Motus : Rupture

Le 51e anniversaire de notre Indépendance a été célébré dans la sobriété et dans le deuil national. La veille, un bus de la Sotra a chuté du pont Félix Houphouët-Boigny, le père de la Côte d’Ivoire moderne, pour se retrouver en pleine lagune. Le bilan est très lourd. Un véritable drame pour notre pays. On dénombre 37 morts et sans doute de nombreux disparus. Face donc à cette tragédie, on ne pouvait nullement célébrer avec faste l’indépendance. En tout cas, pour un pouvoir sérieux, qui prend en compte les préoccupations de ses concitoyens, l’urgence était bien ailleurs. Et le Président Alassane Ouattara qui a une claire conscience de sa gouvernance, a affiché sa marque distinctive. Après s’être rendu sur les lieux du sinistre, ADO a pris des mesures, notamment la prise en charge des blessés, de leurs familles et le décret de trois jours de deuil national. Et mis en veilleuse les activités festives de la commémoration de notre indépendance. D’autres dirigeants auraient sans doute méprisé cette tragédie, pour donner cœur joie, dans la jouissance et dans la bombance. « Mille morts à gauche, mille morts à droite », ils auraient continué allégrement dans la fête. Visiblement, un nouveau soleil est en train de briller sur la Côte d’Ivoire, avec une classe politique dirigeante soucieuse des problèmes de ceux qu’ils ont à charge de gouverner et de conduire vers des rivages heureux. On a vu dans ce pays, des tenants du pouvoir afficher morgue hautaine face à la détresse des gouvernés. On les a vus aller danser et boire à la rue Princesse de Yopougon, à dilapider des millions au cœur même de la misère et de l’indigence de notre capitale économique. Pendant que l’ancien grand chef et ses amis socialistes dilapidaient les sous de la République, nos compatriotes de Yopougon Wassakara n’arrivaient pas à dormir tellement ils étaient tenaillés par la faim. Face à un ancien président, bien narcissique, qui renvoie tout à sa personne, Alassane Ouattara se met à la disposition de son peuple, porte attention à ses problèmes, joies, malheurs et attentes. Le vendredi donc, on a vu davantage la rupture entre l’ancien président et le nouveau. Le premier ramène tout à son être, quand le second met le peuple au centre de ses actions