Ce samedi, au ministère évangélique Buisson Ardent, situé à Koumassi non loin du terrain « in’challah », une dizaine de fidèles seront ordonnés pasteurs. Parmi le groupe d’appelés, le dossier de Camille a été retiré. Et pour cause. Selon le pasteur Yaya Lawal dit Jean, des parents se sont plaints que leurs filles de 8 ans ont été abusées par l’élève-pasteur Camille. Les faits remontent au 24 juillet. Nous avons rencontré, dimanche dernier, des fidèles de l’église évangélique Buisson Ardent. L’affaire fait grand bruit. Josiane, c’est le nom d’emprunt de notre interlocutrice.
Tabou autour de l’affaire
Selon elle, M. Konan et son épouse dont la progéniture a été victime ont pris à partie l’indélicat pasteur. «Les parents sont venus déposer leur fille à l’école. Le pasteur Camille se trouvait dans l’un des bureaux de l’administration. Le couple fait partie de l’église. Il a aperçu l’homme de Dieu assis dans le bureau. Immédiatement, il s’est dirigé vers lui. Sans ménagement, l’épouse du monsieur a commencé à injurier le pasteur. Elle lui a tenu des propos durs. Cette scène surréaliste, provoque un attroupement devant le bureau. Cela n’a pas empêché la dame de continuer à proférer des injures. Mais très vite les choses ont dégénéré en bagarre », raconte Josiane en ajoutant que les fidèles ont pris fait et cause pour le couple Konan.
Le pasteur Camille, d’après elle, a été lynché par la foule en colère. L’indélicat a eu la vie sauve grâce à l’intervention d’un membre de l’administration. Cependant, plusieurs familles accusent le même pasteur d’avoir eu des rapports sexuels avec leurs enfants. Thérèse est une mère meurtrie dans sa chair. Sa fillette, Anne, est une victime du pasteur pédophile. «Nous souffrons de cette situation. Il faut que la justice soit rendue », déclare brièvement la pauvre femme qui fond en larme. L’affaire constitue un véritable tabou. Personne n’ose en parler notamment les fidèles victimes. Lundi dernier, nous nous sommes rendus à nouveau à l’église. Ce jour-là, nous avons rencontré les responsables. En particulier le pasteur adjoint Yaya Lawal dit Jean et deux de ses collaborateurs. Auparavant, nous avons transité par la salle d’attente. Là-bas, des fidèles étaient en prière. Un peu plus loin, se trouve le secrétariat. Coup de théâtre ! Nous croisons l’ancien ministre de la Défense, Amani N’guessan Michel. Il sort du bureau du pasteur Yaya Lawal. En présence de Me Kobon Honoré de la cellule juridique et Diby Nicaise de la cellule de communication, le pasteur Yaya nie en bloc les accusations selon lesquelles son collègue aurait abusé des gamines. « Il n’y a pas eu de pasteur pédophile lynché dans notre église. C’est plutôt un frère, leader du département de délivrance. C’est lui qui a commis l’acte. Voici les faits. L’église a appris selon une rumeur que le frère Camille s’adonne à des pratiques d’attouchement sur des mineures. Selon le témoignage de certains parents, ils ont remarqué que leurs enfants parlaient fréquemment de sexualité. Ceux-ci trouvaient le comportement de leurs progénitures assez bizarre. Nous avons été interpellés par les parents », explique l’homme de Dieu. Selon lui, cette situation portait atteinte à l’image de l’église.
Camille est-il le seul coupable ?
Le pasteur Yaya nous confie que des mesures disciplinaires ont été prises. « L’accusé, mis devant les faits, ne les a pas reconnus. Malgré l’absence de preuves, l’église qui est le garant de la discipline, a sanctionné le frère Camille. Il a donc été excommunié de l’église par le conseil de discipline. Car, l’acte posé était ignoble. Et nous l’avons condamné avec la dernière énergie », affirme l’adjoint du pasteur principal Adébayo Adidimédi avant d’indiquer qu’après la radiation du pédophile, il lui a accordé une audience. « Mais il a refusé de dire la vérité en reconnaissant les faits. Curieusement, il n’avait aucun signe de regret, ni aucune peine qui se lisait sur son visage. Dans ce cas, l’église ne peut donc pas l’aider à sortir de cette situation. Le conseil a pris cette décision en guise d’avertissement aux autres fidèles. Bien que nous n’ayons aucune preuve, ce cas ne devait pas rester impuni », insiste le pasteur du ministre Amani N’Guessan Michel. Après un entretien houleux, nous quittons les lieux avec le sentiment que Camille est le mouton du sacrifice dans une affaire où les responsables de l’église évangélique Buisson Ardent ne sont pas blancs comme neige.
Bahi K. et N.B.
Tabou autour de l’affaire
Selon elle, M. Konan et son épouse dont la progéniture a été victime ont pris à partie l’indélicat pasteur. «Les parents sont venus déposer leur fille à l’école. Le pasteur Camille se trouvait dans l’un des bureaux de l’administration. Le couple fait partie de l’église. Il a aperçu l’homme de Dieu assis dans le bureau. Immédiatement, il s’est dirigé vers lui. Sans ménagement, l’épouse du monsieur a commencé à injurier le pasteur. Elle lui a tenu des propos durs. Cette scène surréaliste, provoque un attroupement devant le bureau. Cela n’a pas empêché la dame de continuer à proférer des injures. Mais très vite les choses ont dégénéré en bagarre », raconte Josiane en ajoutant que les fidèles ont pris fait et cause pour le couple Konan.
Le pasteur Camille, d’après elle, a été lynché par la foule en colère. L’indélicat a eu la vie sauve grâce à l’intervention d’un membre de l’administration. Cependant, plusieurs familles accusent le même pasteur d’avoir eu des rapports sexuels avec leurs enfants. Thérèse est une mère meurtrie dans sa chair. Sa fillette, Anne, est une victime du pasteur pédophile. «Nous souffrons de cette situation. Il faut que la justice soit rendue », déclare brièvement la pauvre femme qui fond en larme. L’affaire constitue un véritable tabou. Personne n’ose en parler notamment les fidèles victimes. Lundi dernier, nous nous sommes rendus à nouveau à l’église. Ce jour-là, nous avons rencontré les responsables. En particulier le pasteur adjoint Yaya Lawal dit Jean et deux de ses collaborateurs. Auparavant, nous avons transité par la salle d’attente. Là-bas, des fidèles étaient en prière. Un peu plus loin, se trouve le secrétariat. Coup de théâtre ! Nous croisons l’ancien ministre de la Défense, Amani N’guessan Michel. Il sort du bureau du pasteur Yaya Lawal. En présence de Me Kobon Honoré de la cellule juridique et Diby Nicaise de la cellule de communication, le pasteur Yaya nie en bloc les accusations selon lesquelles son collègue aurait abusé des gamines. « Il n’y a pas eu de pasteur pédophile lynché dans notre église. C’est plutôt un frère, leader du département de délivrance. C’est lui qui a commis l’acte. Voici les faits. L’église a appris selon une rumeur que le frère Camille s’adonne à des pratiques d’attouchement sur des mineures. Selon le témoignage de certains parents, ils ont remarqué que leurs enfants parlaient fréquemment de sexualité. Ceux-ci trouvaient le comportement de leurs progénitures assez bizarre. Nous avons été interpellés par les parents », explique l’homme de Dieu. Selon lui, cette situation portait atteinte à l’image de l’église.
Camille est-il le seul coupable ?
Le pasteur Yaya nous confie que des mesures disciplinaires ont été prises. « L’accusé, mis devant les faits, ne les a pas reconnus. Malgré l’absence de preuves, l’église qui est le garant de la discipline, a sanctionné le frère Camille. Il a donc été excommunié de l’église par le conseil de discipline. Car, l’acte posé était ignoble. Et nous l’avons condamné avec la dernière énergie », affirme l’adjoint du pasteur principal Adébayo Adidimédi avant d’indiquer qu’après la radiation du pédophile, il lui a accordé une audience. « Mais il a refusé de dire la vérité en reconnaissant les faits. Curieusement, il n’avait aucun signe de regret, ni aucune peine qui se lisait sur son visage. Dans ce cas, l’église ne peut donc pas l’aider à sortir de cette situation. Le conseil a pris cette décision en guise d’avertissement aux autres fidèles. Bien que nous n’ayons aucune preuve, ce cas ne devait pas rester impuni », insiste le pasteur du ministre Amani N’Guessan Michel. Après un entretien houleux, nous quittons les lieux avec le sentiment que Camille est le mouton du sacrifice dans une affaire où les responsables de l’église évangélique Buisson Ardent ne sont pas blancs comme neige.
Bahi K. et N.B.