseur, qui, respectueux des textes et de l’ordonnance de la justice, a reconnu la légitimité du comité de Me Yaï Vincent.
OUATTARA Gaoussou
De la fin du mandat de Me Yaï
Elu pour un mandat de quatre ans en septembre 2006, le mandat de Me Yaï Vincent a pris fin en septembre 2010. Toute chose qui devrait logiquement amener le comité directeur sortant à organiser une assemblée générale pour le renouvellement de l’équipe dirigeante. Ce que s’apprêtait à faire le président sortant le 21 novembre 2010. Une date arrêtée lors de l’assemblée générale ordinaire du 7 mars 2010, en conformité des textes régissant la fédération qui accordent trois mois de carence à l’équipe sortante pour organiser l’assemblée pour l’élection du nouveau président. Comme cela se fait dans la majorité des fédérations sportives nationales. En décidant de l’organisation de l’assemblée le 21 novembre 2010, Me Yaï et son équipe ne sont donc pas hors délai. «Mon souci majeur aujourd’hui, c’est de rendre compte de ma gestion. Quand on gère une association, une structure, il faut être en mesure de faire son bilan. C’est ce que je demande aux autorités et à la famille du karaté ivoirien. La tenue de l’assemblée le 21 novembre dernier ne peut nullement être assimilée à une volonté de l’équipe de Me Yaï de confisquer le pouvoir dans la mesure où je ne suis même pas candidat», a expliqué le président sortant. Qui regrette l’acte posé par Me Baï qui a refusé d’attendre le délai légal.
Pourquoi l’élection Me Baï
est-elle irrégulière et illégale ?
La FIKDA avait arrêté la date du 21 novembre dernier pour l’élection du nouveau président de la fédération. Faisant fi de cette recommandation de l’assemblée générale du 7 mars 2010, une assemblée générale extraordinaire est convoquée par un comité dit «comité de gestion de la FIKDA». Un comité regroupant les partisans de Me Baï et dont la légitimité n’est ni justifiée par les textes de la fédération ni par une mesure quelconque prise par la tutelle. Pis, le président de ce comité n’étant pas affilié à la FIKDA, il ne pouvait dès lors agir au nom de la fédération. C’est ainsi que le 22 octobre 2010, le bureau de la FIKDA saisit la justice aux fins d’annuler l’assemblée du 24 octobre convoquée par un groupe qui n’a aucun intérêt avec la fédération puisque n’étant pas membre. Le bureau de Me Yaï accuse ce comité de faux et usage de faux pour avoir utilisé abusivement le sigle de la fédération pour ces actions illicites. Qu’à cela ne tienne ! Prêt pour son putsch, «le comité de gestion» organise son assemblée générale avec pour seul candidat, Me Baï. Un individu qui était déjà sous le coup d’une suspension fédérale de six mois pour «indiscipline et atteinte à l’esprit des arts martiaux» sur la période du 21 octobre 2010 au 20 avril 2011. Fort du soutien des autorités politiques d’alors et avec la caution du ministre des Sports Mel Théodore, Baï se fait élire président de la fédération et défonce les bureaux pour s’y installer.
Le Tribunal désapprouve Me Baï et le condamne à 80 millions F CFA
Dans une ordonnance de référence n°24 du 7 janvier 2011, le Tribunal a constaté l’irrégularité de la convocation de l’assemblée générale du 24 octobre 2010 qui a porté Me Baï Patrice à la tête de la fédération. Elle a ainsi ordonné sa suspension et exigé le rétablissement de la situation qui prévalait à la fédération avant le 24 octobre 2010. Mieux, le Tribunal indique que «toutes les décisions, tous les actes posés par les dirigeants qui tirent leur légitimité de l’AG élective irrégulière du 24 octobre 2010 sont frappées d’irrégularité». Et suite à une demande d’ouverture des portes du siège forcées par Me Baï qui en a changé les serrures, le Tribunal s’est également prononcé en faveur du bureau légal de Me Yaï le 24 décembre 2010. Sans manquer de reconnaître que «la présence de Me Baï dans les locaux du siège de la FIKDA ne reposait sur aucune légitimité et le fait par lui de changer les serrures des portes du siège de la FIKDA, sans aucune décision de justice, est irrégulier». Elle a donc condamné sous astreinte d’un million de francs par jour à compter du prononcé de la décision intervenue le 10 février 2011, Me Baï Patrice. Soit une amende d’un montant de 80 millions F CFA. C’est donc en accord avec le ministre Dagobert Banzio que la FIKDA a procédé à l’ouverture des portes de son siège, le mercredi 4 mai 2011, sous la supervision de l’huissier de justice, Me Té Biegnand André Marie. Le ministre Banzio, instruit de la décision de justice réhabilitant Me Yaï et son équipe, demande donc à ses services de les soutenir pour l’organisation de l’AG élective. La date du 26 juin dernier a été arrêtée de commun accord. Finalement, le ministre Philippe Legré ajournera cette assise dès sa prise de fonction au motif de «mieux s’imprégner de la situation».
Legré désavoue Banzio et la justice
Le nouveau ministre des Sports et Loisirs, Philippe Legré ne s’est pas fait prier pour mettre les deux pieds dans le plat du karaté. Comme s’il tenait à marquer son territoire, il abroge les décisions prises par son prédécesseur et la justice ivoirienne dans la résolution de la crise. Après avoir suspendu l’assemblée générale du 26 juin dernier, il va dissoudre le comité directeur. Par arrêté ministériel N°300MSL-Cab du 30 juin 2011, le ministre Legré décide de la mise sur pied d’un comité ad’ hoc pour sortir le karaté de la tourmente dans un délai de deux mois. Une décision contraire aux textes de la fédération et fortement opposée à celle de son prédécesseur, qui, respectueux des textes et de l’ordonnance de la justice, a reconnu la légitimité du comité de Me Yaï Vincent.
OUATTARA Gaoussou