Le train de la réconciliation a marqué une escale dimanche à Dakar. Pour cette première rencontre avec la diaspora qui a duré trois heures, les Ivoiriens vivant au Sénégal, en Gambie, en Mauritanie et au Cap-Vert et Charles Konan Banny se sont parlé. Les premiers pour exposer leurs préoccupations, le second pour les rassurer. Nous reproduisons de larges extraits de son intervention.
Le sens de sa visite au Sénégal
(…) Dans la Commission centrale, il y a la place des frères africains qui ne sont pas ivoiriens mais qui vivent en Côte d’Ivoire. Dans le processus que nous engageons, toute l’Afrique de l’Ouest est concernée. Si je réserve cette première visite à mes frères qui vivent au Sénégal, ce n’est pas par pure coïncidence ou par hasard. Ceux qui me connaissent savent que pour moi, le hasard n’existe pas. Le hasard, c’est aussi l’autre nom de Dieu. Dieu a 99 noms selon certaines religions. S’il y en a 100, le dernier, on pourrait l’appeler le Hasard. Rien n’échappe à Dieu. C’est lui qui nous inspire. Je suis venu ici pour des raisons objectives. Je suis considéré comme l’un des Ivoiriens les plus Sénégalais. J’ai passé 22 ans de ma vie dans ce pays même si je ne parle pas bien le Wolof. (…) Le Sénégal est mon deuxième pays. Je suis ici pour vous dire ce que je dis depuis que le président de la République m’a désigné le 1er mai et nommé au retour de son séjour du Sénégal.
Les circonstances de ma nomination
Quand le président m’a proposé, je lui ai répondu que j’allais réfléchir, car il faut toujours se réserver une marge. C’est une démarche d’intelligence, de prudence. Mais en la matière, il n’y avait aucun repli tactique. Je lui ai dit, mon cher frère et président, c’est la seule mission que je vais accepter. Parce que je suis convaincu que l’homme vit de responsabilités qu’on appelle postes et dans les postes, il y a de l’argent, les honneurs et la considération. Je suis comblé parce que moi, je n’ai pas d’argent. C’est ça le paradoxe. Les gens pensent que je suis riche parce que j’ai été gouverneur de la Bceao. Mais, c’est la fonction qui appauvrit le plus. Relativement, bien sûr ! Un gouverneur qui veut bien faire son travail ne peut pas être homme d’affaires or ce sont eux qui ont de l’argent. Nous sommes dans un processus de vérité et il est bon que je me présente comme tel devant vous. Mes fonctions m’ont éloigné des affaires et donc je n’ai pas d’argent. Dieu m’a donné la chance d’assumer les plus hautes fonctions qui procèdent d’une nomination. Donc, on ne dira pas que j’ai accepté d’être le président de la Commission parce qu’il y a des honneurs dedans. Il n’y a pas aussi l’argent dedans. Pourtant, c’est l’une des tâches les plus importantes, les plus difficiles, nobles, exaltantes. C’est une mission qui échappe aux capacités d’un seul individu. (…)
La démarche
Qu’est-ce qu’il faut pour le faire ? La première des choses, c’est d’y entrer avec humilité. C’est la disposition d’esprit dans laquelle je suis. La deuxième attitude, c’est de dire à mes compatriotes que cette mission vous est confiée. Cette mission est la vôtre. Ce n’est pas la mission de Charles Konan Banny, c’est la mission de tous les Ivoiriens qui sont si attachés à leur pays. Chacun d’entre nous doit se considérer comme investi de cette mission. C’est une mission collective, nationale et chacun de nous en est missionnaire. Chacun, dans son coin où il est, avec son voisin doit faire la réconciliation avec son autre soi-même. Cela apaise votre cœur et apaise vos relations. C’est une mission qui est possible, la vôtre, individuellement. La réconciliation est une mission nationale qui appartient à tous les Ivoiriens. (…) Comment le faire ? Je n’ai pas la recette. Je l’aborde avec humilité. C’est une affaire de cœur. Il faut que la réconciliation apaise votre cœur, votre esprit, votre relation avec l’autre ! Mais le travail sur l’autre ne peut pas commencer si le travail sur soi-même n’est pas fait. Maintenant, quel est le schéma que nous nous sommes tracés ? Le président a considéré que la mission est tellement importante qu’il faut l’instituer. Avant même qu’il le fasse, vous avez remarqué que tous les Ivoiriens se le sont appropriés. Ils ont compris que l’avenir de la Côte d’Ivoire passe nécessairement par cette réconciliation. (…)
« Il y a eu de graves errements »
N’oublions pas qu’il y a eu de graves errements. Le chemin que nous nous sommes tracé, nous l’avions quitté. Nous n’étions plus une terre de fraternité, d’accueil. Nous étions même considérés, à mon sens à tort, comme un pays où les uns n’aimaient pas les autres. L’expression « Les gens n’aiment pas les gens », on l’a entendue. Cela ne ressemblait plus à la Côte d’Ivoire. L’occasion nous est maintenant donnée de remettre le pays à l’endroit. C’est ça la réconciliation. Nous allons refermer cette longue parenthèse. Quelque chose de grave s’est passé. Comment peut-on remettre les choses à l’endroit si on ne peut pas admettre qu’une page sombre de notre histoire a été écrite. Nous devons l’assumer mais au bout du compte, prendre la résolution de fermer cette page avec l’aide de Dieu. C’est grâce à notre comportement que cette page ne s’ouvrira plus jamais. Pour cela, il faut se parler, dialoguer. L’un des fondamentaux de la Côte d’Ivoire, c’est le dialogue. Quand le président m’a nommé, le premier mot a été que nous allons réinstaurer le dialogue qui, naguère, a caractérisé nos comportements. Le président Houphouët Boigny disait que le dialogue n’est pas l’arme des faibles mais des forts. (…) Il faut que nous ayons confiance les uns aux autres. Je ne vous demande pas de vous embrasser chaque matin mais au moins de savoir que chacun existe. On ne peut pas vivre ensemble en ignorant l’existence de chacun !
« Pas de réconciliation sans repentance »
Personne ne va au paradis sans passer par une étape intermédiaire. Cette étape intermédiaire, c’est de dire, oui je reconnais que ce que la victime a dit est vrai. Mieux encore, je reconnais que j’ai mal agi. Dans toutes les philosophies, religions, cela s’appelle repentir, repentance. Pour faire, cette repentance, il faut du courage. Aux victimes d’abord, ensuite aux auteurs, ceux qui ont commis des actes que peut-être eux-mêmes ne comprennent pas sous l’empire de je ne sais quoi, ils nous le diront. S’ils ont le courage de le dire, ceux qui ont subi ces actes là pourront avoir le courage de pardonner. Pas de réconciliation sans repentance ! S’il y a une rencontre entre la repentance et le pardon obtenu, nous allons réconcilier pour créer une nouvelle Côte d’Ivoire, une nouvelle cohésion sociale pour ramener la confiance en nous. C’est sur cette base de confiance que nous pouvons aider le président de la République qui a promis de reconstruire la Côte d’Ivoire.
« On ne m’impose rien »
La Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation s’inspirera des meilleures pratiques des commissions semblables. Ceux qui me connaissent savent qu’on ne m’impose rien tant que je ne suis pas convaincu que c’est cela qu’il faut pour l’intérêt des Ivoiriens. Mais je suis un homme ouvert. On s’inspirera des meilleures pratiques d’autres commissions de réconciliation. Nous allons sillonner quelques pays modèles pour voir comment ils ont fait. Mais nous avons aussi nos propres valeurs, nos propres méthodes de règlement de conflits. Notre philosophie en Côte d’Ivoire est une philosophie de pardon. Nous sommes une société de pardon. Mais le pardon ne se donne pas comme ça. (…) Donc on va faire une sauce, on va y mettre de meilleurs ingrédients qui sont dans le monde, les meilleurs poissons et viandes mais aussi avec les épices de chez nous. Pas trop de piments mais un peu quand même de telle sorte que quand on va la goûter, on saura que c’est une sauce ivoirienne. Desmond Tutu a fait le même exercice, c’est-à-dire un ensemble de principes, de valeurs qui était propre à toutes les communautés d’Afrique du Sud et dont il s’est inspiré pour produire ce processus et à chaque étape, chaque Sud-Africain s’est senti concerné.
Les acteurs de la réconciliation
Ce sont tous les Ivoiriens. J’ai confié d’abord cette réconciliation aux femmes et aux jeunes. La femme, c’est la vie, c’est elle, la victime désignée de nos turpitudes. Depuis que je leur ai confié cette mission, elles sont très actives. Toutes les femmes de Côte d’Ivoire, quelle que soit leur opinion politique sont derrière moi. Or, ce que femme veut, Dieu veut !
Le cas Laurent Gbagbo
Par définition, la réconciliation est inclusive. (…) C’est vrai que Laurent Gbagbo a été notre président pendant 10 ans mais c’est sa présidence s’est terminée par la crise. C’est une page de notre histoire qu’on ne peut pas nier. Par conséquent, il faut qu’il soit partie prenante de la réconciliation. Personne ne doute de ça ! J’ai dit à ses parents qui sont venus de voir deux fois, les chefs et les femmes, que je suis persuadé que mon frère Laurent Gbagbo est un élément essentiel. Je leur ai assuré que quand la commission sera constituée, j’irais le voir. Je leur ai aussi dit qu’il faut que Laurent Gbagbo donne un signal en disant aux Ivoiriens qu’il veut la réconciliation. Le 11 avril, quand il a dit, la partie militaire est terminée, il faut qu’on engage maintenant la partie civile, pour moi c’était une manière de dire que la guerre est terminée, retrouvons-nous et réconcilions-nous ! Pour moi, Laurent Gbagbo ne peut pas être exclu. Même s’il veut s’exclure, il ne le peut pas. Il ne doit pas s’exclure. Soyez tranquille, je n’exclus personne ! Ça ne veut pas dire que les problèmes sont résolus. C’est un processus de responsabilités. (…)
Propos retranscrits par Traoré Yacouba Diarra à Dakar
Le sens de sa visite au Sénégal
(…) Dans la Commission centrale, il y a la place des frères africains qui ne sont pas ivoiriens mais qui vivent en Côte d’Ivoire. Dans le processus que nous engageons, toute l’Afrique de l’Ouest est concernée. Si je réserve cette première visite à mes frères qui vivent au Sénégal, ce n’est pas par pure coïncidence ou par hasard. Ceux qui me connaissent savent que pour moi, le hasard n’existe pas. Le hasard, c’est aussi l’autre nom de Dieu. Dieu a 99 noms selon certaines religions. S’il y en a 100, le dernier, on pourrait l’appeler le Hasard. Rien n’échappe à Dieu. C’est lui qui nous inspire. Je suis venu ici pour des raisons objectives. Je suis considéré comme l’un des Ivoiriens les plus Sénégalais. J’ai passé 22 ans de ma vie dans ce pays même si je ne parle pas bien le Wolof. (…) Le Sénégal est mon deuxième pays. Je suis ici pour vous dire ce que je dis depuis que le président de la République m’a désigné le 1er mai et nommé au retour de son séjour du Sénégal.
Les circonstances de ma nomination
Quand le président m’a proposé, je lui ai répondu que j’allais réfléchir, car il faut toujours se réserver une marge. C’est une démarche d’intelligence, de prudence. Mais en la matière, il n’y avait aucun repli tactique. Je lui ai dit, mon cher frère et président, c’est la seule mission que je vais accepter. Parce que je suis convaincu que l’homme vit de responsabilités qu’on appelle postes et dans les postes, il y a de l’argent, les honneurs et la considération. Je suis comblé parce que moi, je n’ai pas d’argent. C’est ça le paradoxe. Les gens pensent que je suis riche parce que j’ai été gouverneur de la Bceao. Mais, c’est la fonction qui appauvrit le plus. Relativement, bien sûr ! Un gouverneur qui veut bien faire son travail ne peut pas être homme d’affaires or ce sont eux qui ont de l’argent. Nous sommes dans un processus de vérité et il est bon que je me présente comme tel devant vous. Mes fonctions m’ont éloigné des affaires et donc je n’ai pas d’argent. Dieu m’a donné la chance d’assumer les plus hautes fonctions qui procèdent d’une nomination. Donc, on ne dira pas que j’ai accepté d’être le président de la Commission parce qu’il y a des honneurs dedans. Il n’y a pas aussi l’argent dedans. Pourtant, c’est l’une des tâches les plus importantes, les plus difficiles, nobles, exaltantes. C’est une mission qui échappe aux capacités d’un seul individu. (…)
La démarche
Qu’est-ce qu’il faut pour le faire ? La première des choses, c’est d’y entrer avec humilité. C’est la disposition d’esprit dans laquelle je suis. La deuxième attitude, c’est de dire à mes compatriotes que cette mission vous est confiée. Cette mission est la vôtre. Ce n’est pas la mission de Charles Konan Banny, c’est la mission de tous les Ivoiriens qui sont si attachés à leur pays. Chacun d’entre nous doit se considérer comme investi de cette mission. C’est une mission collective, nationale et chacun de nous en est missionnaire. Chacun, dans son coin où il est, avec son voisin doit faire la réconciliation avec son autre soi-même. Cela apaise votre cœur et apaise vos relations. C’est une mission qui est possible, la vôtre, individuellement. La réconciliation est une mission nationale qui appartient à tous les Ivoiriens. (…) Comment le faire ? Je n’ai pas la recette. Je l’aborde avec humilité. C’est une affaire de cœur. Il faut que la réconciliation apaise votre cœur, votre esprit, votre relation avec l’autre ! Mais le travail sur l’autre ne peut pas commencer si le travail sur soi-même n’est pas fait. Maintenant, quel est le schéma que nous nous sommes tracés ? Le président a considéré que la mission est tellement importante qu’il faut l’instituer. Avant même qu’il le fasse, vous avez remarqué que tous les Ivoiriens se le sont appropriés. Ils ont compris que l’avenir de la Côte d’Ivoire passe nécessairement par cette réconciliation. (…)
« Il y a eu de graves errements »
N’oublions pas qu’il y a eu de graves errements. Le chemin que nous nous sommes tracé, nous l’avions quitté. Nous n’étions plus une terre de fraternité, d’accueil. Nous étions même considérés, à mon sens à tort, comme un pays où les uns n’aimaient pas les autres. L’expression « Les gens n’aiment pas les gens », on l’a entendue. Cela ne ressemblait plus à la Côte d’Ivoire. L’occasion nous est maintenant donnée de remettre le pays à l’endroit. C’est ça la réconciliation. Nous allons refermer cette longue parenthèse. Quelque chose de grave s’est passé. Comment peut-on remettre les choses à l’endroit si on ne peut pas admettre qu’une page sombre de notre histoire a été écrite. Nous devons l’assumer mais au bout du compte, prendre la résolution de fermer cette page avec l’aide de Dieu. C’est grâce à notre comportement que cette page ne s’ouvrira plus jamais. Pour cela, il faut se parler, dialoguer. L’un des fondamentaux de la Côte d’Ivoire, c’est le dialogue. Quand le président m’a nommé, le premier mot a été que nous allons réinstaurer le dialogue qui, naguère, a caractérisé nos comportements. Le président Houphouët Boigny disait que le dialogue n’est pas l’arme des faibles mais des forts. (…) Il faut que nous ayons confiance les uns aux autres. Je ne vous demande pas de vous embrasser chaque matin mais au moins de savoir que chacun existe. On ne peut pas vivre ensemble en ignorant l’existence de chacun !
« Pas de réconciliation sans repentance »
Personne ne va au paradis sans passer par une étape intermédiaire. Cette étape intermédiaire, c’est de dire, oui je reconnais que ce que la victime a dit est vrai. Mieux encore, je reconnais que j’ai mal agi. Dans toutes les philosophies, religions, cela s’appelle repentir, repentance. Pour faire, cette repentance, il faut du courage. Aux victimes d’abord, ensuite aux auteurs, ceux qui ont commis des actes que peut-être eux-mêmes ne comprennent pas sous l’empire de je ne sais quoi, ils nous le diront. S’ils ont le courage de le dire, ceux qui ont subi ces actes là pourront avoir le courage de pardonner. Pas de réconciliation sans repentance ! S’il y a une rencontre entre la repentance et le pardon obtenu, nous allons réconcilier pour créer une nouvelle Côte d’Ivoire, une nouvelle cohésion sociale pour ramener la confiance en nous. C’est sur cette base de confiance que nous pouvons aider le président de la République qui a promis de reconstruire la Côte d’Ivoire.
« On ne m’impose rien »
La Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation s’inspirera des meilleures pratiques des commissions semblables. Ceux qui me connaissent savent qu’on ne m’impose rien tant que je ne suis pas convaincu que c’est cela qu’il faut pour l’intérêt des Ivoiriens. Mais je suis un homme ouvert. On s’inspirera des meilleures pratiques d’autres commissions de réconciliation. Nous allons sillonner quelques pays modèles pour voir comment ils ont fait. Mais nous avons aussi nos propres valeurs, nos propres méthodes de règlement de conflits. Notre philosophie en Côte d’Ivoire est une philosophie de pardon. Nous sommes une société de pardon. Mais le pardon ne se donne pas comme ça. (…) Donc on va faire une sauce, on va y mettre de meilleurs ingrédients qui sont dans le monde, les meilleurs poissons et viandes mais aussi avec les épices de chez nous. Pas trop de piments mais un peu quand même de telle sorte que quand on va la goûter, on saura que c’est une sauce ivoirienne. Desmond Tutu a fait le même exercice, c’est-à-dire un ensemble de principes, de valeurs qui était propre à toutes les communautés d’Afrique du Sud et dont il s’est inspiré pour produire ce processus et à chaque étape, chaque Sud-Africain s’est senti concerné.
Les acteurs de la réconciliation
Ce sont tous les Ivoiriens. J’ai confié d’abord cette réconciliation aux femmes et aux jeunes. La femme, c’est la vie, c’est elle, la victime désignée de nos turpitudes. Depuis que je leur ai confié cette mission, elles sont très actives. Toutes les femmes de Côte d’Ivoire, quelle que soit leur opinion politique sont derrière moi. Or, ce que femme veut, Dieu veut !
Le cas Laurent Gbagbo
Par définition, la réconciliation est inclusive. (…) C’est vrai que Laurent Gbagbo a été notre président pendant 10 ans mais c’est sa présidence s’est terminée par la crise. C’est une page de notre histoire qu’on ne peut pas nier. Par conséquent, il faut qu’il soit partie prenante de la réconciliation. Personne ne doute de ça ! J’ai dit à ses parents qui sont venus de voir deux fois, les chefs et les femmes, que je suis persuadé que mon frère Laurent Gbagbo est un élément essentiel. Je leur ai assuré que quand la commission sera constituée, j’irais le voir. Je leur ai aussi dit qu’il faut que Laurent Gbagbo donne un signal en disant aux Ivoiriens qu’il veut la réconciliation. Le 11 avril, quand il a dit, la partie militaire est terminée, il faut qu’on engage maintenant la partie civile, pour moi c’était une manière de dire que la guerre est terminée, retrouvons-nous et réconcilions-nous ! Pour moi, Laurent Gbagbo ne peut pas être exclu. Même s’il veut s’exclure, il ne le peut pas. Il ne doit pas s’exclure. Soyez tranquille, je n’exclus personne ! Ça ne veut pas dire que les problèmes sont résolus. C’est un processus de responsabilités. (…)
Propos retranscrits par Traoré Yacouba Diarra à Dakar