Sauf changement de dernière minute, c`est le 1er septembre prochain, après la cérémonie solennelle d`installation des membres de sa Commission centrale que la Commission-dialogue-vérité et réconciliation instituée par l`ordonnance du 13 juillet 2011 du président de la République démarrera officiellement ses travaux. Mais auparavant, c`est-à-dire le 10 août, le chef de l`Etat devrait, au cours de la réunion du Conseil des ministres, prendre un décret pour donner le feu vert à Banny et à son équipe. Du côté de la Commission-vérité-dialogue et réconciliation, on se prépare activement au rendez-vous du 1er septembre, occasion solennelle au cours de laquelle le président Charles Konan Banny va s`engager publiquement avec son équipe devant les Ivoiriens par rapport au challenge que constitue la réconciliation de la nation déchirée par une décennie de conflit armé. Au cours de cette cérémonie d`installation, Charles Konan Banny fera connaître ses 3 vice-présidents. Mais déjà, il se murmure des noms : Monseigneur Ahouana Siméon (représentant la communauté Catholique) le Cheick Boikary Fofana (la communauté musulmane) et un représentant de l`Association des rois et chefs traditionnels de Côte d`Ivoire qui n`a pas encore été désigné. Mais à ce niveau également, le nom du roi de Moossou, sa Majesté Nanan Tanoé revient constamment. Outre le président et ses vice-présidents, la Cdvr est aussi composée de sept (07) commissaires centraux représentant le Nord, le Sud, le Centre, l`Ouest, l`Est, la diaspora ivoirienne et les résidents africains et non africains. Les personnalités politiques fortement marquées et identifiées comme telles ne pourront pas siéger au sein de cette instance. En revanche, au niveau régional, la Cdvr fera appel aux leaders politiques, aux personnalités qui ont une influence sur leur communauté ou la population. A en croire des sources proches de la Cdvr, le président Charles Konan Banny aurait l`intention d`impliquer fortement les femmes en ce sens qu`elles se montrent très actives et très préoccupées par la question de la réconciliation nationale. Par ses contacts réguliers avec les différentes couches socio-politiques, le président Charles Konan Banny a déjà pu se faire une nette idée du travail de terrain qui l`attend, des contradictions à gérer, des cœurs à réconcilier avec les armes du dialogue, de la vérité et du pardon. Toutefois compte tenu de la profondeur des blessures, de la sensibilité du dossier et du nombre encore insoupçonné de victimes à entendre, l`on peut se demander si le gouvernement a été bien inspiré d`enfermer dans un délai de deux ans le travail confié à la Cdvr. Peut-on imposer un délai aux Ivoiriens pour se réconcilier ? Cette attitude n`est pas un peu trop dirigiste ? Il aurait été en effet souhaitable de donner à la commission un délai raisonnable et non contraignant pour agir. Si avant 2 ans, la Cdvr peut boucler sa feuille de route, tant mieux! Par ailleurs, comment peut-on dire que la commission est une autorité administrative, indépendante dotée de la personnalité juridique et de l`autonomie financière et placer sa gestion sous le contrôle d`agents comptables et d`un contrôleur budgétaire alors qu`il suffisait de nommer un financier qui rendrait compte à la cour des comptes de cette gestion ?
Akwaba Saint-Clair
Akwaba Saint-Clair