Ils sont faits « Grands officiers de l’ordre national », la deuxième distinction honorifique dans l’ordre national après l’ordre de « Grand Croix ». Guillaume Soro, Premier ministre de Côte d’Ivoire, Youssouf Bakayoko, président de la Commission électorale indépendante (Cei) et le diplomate coréen Young-Jin Choï, représentant spécial du secrétaire général de l’Onu, récoltent ainsi, les dividendes de leur persévérance dans la défense des acquis du 28 novembre 2010. Un retour de l’ascenseur, dirait-on. Cette liste ne serait pas complète si on n’y associait pas le ministre Jean-Marie Gervais Kacou, l’ancien chef de la diplomatie ivoirienne. L’homme était de la délégation du 10 mars 2011, qui a accompagné le protagoniste d’alors, Alassane Ouattara à Addis-Abeba. Alassane Ouattara y avait reçu l’onction de ses pairs africains du panel des chefs d’Etats, en sa présence. On croyait qu’il ferait partie du gouvernement du 1er juin. Il attendra certainement son heure, mais pour l’heure, il peut se contenter de sa médaille pour service rendu à la nation. Outre le diplomate onusien dont le mandat arrive à terme fin août, après de bons et loyaux services, les deux premiers cités plus haut, Guillaume Soro et Youssouf Bakayoko, peuvent être considérés comme le couplé gagnant de la course à l’investiture de Ouattara. Quand Choï portait les espoirs de la communauté internationale, c’est Guillaume Soro et Youssouf Bakayoko, qui ont joué le rôle de premier plan pour qu’advienne l’ère Ouattara. Ce n’est plus un secret. C’est le 2 décembre 2010, que Youssouf Bakayoko déclare Alassane Ouattara vainqueur de l’élection à l’hôtel du Golf. Guillaume Soro y élisait domicile depuis belle lurette. C’est d’ailleurs, officiellement, sur son invitation que Youssouf Bakayoko s’est rendu à l’hôtel du Golf. C’est dire, combien les deux personnalités ont parfaitement joué le coup pour que soit prononcé le résultat des urnes jusque-là sous cape. Intégrité, neutralité, refus de la compromission. Les qualificatifs ne sont peut-être pas nombreux pour qualifier Youssouf Bakayoko qui était visiblement, agacé par le retard qu’avait pris la proclamation des résultats. Il aurait cédé à la tentation du camp adverse. Il aurait cédé à la panique et à la peur des menaces. Mais, il ne l’a pas fait quand bien même, il entretenait de très bonnes relations avec le Président Laurent Gbagbo et comptait beaucoup d’amis dans Lmp. Guillaume Soro a, quant à lui, pris les risques pour traduire en acte le verdict de Bakayoko et aboutir à l’investiture d’Alassane Ouattara. Les voici aujourd’hui, portant fièrement les honneurs et la reconnaissance de la République.
S.D
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