Les corps constitués, la nouvelle armée ivoirienne, la police et la gendarmerie ont défilé, dimanche 7 août 2011, sur l`esplanade du Palais présidentiel, à Abidjan pour le 51e anniversaire de l`indépendance du pays. Mais, avant, le samedi 6 août, le Président de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara s’est adressé aux Ivoiriens. Lors de son allocution télévisée, il a déclaré «tendre la main» aux partisans de Laurent Gbagbo, dont certains sont exilés au Ghana. «Nous avons besoin de tout le monde pour reconstruire le pays, affirmait-il, avant d`assurer que tout serait fait pour que la sécurité de tous soit assurée ». Réagissant à cet appel, Le Front populaire ivoirien (FPI), le parti de Laurent Gbagbo veut enfin saisir cette main tendue du Président Ouattara. Pour Sylvain Miaka Oureto, président par intérim du FPI, l`annonce du Président ivoirien est une bonne nouvelle. «Nous avons appris cela avec beaucoup de plaisir, de soulagement et d`espérance. Si le Président de la République ouvre son cœur pour dire que nous devons aller à la réconciliation, qu`il lance cet appel à ses frères et sœurs du FPI (Front populaire ivoirien) et de LMP (La majorité présidentielle) exilés au Ghana, c`est une main tendue qu`il faut saisir», a souligné le successeur de Mamadou Koulibaly, démissionnaire en juillet dernier, à la tête du FPI. Sylvain Miaka Oureto est revenu sur la situation des exilés du FPI dans les pays limitrophes, principalement le Ghana : « Des échos nous parviennent que certains ne supportent pas bien cet exil donc il faut qu`ils rentrent et qu`on aille véritablement à la paix pour reconstruire notre pays». Le sort des exilés, une fois rentrés en Côte d`Ivoire reste une question importante pour le Front populaire ivoirien : « Si on situe cela dans le cadre de la réconciliation, cela veut dire que tous les frères et sœurs qui rentreraient ne seraient plus poursuivis », avance Sylvain Miaka Oureto. Car, pour lui, c`est « la crainte des uns et des autres qui les pousse à rester à l`étranger. Donc, nous pensons que, dans l`esprit du président de la République, ce sont toutes ces affaires-là qu`il prend en compte ». Finalement, après avoir refusé d’entrer au gouvernement en posant pour préalable la libération de leurs camarades incarcérés, les responsables du FPI viennent de faire un grand pas dans le sens de la réconciliation souhaitée par le Président Ouattara, depuis son accession au pouvoir, après une crise postélectorale très meurtrière, de décembre 2010 à avril 2011, avec l’arrestation de Laurent Gbagbo et certains de ses partisans.
GUY TRESSIA
GUY TRESSIA