Consolider une réconciliation à l’ivoirienne. C’est le but que recherche le Premier ministre, Charles Konan Banny. Au cours du culte de la paix et de la réconciliation, organisé hier par le circuit de l’Eglise protestante méthodiste de Bouboury, le président de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation a expliqué que tous les facteurs qui peuvent rapprocher les Ivoiriens seront pris en compte dans la mission que le président de la République lui a confiée. « Nous allons puiser dans les us et coutumes pour réconcilier les Ivoiriens. Nous allons créer un modèle ivoirien. Nous allons faire une sauce. Quand les uns et les autres goûteront à cette sauce, ils diront que c’est bel et bien une sauce ivoirienne », a-t-il promis. Car pour le Premier ministre Banny, il s’agit, dans le défi qui attend les Ivoiriens, de faire une réconciliation à l’ivoirienne. Le président de la CDVR dit ne pas douter de la capacité des Ivoiriens à surmonter cet obstacle. Car, selon lui, une tradition de paix sommeille en chaque ivoirien. « Il s’agit pour nous de réveiller cette tradition de paix en chaque Ivoirien. Nous allons puiser dans notre volonté farouche de vivre ensemble », a-t-il rassuré. Quant à la méthode qu’il entend utiliser pour y arriver, le Premier Banny a été on ne peut plus clair. Pour lui, la réconciliation sera un processus inclusif au cours duquel il associera tous les ivoiriens à toutes les étapes. Elle sera, toujours à ses dires, également consultative. « Elle doit être consultative pour savoir ce que souhaitent les Ivoiriens », a-t-il révélé. Avant de faire savoir que la réconciliation commencera par le dialogue qui, selon lui paraphrasant le président Félix Houphouët-Boigny, est l’arme des forts. Mais pour que ce dialogue ait un sens, il doit, dit-il, se faire dans la vérité. La vérité pour assumer cette page sombre de notre histoire. Lorsque nous aurons connu cette vérité, nous pourrons maintenant aller à la réconciliation », a-t-il expliqué. Mais le Premier ministre Banny a tenu à faire cette précision. Pour que la réconciliation se fasse, il faut que tous ceux qui ont fait du mal, reconnaissent leur faute et demandent pardon à ceux à qui ils ont fait du mal. Toutefois, le président de la CDVR a rappelé qu’au centre du processus de réconciliation se trouve Dieu. Car, a-t-il soutenu, c’est Dieu qui donne la force à quelqu’un de dialoguer avec qui il est en désaccord, de dire la vérité, de se repentir et de demander pardon. Pour lui, la mission de réconciliation est divine. C’est la raison pour laquelle il a décidé de venir faire le culte avec ses frères et ses sœurs de Bouboury, afin de confier sa mission à Dieu. « J’ai compris que je suis en train d’accomplir un sacerdoce », at-il indiqué. Une mission qu’il dit vouloir s’atteler à mener dans l’humilité. Avant le président de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation, le président du Conseil laïc de l’Eglise protestante Méthode de Bouboury, le Dr. Bertin Legbédji, a fait une prédication au cours de laquelle il instruit le président Banny à s’appuyer sur Dieu et les Saintes écritures pour mener à bien sa mission. Il lui a, pour ce faire, remis une Bible afin qu’il s’en inspire dans la lourde charge qui l’attend. Le président Banny au cours de cette belle fête où tous les circuits de l’Eglise protestante méthodiste de la région de Dabou se sont rencontrés, a reçu de nombreux présents.
Jean-Claude Coulibaly (Envoyé spécial)
Jean-Claude Coulibaly (Envoyé spécial)