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Politique Publié le vendredi 19 août 2011 | Le Temps

Après le coup d’Etat de la France : Veut-on assassiner Gbagbo en prison ?

© Le Temps Par Prisca
Pré campagne électorale du candidat du FPI : 10.000 femmes apportent leur soutien au président Laurent Gbagbo
Samedi 11 septembre 2010. Abidjan, Treichville. Palais de la culture Bernard B. Dadié. Photo: le président Laurent Gbagbo
Cela ne fait que revenir. Nous avons beau boucher nos oreilles et distraire notre conscience, les sources d’alerte se multiplient. Se diversifient : «On veut assassiner le Président Laurent Gbagbo en prison, en empoisonnant sa nourriture». Assassiner Laurent Gbagbo. Vilaine expression. Mais la vilenie n’est-elle pas le mode de gouvernance le mieux partagé par la loge d’amis qui dirigent et terrorisent le monde ? Patrice Lumumba, un grand Africain souverainiste, n’est-il pas passé en pertes et profits sous les soins de l’Onu ? Pour un contentieux électoral, les symboles de la République, donc d’un Etat autonome, indépendant depuis 51 ans (la Côte d’Ivoire), n’ont-ils pas été bombardés en avril 2011, au vu et au su du monde entier par l’armée d’une puissance coloniale (la France) et celle de la même Onu ? Qui, au sein des organisations des droits de l’Homme et de promotion de la démocratie, s’est ému du fait que la France a repris sa colonisation sur la Côte d’Ivoire, 51 ans après ? Qui ? Qui, parmi les pays dits «grands» ou «puissants», a ressenti la moindre compassion devant le déluge de feu que cette loge de l’Otan déverse sur la Libye et la famille du Colonel Kadhafi depuis cinq mois ? Qui ? Qui peut négliger les intérêts économiques et impérialistes pour la morale ou l’humanitaire ? Qui ? Que Kadhafi et tous ses enfants trouvent la mort dans ces bombardements, ou que Laurent Gbagbo ou un de ses proches prenne une roquette comme le bien aimé Désiré Tagro, cela va émouvoir qui parmi ces prédateurs ? Le monde est devenu un drame. Les valeurs de pureté et de démocratie sont piétinées. La Justice et le règne des vainqueurs tendent à faire de nous des zombies. Il faut dire toujours «oui Missié» pour être en vie. Tout est réuni pour y parvenir. La Justice, la presse, les médias, l’armée, l’économie, etc.
Mais le chef de l’Etat, Alassane Dramane Ouattara, peut-il franchir vraiment le Rubicon jusqu’à autoriser l’assassinat de son mythique adversaire, Laurent Gbagbo, sur qui autant de projecteurs sont braqués ? C’est vrai, il est aisé de se débarrasser d’un opposant, d’accuser des éléments incontrôlés et d’ouvrir précipitamment une enquête pour classer le dossier. Mais Alassane Dramane Ouattara peut-il le faire, oui ou non ? On n’est jamais dans le cœur d’un homme pour savoir ses moindres projets et intentions. Seulement, le quotidien de sa gestion et ses traits de caractère peuvent être des repères pour situer l’opinion sur ce qu’il est capable de faire. En tant que Premier ministre, Alassane Dramane Ouattara n’a pas hésité à jeter en prison Laurent Gbagbo et sa famille en 1992. En tant que chef de l’Etat, il a réédité l’exploit sur le même homme et sa famille en 2011. Laurent Gbagbo et sa famille sont en prison. Voilà qui peut justifier une inquiétude. Peut-on donc dire que Gbagbo est le personnage qui intrigue le plus l’homme politique Alassane Dramane Ouattara au point où il voudrait s’en débarrasser une fois pour toutes ? Oui ! Allègrement !
Mais si l’hypothèse est ouverte, elle n’est pas pour autant vraiment carrée. Les regards humains, le poids de la communauté internationale morale (à l’opposé du groupe des prédateurs), la peur de la justice immanente qui, depuis le 5 août 2011, se montre de plus en plus implacable en Côte d’Ivoire, peuvent brider l’élan de notre Président pro-français. Mais si Ouattara peut avoir de la retenue pour ne pas attenter à la vie de Laurent Gbagbo, ses ennemis internes peuvent le faire rien que pour l’embarrasser ou le couler. Depuis qu’il s’est installé dans le fauteuil présidentiel, des frustrations au sein de son équipe, de son parti et de sa rébellion bourdonnent. Tout le monde n’a pas eu ce qu’il espérait. Le sentiment de mise à l’écart, même de trahison est né. Le ressentiment et la blessure intérieure sont des aiguillons de la vengeance meurtrière. Mais comment avoir accès à Alassane pour lui faire payer ce qu’on lui reproche ? Comme l’équation n’est pas du premier degré, des gens peuvent commettre un crime sur la personne de Laurent Gbagbo, rien que pour qu’Alassane Dramane Ouattara ait à s’expliquer. C’est pourquoi le chef de l’Etat doit être vigilant et veiller personnellement sur la sécurité de Laurent Gbagbo.

Germain Séhoué (gs05895444@yahoo.fr)
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