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Art et Culture Publié le jeudi 8 septembre 2011 | Nord-Sud

Transfert de musique sur cartes-mémoires Les “vendeurs de sons’’ inondent la ville

Finis les Cd et autres supports encombrants. Maintenant place au téléchargement sur cartes-mémoires. Cette activité a favorisé la floraison de ‘’vendeurs de sons’’ dans les quartiers.

On les voit partout. Ces jeunes gens avec leurs casques à musique ou leurs écouteurs à l’oreille. On a plus besoin d’un lecteur Cd ou autre mini-chaînes pour consommer de la musique. Une situation qui a favorisé l’émergence d’un nouveau phénomène dans les quartiers. Les communes de la ville d’Abidjan sont inondées par des ‘’vendeurs de sons’’. Par cette terminologie, il faut comprendre des personnes qui procèdent au transfert de musique sur carte-mémoire pour téléphones portables, casques bluetooths, lecteurs Mp3 et autres. Et, ils sont visibles à tous les coins de rue des communes d’Adjamé et d’Abobo. Avec pour seuls matériels, un ordinateur (bureautique ou portable) auquel est rallié des baffles, ils sont le plus souvent installés sous des parasols et distillent de la musique. Ces discothèques à ciel ouvert, procèdent à un commerce via la haute technologie. Ce qui rend même banal et archaïque la présence des vendeurs de Cd piratés qui occupent la plupart des grands carrefours de la capitale économique. Comment procèdent-ils ?

La Hi-tech comme méthode

Le développement de la technologie a fait du téléphone portable un puissant instrument de consommation de musique. L’avènement de la carte-mémoire permet de stocker un grand nombre de musique en fonction de sa capacité. La possibilité de la retirer et y poser des éléments et sa compatibilité avec d’autres supports (ordinateurs, casques bluetooths, des lecteurs Dvd, etc) constituent l’atout majeur. « Nous demandons au client de retirer sa carte-mémoire. Une fois cela fait, nous la mettons dans un port adapté à l’ordinateur », confie T. Kader, installé à Abobo-Samanké. Le ‘’vendeur de sons’’ enregistre toutes les musiques qui peuvent intéresser ses clients sur les différents disques de son ordinateur. Il prend le soin de convertir les formats pour les rendre compatibles aux fichiers acceptés par la carte-mémoire. Il les regroupe selon les genres dans des fichiers (RnB, slow français, musique mandingue, salsa, blues, Dj, rumba…). Lorsqu’arrive l’acheteur, il indique ce qu’il veut et le tour est joué. Parfois, le commerçant n’a pas la mélodie demandée. Soit, il achète un Cd et procède aux conversions, soit il demande au preneur de son, d’envoyer la disquette s’il la possède.

Un prix dérisoire

Les sons sont transférés à des prix insignifiants qui inquiètent tous les observateurs. De façon unanime, tous les ‘’donneurs de sons’’ ont retenu la somme de 50 Fcfa par mélodie (à Adjamé et à Abobo). Ce qui justifie le succès que rencontrent ces derniers. « De nombreuses personnes viennent nous demander des musiques françaises, traditionnelles, retro, Dj, Rnb. Ce sont des gens de tous les âges que nous recevons ici. Lorsqu’ils apportent eux-mêmes leurs Cd, la conversion se fait à 500 Fcfa. Car, cela prend plus de temps », argumente Hervé C. Qui révèle qu’ils rencontrent de nombreux problèmes pour convertir les productions originales. Mais, la plupart des musiques sont recueillies sur internet à travers des sites de téléchargement gratuit. « Pour avoir les dernières sorties Rnb, nous procédons à des téléchargements gratuits sur internet. Toutes les mélodies récentes s’y retrouvent », confie A. B. à Adjamé Liberté. Celui-ci est considéré comme le spécialiste des dernières sorties car il les a toutes. Cette facilité d’obtenir les musiques amène certains à baisser les prix jusqu’à 15 Fcfa la mélodie.

Qu’en pense le Burida ?

L’activité des ‘’vendeurs de son’’ n’est pas méconnue des agents collecteurs de taxes du Bureau ivoirien du droits d’auteurs (Burida). « Il y a des gens du Burida qui viennent nous voir pour prendre de l’argent », confie A.B. Cela se fait-il de façon officielle ? Le jeune homme peine à répondre. « Ce qui est sûr, nous payons de l’argent aux agents qui arrivent ici », se défend-il. A la maison de recouvrement des droits d’auteur, un agent du service de communication est formel : « effectivement, le Burida demande à ces exploitants de payer la somme de 6.000 Fcfa mensuellement. Ce qui leur permet d’exercer de façon légale leur activité ». Et de rappeler que cette décision a été acceptée il y a seulement deux mois. « Au moment où Serges Kassy était à la tête de la lutte contre la piraterie, il avait refusé la proposition de leur faire payer de l’argent pour exercer librement leur activité. Mais aujourd’hui, si on ne leur fait pas payer quelque chose, c’est nous qui perdons », affirme-t-il, réaliste. Sous les casques, tout s’écoute. Et, les ‘’vendeurs de sons’’ sont au parfum des nouveautés pour le bonheur des mélomanes.

Sanou A.
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