L’ancien Premier ministre, Charles Konan Banny, président de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr) était, mardi dernier, aux côtés de la communauté musulmane de Grand-Bassam. C’est la Mosquée Fatimat Zahara qui a reçu la visite de Charles Konan Banny, accompagné de son épouse. Ils étaient accompagnés également des autorités administratives et politiques de la ville dont le préfet du département de Grand-Bassam, Bernard Douabou Gninia, le député-maire Jean-Michel Moulod. Ensemble, ils ont pris part à la prière de l’Aïd el filtr célébrée par l’imam Moussa Dramé. Depuis l’ancienne capitale politique, Charles Konan Banny a adressé un message de paix et de réconciliation à tous les Ivoiriens. Et, le président de la Cdvr de s’interroger : « est-ce à dire que nous sommes en train de prôner une société d’irresponsabilité et d’impunité ? ». A cette interrogation, M. Banny répond lui-même par la négative. Pour lui, « la réconciliation, elle est belle, elle est utile dès lors qu’elle se situe au carrefour de l’impunité, de la vengeance. Ni vengeance ni impunité. La réconciliation, c’est le carrefour entre une société d’impunité dont nous ne voulons plus et une société de vengeance dont nous ne voulons pas, non plus »Pour lui, la démarche qui vaille la peine d’être menée, c’est d’abord « la repentance, le regret de ce qui s’est passé, le regret de ceux qui ont commis des fautes et, cette repentance nous conduira au pardon de l’offense, au pardon réciproque car, il n’y a pas de réconciliation sans pardon », juge Charles Konan Banny. La tâche est certes difficile mais exaltante. Charles Banny a appelé tous les fidèles à emprunter sincèrement le chemin de la réconciliation avec courage et foi. « Soyons dignes des paroles à la fois de notre hymne national, soyons dignes des concepts qui figurent au fronton de la République, soyons unis, disciplinés et au travail pour la réconciliation », a-t-il argué.
Emmanuelle Kanga à Grand-Bassam
Emmanuelle Kanga à Grand-Bassam