Le séjour du Président Alassane Ouattara aux Etats-Unis livre petit à petit ses secrets. En effet, du 25 au 29 juillet 2011, le chef de l`Etat ivoirien a rencontré le Millenium challenge corporation, des structures de financement, le secteur privé, le secrétaire aux Finances, au Trésor, etc. Le Chef de l`Etat ne pouvait pas aller non plus au pays de l`Oncle Sam sans échanger avec les institutions de Bretton Woods. C`est justement dans ce cadre qu`en compagnie des ministres Diby (Economie et Finances) et Mabri Toikeusse (Plan et développement), des entretiens ont eu lieu à Washington avec Robert Zoellick, président du Groupe de la Banque mondiale et Christine Lagarde, Directeur général du Fmi (Fonds monétaire international). Selon les informations en provenance de ces deux institutions, le président ivoirien n`a pas effectué le voyage pour rien. Le programme d`aide d`urgence économique a figuré en bonne place dans les discussions. Ainsi, avec la Banque mondiale, outre les 300 milliards de Fcfa qui doivent revenir en principe à la Côte d`Ivoire, car faisant partie de l`allocation traditionnelle concoctée par Madani Tall, Directeur des Opérations de la Banque mondiale pour la Côte d`Ivoire, et qui sont en attente d`exécution, Alassane Ouattara a négocié une aide spéciale pour la reconstruction post-crise. La Banque mondiale, après les échanges, a donné son accord pour une enveloppe exceptionnelle. L`on n`hésite pas à souligner du côté de cette banque que la Côte d`Ivoire pourrait avoir l`une des enveloppes record, qu`un pays sortant juste d`une crise n`a jamais reçue. Et le montant se chiffrerait, selon nos sources, à plusieurs centaines de milliards de FCFA. Sinon si c`était pour de petits montants, comme l`a signifié récemment lors d`une rencontre à l`agence d`Abidjan, Emmanuel Noubissié Ngankam, Chargé principal des opérations de la Banque mondiale, ``le président Ouattara n`aurait pas cherché à rencontrer le président du Groupe de la Banque mondiale``. D`autres dons et appuis sont également prévus en dehors de certaines promesses. En ce qui concerne le rendez-vous avec Christine Lagarde, le Chef de l`Etat ivoirien a pu obtenir de grosses garanties. A savoir l`obtention du point d`achèvement de l`initiative Ppte (Pays pauvres très endettés), après l`obtention du point de décision en mars 2009. Le point d`achèvement pourrait intervenir lors du premier trimestre 2012. Ainsi que des appuis budgétaires. Ne l`occultons pas, l`obtention du point d`achèvement ouvrira les vannes financières à la Côte d`Ivoire qui non seulement utilisera l`argent consacré en principe à régler les dettes, à l`investir dans les secteurs sensibles (santé, éducation, route). Mais, elle pourra aller sur les marchés internationaux et souscrire à de gros emprunts. A tout cela, s`ajouteront des enveloppes substantielles pour le panier Côte d`Ivoire. Tout se fera dans la confiance, avec une célérité particulière. D`où l`expression selon laquelle le pays est en train de devenir le ``chouchou`` des institutions de Bretton Woods. Mais celles-ci, malgré les garanties, entendent insister sur les principes sacro-saints de la bonne gouvernance. Et pour s`assurer de la bonne exécution des conditionnalités des bailleurs de fonds, ceux-ci viendront sur les bords de la Lagune Ebrié vers le mois de septembre pour mieux appréhender la dernière ligne droite afin de permettre à la Côte d`Ivoire d`atteindre le point d`achèvement de l`initiative Ppte. Constat : Alassane Ouattara n`est pas allé en villégiature aux Etats-Unis et les retombées financières sont énormes pour le pays. L`on s`en rendra compte. Wait and see.
Jean Eric ADINGRA
Jean Eric ADINGRA