Le chef de l’Etat qui a achevé « quelques jours de repos agréables » sur les bords de la Seine devrait se mettre sans tarder au travail. Les tâches, forcément, abondent. Les affaires, il en existe quelques-unes dont une certaine affaire qui touche aux « trois militaires français arrêtés » par des éléments des Frci. Décryptage.
A l’époque des faits, Alassane Ouattara s’était déjà envolé pour Paris. Nous étions le samedi 20 août 2011. Trois militaires français dont deux officiers avaient été arrêtés par des éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) : Jean-Marie Fontaine, Laurent Alvares et Jean-Grégoire Charaux. L’affaire tombait mal ! Le chef de l’Etat célébrait son amitié avec Nicolas Sarkozy- un dîner était offert au couple Ouattara au Cap nègre- et l’Ivoirien se serait passé volontiers de pareil incident à Abidjan. Selon la Lettre du Continent n°617, les militaires arrêtés auraient été dénoncés par des compatriotes avec qui ils étaient en affaire. Ils ont été libérés le plus tôt : quelques heures de détention le temps que la présidence ivoirienne et l’ambassade de France fassent le nécessaire. A lire les comptes rendus des journaux, la responsabilité du Cdt Issiaka Ouattara (plus connu sous le pseudonyme de Wattao) serait engagée. A défaut, celle de ses hommes. Le Colonel Jean-Grégoire Charaux a porté plainte contre le capitaine Lasko, un proche de Wattao « pour arrestation arbitraire, mauvais traitement et vol de la somme de 41 000 dollars (25 millions de Fcfa) ». Interrogé par France-soir.fr, l’officier français répond qu’il ne sait pas si le commandant Wattao a commandité son enlèvement : « Ce que je sais, c’est que c’est son second qui a fait le coup. Je n’envisage pas qu’il n’ait pas été informé par lui. Je n’accuse pas le commandant Wattao de corruption mais ce sont ses hommes qui ont pris l’argent dans la zone qu’il est censé contrôler. Il y a une expression parfaite pour cela : responsable mais pas coupable ». (Cf Soir info du 26 août 2011)
Au-delà de la tutelle et du gouvernement, c’est bien Alassane Ouattara qui est sur le gril. L’image des Frci qu’il a créée par ordonnance (jeudi 17 mars 2011) se trouve de plus en plus brouillée. Entre vol et bavure, les faits délictueux à l’actif des Frci sont légion. Et rarement une armée a alimenté autant les faits divers. L’affaire des « officiers français arrêtés » en ajoute à une liste suffisamment longue de maladresses de la part d’éléments des forces républicaines auxquels certains ont trouvé un traitement jusqu’ici de faveur.
Il faudra au chef de l’Etat une dose dangereuse de reniement pour que les actes délictueux à répétition de ses forces restent impunis : il promettait le 27 juillet en conférence de presse au siège de l’ONU une justice égale pour tous.
Autant dire qu’Alassane Ouattara est dans une situation pas tout à fait confortable : au nombre des brebis galeuses, se trouvent des hommes et des femmes qui l’ont aidé à s’installer au Palais de la Présidence et qui verraient une espèce de mauvais coup à être conduits devant les tribunaux ou transférés à la Maison d’arrêt. Les détracteurs d’Alassane Ouattara ont souvent suggéré à une inclination du sommet à laisser faire certains cadres des Frci issus des ex-forces armées des forces nouvelles.
L’affaire des « officiers français arrêtés » irrite forcément les milieux d’affaires. Elle ne laisse probablement pas indifférent le chef de l’Etat. La tentation, de plus en plus, pourrait se faire jour de sacrifier le fantassin blessé pour sauver la troupe.
Kisselminan COULIBALY
A l’époque des faits, Alassane Ouattara s’était déjà envolé pour Paris. Nous étions le samedi 20 août 2011. Trois militaires français dont deux officiers avaient été arrêtés par des éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) : Jean-Marie Fontaine, Laurent Alvares et Jean-Grégoire Charaux. L’affaire tombait mal ! Le chef de l’Etat célébrait son amitié avec Nicolas Sarkozy- un dîner était offert au couple Ouattara au Cap nègre- et l’Ivoirien se serait passé volontiers de pareil incident à Abidjan. Selon la Lettre du Continent n°617, les militaires arrêtés auraient été dénoncés par des compatriotes avec qui ils étaient en affaire. Ils ont été libérés le plus tôt : quelques heures de détention le temps que la présidence ivoirienne et l’ambassade de France fassent le nécessaire. A lire les comptes rendus des journaux, la responsabilité du Cdt Issiaka Ouattara (plus connu sous le pseudonyme de Wattao) serait engagée. A défaut, celle de ses hommes. Le Colonel Jean-Grégoire Charaux a porté plainte contre le capitaine Lasko, un proche de Wattao « pour arrestation arbitraire, mauvais traitement et vol de la somme de 41 000 dollars (25 millions de Fcfa) ». Interrogé par France-soir.fr, l’officier français répond qu’il ne sait pas si le commandant Wattao a commandité son enlèvement : « Ce que je sais, c’est que c’est son second qui a fait le coup. Je n’envisage pas qu’il n’ait pas été informé par lui. Je n’accuse pas le commandant Wattao de corruption mais ce sont ses hommes qui ont pris l’argent dans la zone qu’il est censé contrôler. Il y a une expression parfaite pour cela : responsable mais pas coupable ». (Cf Soir info du 26 août 2011)
Au-delà de la tutelle et du gouvernement, c’est bien Alassane Ouattara qui est sur le gril. L’image des Frci qu’il a créée par ordonnance (jeudi 17 mars 2011) se trouve de plus en plus brouillée. Entre vol et bavure, les faits délictueux à l’actif des Frci sont légion. Et rarement une armée a alimenté autant les faits divers. L’affaire des « officiers français arrêtés » en ajoute à une liste suffisamment longue de maladresses de la part d’éléments des forces républicaines auxquels certains ont trouvé un traitement jusqu’ici de faveur.
Il faudra au chef de l’Etat une dose dangereuse de reniement pour que les actes délictueux à répétition de ses forces restent impunis : il promettait le 27 juillet en conférence de presse au siège de l’ONU une justice égale pour tous.
Autant dire qu’Alassane Ouattara est dans une situation pas tout à fait confortable : au nombre des brebis galeuses, se trouvent des hommes et des femmes qui l’ont aidé à s’installer au Palais de la Présidence et qui verraient une espèce de mauvais coup à être conduits devant les tribunaux ou transférés à la Maison d’arrêt. Les détracteurs d’Alassane Ouattara ont souvent suggéré à une inclination du sommet à laisser faire certains cadres des Frci issus des ex-forces armées des forces nouvelles.
L’affaire des « officiers français arrêtés » irrite forcément les milieux d’affaires. Elle ne laisse probablement pas indifférent le chef de l’Etat. La tentation, de plus en plus, pourrait se faire jour de sacrifier le fantassin blessé pour sauver la troupe.
Kisselminan COULIBALY