Sommes-nous vraiment le peuple du deuil ? Ce pays où l’on attend que le pire se produise avant d’agir et de venir verser des larmes de crocodiles ? De plus en plus, cette opinion fait son chemin et cela est bien déplorable. A deux reprises, nous avons fait cas de la situation du célèbre footballeur ivoirien, N’diaye Aboubacar Sékou alias « Hrubesh », qui se consume à petit feu depuis une bonne période. Des âmes sensibles ont appelé pour compatir au drame existentiel de l’ancien buteur de l’Asec Mimosas. Et rien n’a changé dans la vie tumultueuse et indigente du footballeur. Il y a quelques jours, la RTI faisait une lucarne sur N’diaye Aboubacar. Les images étaient intenables et insoutenables. L’homme est à la peine, carrément en errance, comme un pauvre hère. Vivement, il est temps, grand temps de s’apitoyer sur le sort du talentueux joueur qui nous a donné de bonnes sensations au stade Félix Houphouët Boigny et dont les buts nous ont fait vibrer. A dire vrai, ce ne sont pas les moyens qui manquent à l’Asec Mimosas pour soigner cette icône en proie au doute existentiel. Ce ne sont pas les solutions qui font défaut au ministère des sports ou à l’Etat de Côte d’Ivoire pour sortir N’diaye Aboubacar de cette impasse. Ils sont nombreux, ces sportifs, qui, à l’instar de N’diaye, mangent la vache enragée, après tant de services rendus à la nation. Beaucoup ne sont plus de ce monde. Les autres attendent et espèrent des mains salvatrices pour sortir des ténèbres, de la descente abyssale et crépusculaire. Il est donc urgent de faire quelque chose pour ces derniers, à moins que l’on attende qu’ils « crèvent », pour venir les décorer à titre posthume, comme on aime bien le faire sous nos cieux. A notre sens, au nom du devoir de mémoire et de reconnaissance, N’diaye Aboubacar Sékou et ses camarades peuvent être encore sauvés. Une simple volonté politique suffirait à abréger les souffrances de ces anciennes gloires. De même qu’une nation est appelée nécessairement à de grands desseins, de même elle a un besoin de se souvenir des hauts faits de son histoire récente. Elle doit sauver ses artistes et icônes
Coulisses Publié le mercredi 31 août 2011 | Le Patriote