Air Ivoire, la compagnie nationale, criblée de dettes, est maintenue sur le tarmac depuis plusieurs mois. Le nouveau président Alassane Ouattara s’est engagé, personnellement, à relever le défi d’en faire de nouveau une grande compagnie en activité, qui soit en également rentable. ..
Air Ivoire est littéralement en cessation de paiement. Incapable d’honorer ses charges salariales et de payer ses dettes vis-à-vis des fournisseurs, les avions de la compagnie nationale de transport aérien sont tous cloués au sol. Et c’est grâce à un geste exceptionnel du président Alassane Ouattara que, début juillet, les quelque 435 employés ont pu recevoir deux mois d’arriérés de salaires sur un total de 5 mois d’impayés. Les engagements de l’Etat portent sur 4 mois. Autant dire qu’Air Ivoire est dans une situation de mort clinique.
39 milliards Fcfa de dettes
Selon le ministre des Transports, Gaoussou Touré, la responsabilité des anciennes directions est plus qu’engagée dans la banqueroute de cette vitrine nationale. Effectifs pléthoriques, gabegie, complaisance, malversations gigantesques, les équipes dirigeantes se seraient rendues coupables de mauvaise gestion. Il faut rappeler que, jusque-là, le capital de la compagnie est détenu à 49,5 % par l’Etat ivoirien et 50,5 % par le Groupe Atlantique, propriété de l’homme d’affaires, Bernard Dossongui Koné, un proche de Laurent Gbagbo. Aujourd’hui, affirme M. Touré, tout est à refaire. Décodage, Air Ivoire va disparaître au profit d’une nouvelle compagnie aérienne ou, tout au moins, l’actionnariat va être recomposé. L’échafaudage financier, le squelette et le profil ont déjà été dressés. En attendant la finalisation formelle de la clé de répartition, le ministre révèle que l’Etat détiendra 51 % de parts du capital. Toutefois, il évoque l’extension du capital à un partenaire étranger, en l’occurrence Air France censée jouer le rôle de partenaire stratégique. Le français devrait acquérir au moins 35 % de parts, 14 % revenant aux privés ivoiriens. Cette option prise par les plus hautes autorités rencontre l’adhésion des travailleurs qui ont longtemps tiré la sonnette d’alarme.
Le Syndicat national des travailleurs de la compagnie ivoirienne avait demandé, le 25 mai, la dissolution de la compagnie. Les employés souhaitaient voir la création d’une nouvelle entité, pour remplacer Air Ivoire en proie à de grosses difficultés financières. Pour eux, la compagnie ivoirienne, en faillite en raison de multiples problèmes de gouvernance mis à la charge de ses dirigeants, croule sous le poids d’une dette de près de 39 milliards de Fcfa. «La situation des travailleurs d’Air Ivoire est lamentable. Pour sauver l’entreprise aujourd’hui du chaos, nous demandons à l’Etat sa dissolution et sa mise à la disposition d’actionnaires crédibles», affirme Kadidia Soumaré, secrétaire générale du Syntai. Selon le syndicat, les problèmes de la maison ont débuté en mars 2002 où elle est devenue «Nouvelle Air Ivoire». Cette période de changement aurait été marquée par une série de maladresses à la tête de l’entreprise. Sans oublier une guerre larvée de leadership au sommet. Au nombre des investissements à perte, figure l’achat d’un airbus. Un superbe appareil de 148 sièges conforts (4 first/ 12 business/ 132 touristes) doté d’un équipement de pointe. Ce joyau qui faisait la fierté de la compagnie et le bonheur des passagers crevait pourtant les roues de sa machine financière. «Cet avion a été maintenu malgré les déficits financiers que sa location posait», indique Mme Soumaré. Mais avec le nouveau partenariat, tout ce passé cauchemardesque pourrait se terminer en conte de fée. D’autant que suite à la rencontre le 21 juillet de Jean-Cyril Spinetta, président du conseil d’administration d’Air France, et d’Alassane Ouattara, le président ivoirien, le géant français a confirmé qu’il participerait «dans les meilleurs délais» à la relance d’Air Ivoire. Un retour après un précédent passage peu glorieux. Selon le plan de redécollage proposé par M. Spinetta, Air Ivoire, dans un premier temps, s’attachera à développer un réseau interrégional et ne se confrontera pas à la concurrence d’Air France. Bien au contraire, elle pourrait lui amener des passagers pour son vol Abidjan-Paris qu’elle opère 6 fois par semaine. A terme, Air Ivoire pourrait par ailleurs, se lancer sur des liaisons internationales. « D’abord, il s’agira de développer un réseau interrégional en Afrique de l’ouest. Puis, quand cette étape sera réussie, la compagnie ivoirienne va se déployer à l’international », explique-t-il. Excellente nouvelle qui a de quoi créer l’euphorie. Néanmoins un avertissement est à prendre au sérieux : sur cette Afrique de l’Ouest là, il faudra compter avec la concurrence de la nouvelle Sénégal Airlines, qui souhaite se développer depuis Abidjan, et même d’Air Mali, Mauritanian Airlines, Ethiopian Airlines ou Asky Airlines.
Lanciné Bakayoko
Air Ivoire est littéralement en cessation de paiement. Incapable d’honorer ses charges salariales et de payer ses dettes vis-à-vis des fournisseurs, les avions de la compagnie nationale de transport aérien sont tous cloués au sol. Et c’est grâce à un geste exceptionnel du président Alassane Ouattara que, début juillet, les quelque 435 employés ont pu recevoir deux mois d’arriérés de salaires sur un total de 5 mois d’impayés. Les engagements de l’Etat portent sur 4 mois. Autant dire qu’Air Ivoire est dans une situation de mort clinique.
39 milliards Fcfa de dettes
Selon le ministre des Transports, Gaoussou Touré, la responsabilité des anciennes directions est plus qu’engagée dans la banqueroute de cette vitrine nationale. Effectifs pléthoriques, gabegie, complaisance, malversations gigantesques, les équipes dirigeantes se seraient rendues coupables de mauvaise gestion. Il faut rappeler que, jusque-là, le capital de la compagnie est détenu à 49,5 % par l’Etat ivoirien et 50,5 % par le Groupe Atlantique, propriété de l’homme d’affaires, Bernard Dossongui Koné, un proche de Laurent Gbagbo. Aujourd’hui, affirme M. Touré, tout est à refaire. Décodage, Air Ivoire va disparaître au profit d’une nouvelle compagnie aérienne ou, tout au moins, l’actionnariat va être recomposé. L’échafaudage financier, le squelette et le profil ont déjà été dressés. En attendant la finalisation formelle de la clé de répartition, le ministre révèle que l’Etat détiendra 51 % de parts du capital. Toutefois, il évoque l’extension du capital à un partenaire étranger, en l’occurrence Air France censée jouer le rôle de partenaire stratégique. Le français devrait acquérir au moins 35 % de parts, 14 % revenant aux privés ivoiriens. Cette option prise par les plus hautes autorités rencontre l’adhésion des travailleurs qui ont longtemps tiré la sonnette d’alarme.
Le Syndicat national des travailleurs de la compagnie ivoirienne avait demandé, le 25 mai, la dissolution de la compagnie. Les employés souhaitaient voir la création d’une nouvelle entité, pour remplacer Air Ivoire en proie à de grosses difficultés financières. Pour eux, la compagnie ivoirienne, en faillite en raison de multiples problèmes de gouvernance mis à la charge de ses dirigeants, croule sous le poids d’une dette de près de 39 milliards de Fcfa. «La situation des travailleurs d’Air Ivoire est lamentable. Pour sauver l’entreprise aujourd’hui du chaos, nous demandons à l’Etat sa dissolution et sa mise à la disposition d’actionnaires crédibles», affirme Kadidia Soumaré, secrétaire générale du Syntai. Selon le syndicat, les problèmes de la maison ont débuté en mars 2002 où elle est devenue «Nouvelle Air Ivoire». Cette période de changement aurait été marquée par une série de maladresses à la tête de l’entreprise. Sans oublier une guerre larvée de leadership au sommet. Au nombre des investissements à perte, figure l’achat d’un airbus. Un superbe appareil de 148 sièges conforts (4 first/ 12 business/ 132 touristes) doté d’un équipement de pointe. Ce joyau qui faisait la fierté de la compagnie et le bonheur des passagers crevait pourtant les roues de sa machine financière. «Cet avion a été maintenu malgré les déficits financiers que sa location posait», indique Mme Soumaré. Mais avec le nouveau partenariat, tout ce passé cauchemardesque pourrait se terminer en conte de fée. D’autant que suite à la rencontre le 21 juillet de Jean-Cyril Spinetta, président du conseil d’administration d’Air France, et d’Alassane Ouattara, le président ivoirien, le géant français a confirmé qu’il participerait «dans les meilleurs délais» à la relance d’Air Ivoire. Un retour après un précédent passage peu glorieux. Selon le plan de redécollage proposé par M. Spinetta, Air Ivoire, dans un premier temps, s’attachera à développer un réseau interrégional et ne se confrontera pas à la concurrence d’Air France. Bien au contraire, elle pourrait lui amener des passagers pour son vol Abidjan-Paris qu’elle opère 6 fois par semaine. A terme, Air Ivoire pourrait par ailleurs, se lancer sur des liaisons internationales. « D’abord, il s’agira de développer un réseau interrégional en Afrique de l’ouest. Puis, quand cette étape sera réussie, la compagnie ivoirienne va se déployer à l’international », explique-t-il. Excellente nouvelle qui a de quoi créer l’euphorie. Néanmoins un avertissement est à prendre au sérieux : sur cette Afrique de l’Ouest là, il faudra compter avec la concurrence de la nouvelle Sénégal Airlines, qui souhaite se développer depuis Abidjan, et même d’Air Mali, Mauritanian Airlines, Ethiopian Airlines ou Asky Airlines.
Lanciné Bakayoko