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Faits Divers Publié le lundi 29 août 2011 | Le Mandat

Bras de fer autour de la Cité Ran, Zone 4c / Fouad Omaïs vide les occupants : Ils refusent de partir

La cité Ran, dénommée ˝Pk6˝, sise à Marcory, zone 4c, rue Paul Langevin a connu ambiance particulière, jeudi dernier. Les occupants de ladite cité ont érigé, ce jour, des barricades sur la voie principale pour, selon eux, dénoncer l’achat de ce vaste terrain par l’homme d’affaire libanais Omaïs Fouad. Mercredi soir, les occupants de cette cité disent avoir reçu ‘’une ordonnance judiciaire˝ qui les somme de quitter les lieux, dans un délai maximum de 24 heures, suite à la requête de la société immobilière Ibad. Selon les ‘’assignations en référé ordinaire’’ dont nous avons reçu les copies, le conflit foncier oppose la Société civile immobilière Ibad, ˝Sci ibad˝ de l’homme d’affaire libanais Omaï Found et les habitants de la cité Ran. Les documents de justice délivrés à la société Ibad comportent beaucoup d’ambigüités. Le premier certificat de propriété a pour numéro le 03.00.36.63
et pour titre foncier le 1817, en date du 13 décembre 2010. Sur une autre assignation, le certificat de propriété porte le 03 00 39 03, avec pour titre foncier le 1717 et date du 22 juillet 2011. Sur la signification de l’ordonnance de déguerpissement du 24 août 2011, le n° du certificat de propriété est 03 00 39 09, sous le titre foncier 1817. Après analyse des documents, l’on constate quelques contradictions. Pour en savoir plus, nous avons contacté Kassy Richard, porte-parole des résidents de cette cité. Selon lui, les occupants ont reçu, maintes fois, des menaces de déguerpissement de la Société ivoirienne du partrimoine ferroviaire (Sipf), jusqu’en février 2011 où un opérateur économique d’origine libanaise, Omaïs Found, est venu leur dire qu’il a acheté le site. « En février 2011, nous recevons d’un Libanais, « Omaïs Fouad », directeur de la société Sci Ibad, un certificat de
propriété. Ce dernier voulait son soi-disant terrain », indique notre interlocuteur. Présentant des documents, il précise que le certificat de propriété du site octroyé à M. Omaïs Fouad a été établi le 13 décembre 2010. « Il nous assigne à la justice pour déguerpissement et démolition, car nous sommes venus construire de manière illégale sur son terrain. Vous constatez que Omaïs Found a eu son certificat de propriété avec le gouvernement illégal de Gbagbo. Nous savons que le président de la République a dit que tout document administratif signé après le 04 décembre 2011 est nul et non avenu. Mais, nous ne comprenons pas pourquoi la justice ivoirienne continue à traiter le dossier Ibad», s’est indigné Kassy Richard. Selon les occupants, c’est dans les années 1960 que cette cité a été construite pour des travailleurs de la Régie Abidjan Niger (Ran). Puis, en 1995, l’Etat, dans sa
politique de privatisation, va créer la Sipf, en Conseil des ministres du 06 septembre 1995, par décret N°95-683. Les cités Ran de Marcory Champroux, Adjamé, Treichville, ont été cédées à leurs occupants grâce à cette décision du Conseil des ministres. Celle de Pk6 (zone 4c), Plateau, Dimbokro…, n’ont pas été rétrocédées à leurs occupants. Selon les habitants, les raisons invoquées par la Sipf sont la situation des logements qui sont dans les emprises du chemin de fer.

La Sipf nie toute implication

Qui a donc bien pu fournir le certificat de propriété du site à la société Sci-Ibad ? Nous avons cherché également une réponse à cette question auprès de la direction générale de la Sipf, au Plateau. Dans nos échanges, la direction de cette structure étatique a marqué son étonnement face à l’annonce de l’achat de ce patrimoine de l’Etat par Omaïs Fouad. A en croire le directeur général de la Sipf, seule sa structure a la compétence de vendre ce site. «Nous n’avions donné ordre à personne de liquider cette cité. Tout sera mis en œuvre pour clarifier ce problème, dans un bref délai», a promis le Dg de la Sipf. Séance tenante, il s’est rendu avec une équipe sur les lieux, pour s’imprégner du problème. Avant de s’en aller, il a demandé aux habitants de garder leur calme, en attendant qu’il rende compte à son ministère de tutelle. Par la suite, nous avons échangé, au téléphone, avec la chargée de communication de Mr Omaïs Fouad qui a signifié qu’il s’agit purement d’un problème de justice. « C’est une décision de justice, nous n’avons rien à dire. Si vous voulez des informations, rendez-vous au tribunal. C’est la justice qui peut vous donner les précisions que vous souhaiteriez», a-t-elle indiqué. Nos efforts pour rencontrer M. Omaïs en personne ont été vains.

Benjamin Soro

AHMED KANATE
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