Le commissaire de 2ème classe, Gboko Zokou Jean-Claude, intendant de l’Ecole de police a été appréhendé, hier matin. Le commissaire Astin Viviane, ancienne directrice de l’école a été écrouée aussi. Ces deux officiers supérieurs de police ont été interpellés par le commissaire du gouvernement, le lt-colonel Ange Kessi. Jean-Claude et Viviane sont accusés d’avoir volé la somme de 382 millions Fcfa. L’argent se trouvait dans les caisses de l’intendance de l’Ecole de police nationale, à Cocody. « Nous les avons arrêtés, ce matin. Ils seront auditionnés pour les faits de vol de 382 millions Fcfa. Après leur audition, ils seront placés sous mandant de dépôt. Et l’enquête va suivre pour savoir s’il y a d’autres personnes qui sont impliquées dans cette affaire », a déclaré hier le procureur militaire lors de la conférence de presse, animée à son bureau à la tour A, 17ème étage. Selon le patron du parquet du tribunal militaire, le déroulement de la procédure va sonner la fin de l’impunité au sein des forces républicaines de Côte d’Ivoire, de la gendarmerie et de la police. D’après des sources proches du dossier, le commissaire Astin Viviane, directrice de l’Ecole de police d’alors, a pris une part active au casse. Des témoins entendus dans le cadre de l’enquête révèlent que, dans la matinée du mercredi 30 mars, les forces républicaines entraient à Abidjan quand la directrice et l’intendant-commissaire, Gboko Zokou, se sont rendus à l’école à bord du véhicule de commandement du caire Viviane. Au dire d’un sergent-chef de la section musique qui a requis l’anonymat, l’ex-directrice aurait demandé aux instructeurs de libérer les élèves compte tenu de la situation très tendue et des combats qui se déroulaient à travers la capitale économique. Sur instruction de la directrice, l’ordre est donnée d’ouvrir le portail principal afin de voir l’ennemi venir de loin. C’est ce qui a été fait. Viviane et Gbokou vont immédiatement à l’intendance, située au sein de l’administration. Juste derrière l’intendance, se trouve le bâtiment de la section musique de la police. C’est de ce bâtiment qu’un sergent-chef a observé la patronne et l’intendant en train de transporter les fonds dans des sacs. Le sergent-chef contourne alors le bâtiment pour, selon lui, empêcher la bande d’emporter l’argent. Eclate alors une bagarre entre l’intendant et le chauffeur de la directrice. Des tirs de sommation retentissent à l’école. Le sous-officier prend la fuite. Gbokou et Viviane démarrent en trombe. La sentinelle tire pour repousser des étudiants en arme. La directrice arrive au portail et donne des consignes fermes aux éléments de garde. Et disparaît dans la nature avec l’intendant et le butin. Des étudiants et des miliciens viennent à grand renfort. Ils attaquent l’Ecole de police. La sentinelle riposte. Quelques heures plus tard, les miliciens et les mercenaires s’emparent des lieux. Ils cassent tout y compris la poudrière, emportant des armes. Le caire Viviane a été débarquée le 3 août dernier, en conseil des ministres et replacée par le général de police Yao Brou Alain. L’ex-directrice a été entendue mardi par le tribunal militaire du Plateau. Atsin Viviane a été interrogée de 9 heures à 15 heures par le commissaire Diomandé Gbeuti Georges, procédurier de la police économique détaché au tribunal militaire. C’est après cette audition qu’elle s’est rendue à la passation de charges qui a duré de 17 heures à 19 heures. Va-t-on assister à d’autres interpellations ? Attendons pour voir.
Ouattara Moussa
Ouattara Moussa