Le tribunal de première instance de Yopougon, victimes d’actes de vandalisme lors de la crise post-électorale, avait fermé ses portes. Heureusement, depuis le mardi 2 août 2011, les services ont repris. Mais le vendredi 12 août denier, nous avons constaté que les choses marchaient au ralenti. En clair, c’est une reprise timide. Dans le premier bâtiment abritant la greffe et la grande salle d’audience, les bureaux étaient certes ouverts, mais l’affluence était morose. Dans le deuxième et plus grand bâtiment, au rez-de-chaussée, seule une dame attendait, assise sur un banc. Ce bâtiment, il faut le noter, abrite le siège et le service des instructions (rez-de-chaussée). A l’étage, le parquet près le tribunal, la petite salle d’audience et la salle des avocats. Dans le hall qui sépare la petite salle d’audience et les autres services, se trouvaient entrelacées des chaises roulantes de bureaux. A la première porte à gauche, la réfection de la salle était en cours parce que, pêle-mêle, des matériels de travail étaient jetés tandis que des bureaux attendaient quelques couches de peinture. La réhabilitation de ce temple de justice se faisait à tous les niveaux. Car quelques ouvriers s’afféraient à la confection du prétoire de la Cour. Après cette visite, nous avons rencontré Me Djiké Léopold, greffier au parquet chargé des délits divers, qui assurait l’intérim. Il a confirmé la reprise des services judiciaires, mais a expliqué les raisons du manque d’affluence. Deux raisons, selon lui, expliquent cette situation. La première raison réside dans le fait que les affaires pénales qui attirent autant de monde, ne sont pas encore programmées. «Nous sommes en train de reconstituer les dossiers des affaires pénales. Actuellement, seules les affaires civiles sont traitées», a-t-il expliqué. L’autre raison concerne les vacances judiciaires. En effet, depuis le 1er août et ce, jusqu’au 30 septembre, l’appareil judiciaire ivoirien est en vacances. Ces vacances sont scindées en deux parties. La première partie concerne un groupe de personnes qui assurent la permanence quand l’autre groupe se repose. Un mois après, le deuxième groupe prend la relève. En ce moment, les audiences sont organisées périodiquement. «Les audiences ne sont pas régulières comme pendant les temps ordinaires. Pendant donc les vacances judiciaires, nous organisons des audiences de vacation judiciaire. Le greffier en chef a galvanisé ses collaborateurs et leur a demandé des sacrifices afin de relever le nouveau défi qui les attend », a-t-il relevé. Malgré cette volonté d’abattre un travail de qualité, cet homme de droit s’est inquiété pour la sécurité de tout personnel du palais de justice de Yopougon. Raison pour laquelle, il a demandé aux autorités de tout mettre en œuvre afin que leur sécurité soit garantie. Concernant la reconstitution des dossiers, il a proposé que la tutelle octroie des primes d’intéressement à ceux qui s’en chargent.
Une correspondance de Emile Kian
Une correspondance de Emile Kian