Le poste de Premier ministre est l’une des promesses fortes de campagne du président Alassane Ouattara à l’endroit du Pdci. Ce poste devrait être effectivement occupé par le parti du président Henri Konan Bédié, à la deuxième mouture du gouvernement Soro. Mais, la désignation de son occupant pose encore problème. La personnalité proposée par le Pdci est récusée par l’Union européenne (Ue) qui fait une contre-proposition.
Le dossier fait la navette entre le palais présidentiel et Daoukro où le président Bédié s’est retiré après les rudes batailles postélectorales. La désignation d’un Premier ministre issu du Pdci-Rda pour succéder à Guillaume kigbafory Soro, conformément à la promesse de campagne du président Ouattara, pose problème entre le palais d’Abidjan, l’Ue et Daoukro, devenu le centre des décisions du vieux parti. Dès la formation du gouvernement actuel, le président de la République avait déclaré que les ministres seront évalués après six mois d’activités. Cette évaluation sera sanctionnée par un remaniement ministériel dont le fait majeur sera la nomination d’un nouveau Premier ministre issu du Pdci-Rda. L’application de cette promesse qui s’inscrit dans le cadre de la coalition Rhdp est rendu difficile par les exigences de l’Ue. En effet, de source diplomatique proche du dossier, le président du Pdci a proposé à ce poste l’actuel ministre des affaires étrangères, Daniel Kablan Duncan. L’argumentaire du sphinx de Daoukro a pour ossature les six ans d’expérience (de 1993 à 1999) acquise à ce poste par Duncan, sous son régime. Mais l’Ue voit les choses autrement. Pour les dirigeants du vieux continent, Kablan Duncan (né le 30 juin 1943) et le président de la République (né le 1er janvier 1942) qui ont sensiblement le même âge ne feraient pas une bonne paire au sommet de l’Etat. Ado se retrouverait face à un Premier ministre difficile à manipuler. Ils proposent donc un Premier ministre outillé mais jeune. Le traitement du dossier se complique davantage pour Ouattara lorsque, au lieu de laisser le choix au Pdci de proposer une autre personnalité, l’Union européenne tente d’en imposer d’autres qui échappent au contrôle d’Henri Konan Bédié .Il s’agit, notamment, de Thierry Tanoh, expert comptable, diplômé de l’Université Harvard, vice-président de la Société financière internationale, Sfi, pour l’ Afrique sub-saharienne et l’Amérique latine, depuis le 1er juillet 2008 et de Tidjane Thiam, actuel Pdg de Prudential plc, principale compagnie d’assurance du Royaume-Uni, ministre de la planification et du développement dans le gouvernement Kablan Duncan . Depuis septembre 2009, ce dernier préside le groupe d`assurance Prudential. De ce fait, il est le premier noir à diriger une entreprise du Ftse 100, indice boursier des cent entreprises britanniques les mieux capitalisées, cotées à la bourse de Londres. Les deux personnalités ont du coffre et un réseau de relations étanche, mais sont plus proches de l’Occident que de leur propre pays. Le choix de l’une d’entre elle comme Premier ministre laisserait entrevoir un dicktat occidental. Ce qui donnerait du grain à moudre aux détracteurs du président Ouattara, présenté par ceux-ci comme un simple levier manipulé depuis l’extérieur. Outre la gêne qu’éprouve Ado face à l’immixtion de ses soutiens extérieurs dans le choix du prochain Premier ministre, il y a son souci de préserver son soutien politique national qu’est Henri Konan Bédié. De sa position, Ado devient, malgré lui, médiateur dans le traitement du dossier. Pris qu’il est entre le marteau de l’Ue et l’enclume du Pdci. Pour détendre le bras de fer, le président Bédié prépare une pièce de rechange. Charles Diby Koffi, admiré par la communauté internationale, à la place de Kablan Duncan. Beau-fils du président Bédié (il a épousé sa nièce), Charles Diby a l’avantage d’être déjà dans le carré familial. Il ne lui restait plus qu’à se donner une onction politique. C’est chose faite depuis le samedi 20 août dernier. Il a, en effet, pris, ce jour, la carte du Pdci-Rda, officialisant ainsi son appartenance au parti. Bédié se trouve donc plus à l’aise pour jouer la carte Diby. Selon des indiscrétions, le président Ouattara qui séjourne actuellement en France a certainement inscrit en bonne place ce dossier brûlant au menu des entretiens avec Nicolas Sarkozy.
E.M. Koffi
Le dossier fait la navette entre le palais présidentiel et Daoukro où le président Bédié s’est retiré après les rudes batailles postélectorales. La désignation d’un Premier ministre issu du Pdci-Rda pour succéder à Guillaume kigbafory Soro, conformément à la promesse de campagne du président Ouattara, pose problème entre le palais d’Abidjan, l’Ue et Daoukro, devenu le centre des décisions du vieux parti. Dès la formation du gouvernement actuel, le président de la République avait déclaré que les ministres seront évalués après six mois d’activités. Cette évaluation sera sanctionnée par un remaniement ministériel dont le fait majeur sera la nomination d’un nouveau Premier ministre issu du Pdci-Rda. L’application de cette promesse qui s’inscrit dans le cadre de la coalition Rhdp est rendu difficile par les exigences de l’Ue. En effet, de source diplomatique proche du dossier, le président du Pdci a proposé à ce poste l’actuel ministre des affaires étrangères, Daniel Kablan Duncan. L’argumentaire du sphinx de Daoukro a pour ossature les six ans d’expérience (de 1993 à 1999) acquise à ce poste par Duncan, sous son régime. Mais l’Ue voit les choses autrement. Pour les dirigeants du vieux continent, Kablan Duncan (né le 30 juin 1943) et le président de la République (né le 1er janvier 1942) qui ont sensiblement le même âge ne feraient pas une bonne paire au sommet de l’Etat. Ado se retrouverait face à un Premier ministre difficile à manipuler. Ils proposent donc un Premier ministre outillé mais jeune. Le traitement du dossier se complique davantage pour Ouattara lorsque, au lieu de laisser le choix au Pdci de proposer une autre personnalité, l’Union européenne tente d’en imposer d’autres qui échappent au contrôle d’Henri Konan Bédié .Il s’agit, notamment, de Thierry Tanoh, expert comptable, diplômé de l’Université Harvard, vice-président de la Société financière internationale, Sfi, pour l’ Afrique sub-saharienne et l’Amérique latine, depuis le 1er juillet 2008 et de Tidjane Thiam, actuel Pdg de Prudential plc, principale compagnie d’assurance du Royaume-Uni, ministre de la planification et du développement dans le gouvernement Kablan Duncan . Depuis septembre 2009, ce dernier préside le groupe d`assurance Prudential. De ce fait, il est le premier noir à diriger une entreprise du Ftse 100, indice boursier des cent entreprises britanniques les mieux capitalisées, cotées à la bourse de Londres. Les deux personnalités ont du coffre et un réseau de relations étanche, mais sont plus proches de l’Occident que de leur propre pays. Le choix de l’une d’entre elle comme Premier ministre laisserait entrevoir un dicktat occidental. Ce qui donnerait du grain à moudre aux détracteurs du président Ouattara, présenté par ceux-ci comme un simple levier manipulé depuis l’extérieur. Outre la gêne qu’éprouve Ado face à l’immixtion de ses soutiens extérieurs dans le choix du prochain Premier ministre, il y a son souci de préserver son soutien politique national qu’est Henri Konan Bédié. De sa position, Ado devient, malgré lui, médiateur dans le traitement du dossier. Pris qu’il est entre le marteau de l’Ue et l’enclume du Pdci. Pour détendre le bras de fer, le président Bédié prépare une pièce de rechange. Charles Diby Koffi, admiré par la communauté internationale, à la place de Kablan Duncan. Beau-fils du président Bédié (il a épousé sa nièce), Charles Diby a l’avantage d’être déjà dans le carré familial. Il ne lui restait plus qu’à se donner une onction politique. C’est chose faite depuis le samedi 20 août dernier. Il a, en effet, pris, ce jour, la carte du Pdci-Rda, officialisant ainsi son appartenance au parti. Bédié se trouve donc plus à l’aise pour jouer la carte Diby. Selon des indiscrétions, le président Ouattara qui séjourne actuellement en France a certainement inscrit en bonne place ce dossier brûlant au menu des entretiens avec Nicolas Sarkozy.
E.M. Koffi