15 ans après, le démarrage des travaux du troisième pont Riviera- Marcory est enfin une réalité. Hier, non loin du domicile de Thérèse Houphouët-Boigny, à la Riviera, le premier coup de pioche de l’ouvrage a été donné par le Chef de l’Etat, Alassane Ouattara. Le président ivoirien, tout en saluant les différents acteurs qui œuvrent depuis 15 ans à la matérialisation de ce projet, a décidé de baptiser ce pont, ‘‘ Henri Kona Bédié’’. Selon lui, ce sont les circonstances de l’histoire qui ont fait que ce pont n’a pu voir le jour sous la présidence d’Henri Konan Bédié, initiateur de ce pont qui a assisté à la cérémonie. «Nous voulons rendre l’hommage de la nation à ce grand bâtisseur qui a l’amour de son pays et qui est un grand visionnaire», a expliqué le président Ouattara. Pour lui, ce troisième pont est un regain de confiance des bailleurs de fonds à l’endroit de la Côte d’Ivoire et est une étape importante. Il marque la confiance retrouvée, le signal fort de la relance économique, l’accélération de la croissance et la réussite du partenariat public-privé. Le président ivoirien a révélé que ‘‘pas moins d’un millier d’emplois directs et indirects seront créés’’. Ce pont dont la construction est estimée à 125 milliards de Fcfa (190 millions d’euros) va entre autres, réduire les embouteillages, alléger le trafic, améliorer le quotidien des populations. «Avec un échangeur à trois niveaux, c’est le seul en Afrique de l’ouest et il fera la fierté de tous les Ivoiriens. L’amélioration du cadre de vie est l’une de mes priorités et le troisième pont est le point de départ d’une série de grands projets qui va démarrer dans les prochaines semaines. Dans quelques semaines, toute la Côte d’Ivoire sera en chantier», a indiqué Ouattara, qui ambitionne mettre à la disposition de ses compatriotes, des services publics de qualité et procurer des emplois à tous les jeunes qui pourront vivre de revenus suffisamment stables et rémunérateurs. «Le pont Henri Konan Bédié en est la première illustration», a souligné Ouattara. Patrick Achi, ministre des Infrastructures économiques s’est réjoui de ce premier coup de pioche du ‘‘mythique projet du troisième pont qui devient enfin une réalité, après plus de 15 ans’’ et devrait permettre de rallier Cocody à Marcory en 10 mn. Pour le ministre Achi, le pays est à nouveau crédible avec la relance des travaux. Il a salué ‘‘la volonté politique claire et sans ambiguïté’’ du président Ouattara et qui est la marque des grands bâtisseurs, avant d’évoquer les caractéristiques du projet. A l’en croire, ce sont les grands projets qui façonnent le destin des nations et ceux à venir le démontreront. Achi qui a reconnu la délicatesse des négociations pour la mise en route des financements, s’est honoré des appuis du Président Ouattara, du Premier ministre Guillaume Soro et du ministre de l’Economie et des Finances, Charles Koffi Diby. Ainsi que de l’appui des partenaires. Pour sa part, Olivier Bonin, Pca de Socoprim (Société de construction du pont Riviera-Marcory), filiale du Groupe Bouygues, a fait savoir que ce pont qui va relier les êtres est un symbole d’union, de fraternité et rendre possible ce qui ne l’était pas. Il a rappelé que c’est un projet dont la gestation a duré 15 ans. «C’est en 1995 qu’un appel d’offres a été lancé par le ministre du Plan d’alors, Tidjane Thiam. Il y a beaucoup d’obstacles sur lesquels je ne reviendrai pas. Mais aujourd’hui, la réalisation de ce projet est possible. Je salue cette volonté politique du président Ouattara», a dit Bonin. Pour lui, c’est le symbole du redémarrage de l’économie et des forces vives de la Côte d’Ivoire. Il s’agit selon lui, de tourner désormais le dos au passé et de scruter l’avenir avec beaucoup plus de sérénité. Pour Bonin, ce pont ‘‘va mettre fin aux encombrements chroniques, aux millions d’heures de carburant brûlé, à la distribution de dioxyde de carbone’’. Le Pca de Socoprim a révélé que ce projet va générer 800 emplois pendant 02 années et 200 emplois permanents. Les travaux qui commencent doivent s’étendre sur 27 mois (2 ans et trois mois). Les bailleurs de fonds et autres apporteront 2/3 du financement contre 1/3 pour le gouvernement ivoirien qui a déjà libéré ses parts. Pour ce pont, le concédant est l’Etat de Côte d’Ivoire, le concessionnaire est Socoprim, le maître d’ouvrage délégué, l’Ageroute. Le contrôle des travaux est dévolu au Bnetd et les sondages, l’affaire du Laboratoires des bâtiments et des travaux public (Lbtp).
Jean Eric ADINGRA
Jean Eric ADINGRA