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Politique Publié le samedi 13 août 2011 | Le Democrate

Elections législatives à Tiébissou / Dr. Langui Roger (Membre du Cpj): ‘‘Pourquoi je suis candidat…’’

Membre du Conseil Politique de la Jpdci (Cpj), Dr. Langui Roger est Enseignant chercheur à l’Université de Cocody- Dans cet entretien, il fait des précisions sur le séminaire qu’organise la jeunesse du parti sexagénaire. Aussi, pour les élections législatives, le conseiller de KKB a expliqué pourquoi il est candidat à Tiébissou, terre de ses ancêtres.

Le Conseil Politique de la Jpdci organise un séminaire du 12 au 14 août. Quel sens donnez-vous à ce séminaire ?

C’est un moment capital pour les jeunes. Et c’est à mettre à l’actif du président KKB qui a su compartimenter sa structure de sorte à donner la place à toutes les catégories de jeunes qu’il avait à sa charge. Je crois que c’est pour nous interroger sur notre part de responsabilité dans ce qui a été fait et dans ce qui reste à faire pour le Pdci-Rda.

L’on raconte que vous allez pour défier vos ainés ?

Nous ne défions personne. Nous avons toujours su garantir un climat de quiétude et de respect mutuel entre nos aînés et nous. Vous savez, les jeunes souhaitaient être autonomes pendant la campagne présidentielle. Ils avaient vu certaines choses venir. Mais ça n’a pas été du goût de tous ; et nous avons su nous calmer. Des gens ont été ministres, Présidents de conseil, maires ou députés au nom du Pdci pendant dix (10) ans. Mais nous avons manqué de matériel pour garantir la sécurité de notre victoire. A un moment important de la vie de notre parti, on doit se poser des questions pour pouvoir trouver les réponses idoines.

Nous allons donc nous interroger sur tout ce que nous avons acquis comme expérience auprès de nos aînés et voir ce qu’on est capable d’apporter au parti et à notre pays.

Quel est votre point de vue sur ce qu’on appelle conflit Grand conseil-Secrétariat général de votre parti relatif à la Commission électorale mise en place pour statuer sur les candidatures ?

Le Pdci est un parti démocratique. Et ne soyez pas surpris qu’il y ait des débats de ce genre. Mais ce qui est important, c’est qu’au bout de ce processus, on arrive toujours à s’entendre sur l’essentiel. Même si je ne veux pas émettre d’avis, j’ai été tout de même surpris de la création de cette structure quoique les arguments soient justifiés. On a l’impression qu’elle a été créée pour régler une situation particulière... Sinon le Grand conseil a une mission qui lui est dévolue par le parti notamment dans les arbitrages de cette nature.

S’ils estiment qu’il y a chevauchement, c’est à eux de prendre leur disposition pour que les choses soient réglées ; mais par le dialogue. Dès l’instant qu’on érige la démocratie en principe, nous devons avoir des habitudes de réflexion qui soient comprises de tous. C’est important.

Des sources indiscrètes avancent que ce séminaire sera l’occasion pour régler les cas de candidatures de la jeunesse qui revendique 30% de taux de participation aux élections générales à venir ?

Ce n’est pas une décision vraiment collective. Parmi les jeunes, il y a des gens qui peuvent prétendre être candidats parce qu’il y a un certain nombre de critères qu’ils remplissent.

Donc, il faut savoir que cette décision est d’abord individuelle ; ensuite il y a le bon sens. Mais aujourd’hui nous sentons que la jeunesse a une grande responsabilité à prendre dans notre parti au nom de ce pays qui doit pouvoir compter sur de nouvelles valeurs. Nous avons subi tellement de choses que nous aurions pu maîtriser si les gens nous accordaient un minimum de confiance et de responsabilité. Dans la vie, on ne hurle pas sur les toits pour réclamer de la considération parce qu’on a pris de l’âge. C’est dans les actes et les attitudes que les conditions de respect se créent pour tous. Nous avons choisi d’agir maintenant. Toutefois, pour ce qui me concerne, à 40 ans presque et Enseignant à l’Université, si l’on estime qu’à ce stade je ne peux rien apporter au Pdci, c’est qu’il y a des questions que je suis en droit de poser et des réponses que je dois recevoir…

A vous entendre, vous voulez donc apporter quelque chose à votre parti parce que selon vous le moment est propice. Est-ce à dire que vous êtes candidat aux élections législatives à Tiébissou ?

Ce n’est pas faux de le penser. En tout cas, je suis candidat à la candidature. Je peux vous avouer que feu le Député Yves Fofana, à deux (2) mois de sa triste disparition, m’a exhorté à me préparer éventuellement à servir le Pdci dans notre localité. Il y a des détails que je ne peux donner ici. Mais il m’a prodigué des conseils dans ce sens et si deux mois après, il n’est plus…je m’engage parce que je sais que j’ai sa bénédiction. Le contexte devient symbolique. J’estime que j’avais fait également des choses pendant la longue campagne que nous a imposée Gbagbo.

Vous utilisez le nom de feu Yves Fofana comme garantie ou comme alibi pour votre candidature. Croyez-vous que cela suffit pour être accepté des populations ?

Le nom n’a jamais été une garantie en soit. Mais il y a des gens qui sont si profonds que c’est quand ils ne sont plus qu’on se rend compte de ce qu’ils représentaient. Je dirai que le nom de feu Yves Fofana est un patrimoine aussi bien pour le Pdci que pour Tiébissou. De plus, en politique, il faut des valeurs; lesquelles se trouvent incarnées parfois en certaines personnes proches ou lointaines. Moi je n’ai pas honte d’assumer la mémoire de ce grand homme. En peu de temps, il m’a beaucoup donné. Pour ce qui est des populations et du terrain, je suis président de mutuelle de développement. Je n’est pas été élu mais proposé par les parents.

D’autre part, mon intégration est l’expression de l’éveil de la jeunesse. Vous savez, la première fois j’ai été à Tiébissou pour faire des copies d’extrait de naissance pour le Bac, j’ai trouvé une ville décevante et déconstruite. Aujourd’hui, soit 20 ans après, rien n’a changé !

Le député ne construit pas des villes mais il peut changer les mentalités. Si les jeunes ne disent rien, ils seront comptables de cette léthargie. Je suis conscient que notre ville est l’une des plus difficiles de notre pays puisque nous enregistrons souvent des pertes tragiques d’élus. Mais si l’on regarde cela, rien ne se fera. Donc je suis candidat pour organiser les jeunes à être des acteurs du changement. Tiébissou avait le statut de cercle de région avant les indépendances et a eu Didiévi comme localité avant son érection comme sous-préfecture et comme département aujourd’hui. Aujourd’hui ces deux pôles sont sinistrés, ça révolte.

Un appel particulier ?

Je lance d’abord un appel à nos aînés. En politique, il y a ce qu’on appelle la chaîne de générations. Un jeune n’est pas candidat contre un aîné. Mais un jeune peut être candidat sur les conseils d’un aîné. Très souvent, à un certain âge, les gens peuvent sentir le besoin de former, d’orienter par rapport au débat de demain ou alors pour léguer une conviction politique à leur parti ou à leur communauté ; c’est dans ce sens que la formation des jeunes, leur responsabilisation est importante. D’autre part, tout est entre les mains du Pdci. Choisit-il de parier sur les jeunes dans cette phase que nous traversons ou vise-t-il un conservatisme générationnel. Il ne faut pas avoir peur du changement. Aujourd’hui, vous allez voir que les décisions qui vont être prises au plan national et niveau du parti vont compter pour les dix (10) ou quinze (15) ans à venir ; donc elles vont impacter sur les jeunes. Et si cette jeunesse n’est pas impliquée aujourd’hui, dans dix (10) ou quinze (15) ans, elle ne sera pas préparée à faire face aux défis qui vont se présenter à elle. Que nos aînés nous comprennent, et qu’ils comprennent le bien fondé de ce que nous souhaitons. C’est pour le parti et non pour des privilèges individuels. Me concernant particulièrement, je suis fonctionnaire d’Etat, je ne suis pas en train de rechercher un privilège particulier en voulant être député. Et si le peuple me désavoue, ce serait un honneur d’avoir essayé de servir mon pays et mon parti. Ma préoccupation comme celle de tous les jeunes n’est pas d’avoir raison aujourd’hui mais d’avoir raison demain. Mais cette raison ne sera utile à tous que si elle est comptabilisée comme source de victoire.

Interview réalisée par Benoît Amon
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