Du nouveau sur le vol de 382 millions de Fcfa à l’Ecole nationale de police. Selon des temoins oculaires, le commissaire Astin Viviane, ancienne directrice de l’établissement, a pris une part active au casse. Ces temoins entendus dans le cadre de l’enquête révèlent que dans la matinée du mercredi 30 mars, alors que les forces républicaines entraient à Abidjan, la directrice d’alors, et l’intendant-commissaire, Béko Zéko, se sont rendus à l’école à bord du véhicule de commandement du caire Viviane. Au dire d’un sergent-chef de la section musique qui a requis l’anonymat, l’ex-directrice aurait demandé aux instructeurs de libérer les élèves compte tenu de la situation très tendue et des combats qui se déroulaient à travers la capitale économique. Aussitôt dit aussitôt fait. Tous les élèves et une partie du personnel quittent les lieux. Sur instruction de la directrice, l’ordre est donné d’ouvrir le portail principal afin de voir l’ennemi venir de loin. C’est ce qui a été fait. Viviane et Béko vont immédiatement à l’intendance, située au sein de l’administration. Juste derrière l’intendance se trouve le bâtiment de la section musique de la police. C’est de ce bâtiment que le sergent-chef a observé la patronne et l’intendant en train de transporter les fonds dans des sacs. Le sergent-chef contourne alors le bâtiment pour, selon lui, empêcher la bande d’emporter l’argent. Eclate alors une bagarre entre l’intendant et le chauffeur de la directrice. Des tirs de sommation rétentissent à l’école. Le sous-officier prend la fuite. Béko et Viviane démarrent en trombe. La sentinelle tire pour repousser les étudiants en arme. La directrice arrive au portail et donne des consignes fermes aux éléments de garde. Et disparaît dans la nature avec l’intendant et le butin. Les étudiants et les miliciens viennent à grand renfort. Ils attaquent l’école de police. La sentinelle riposte. Quelques heures plus tard, les miliciens et les mercenaires s’emparent des lieux. Ils cassent tout y compris la poudrière, emportant des armes. Après la chute de Gbagbo le 11 avril, l’école de police tombe aux mains des Frci. L’on constate que le coffre-fort n’a pas été endommagé. Cependant, il est vide. C’est ainsi que le ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko, a demandé au directeur général de la police de mener une enquête. La brigade criminelle a auditionné tout le personnel de l’école de police y compris l’ancienne patronne de l’école. Le sous-officier qui a été pris à partie par la directrice et l’intendant s’est mis à table pour expliquer les faits aux enquêteurs de la police criminelle. Sur les 382 millions Fcfa volés seulement 30 millions ont été retrouvés par le Dg de la police. Le caire Viviane a été débarqué le 3 août dernier, en conseil des ministres et replacé par le général de police Yao Brou Alain. L’ex-directrice a été entendue mardi par le tribunal militaire du Plateau. Atsin Viviane a été interrogée de 9 heures à 15 heures par le commissaire Diomandé Gbeuti Georges, procédurier de la police économique détaché au tribunal militaire. C’est après cette audition qu’elle s’est rendue à la passation de charges qui a duré de 17 heures à 19 heures. Sera-t-elle arrêtée ? Les jours à venir nous situeront.
Bahi K.
Bahi K.