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Politique Publié le lundi 19 septembre 2011 | Soir Info

Editorial : Un nouveau référentiel!

© Soir Info
Le President Alassane Ouattara sur le plateau de TF1 lors de son interview du 13 septembre
Le régime du Président Alassane Ouattara serait-il assis sur un «volcan» endormi dont les larves, à son réveil, pourraient être beaucoup plus dévastatrices que la crise post-électorale qui a fait un peu plus de 3000 morts officiellement ? Rien n’est moins sûr ! Et les attaques simultanées du vendredi dernier 16 septembre, perpétrées contre Nikré et Ziriglo, deux villages situés sur la ligne frontalière ivoiro-libérienne de l’Ouest de la Côte d’Ivoire, sont loin d’être anecdotiques. Ces attaques viennent rappeler à notre conscience que la Côte d’Ivoire d’Alassane Ouattara vit, non pas sur un volcan, mais à proximité d’un foyer «magmatique» de mercenaires tapis au Liberia, vivant au frais de ceux qui ont décidé, à leur tour, «de rendre ingouvernable le pays sous sa présidence». Ces assauts traduisent, dans les faits, la formule en usage depuis quelque temps, chez une catégorie d’Ivoiriens, qui consiste à dire «ce n’est pas fini». Une position et une croyance, hautement chargées de puissance destructrice, qui tendent à faire croire que le «péril bleu» guette toujours la Côte d’Ivoire. Parce qu’il y a légitimement des gens qui continuent de croire que, du fond de la cellule de sa «résidence surveillée» de Korhogo, le «Woody de Mama» tient toujours la barre du leadership politique ivoirien. C’est ainsi qu’on continue d’entretenir l’illusion d’un retour aux affaires, à travers les «épitres» de certains exilés aux «camarades» restés au pays sur un ton apocalyptique, basé sur la «foi» de pseudo prophètes capables de tout. En tout état de cause, le gouvernement ivoirien devrait se rendre à l’évidence d’une chose. Au-delà de ce qui vient de se produire à l’Ouest, le pays, dans son ensemble, demeure dans une zone très sensible. Toute chose qui devrait requérir une attention particulière de sa part. Ces adeptes inlassables du chaos, ces irréductibles va-en-guerre, sont encore et malheureusement toujours aux manettes, souhaitant vivement un renversement de situation. Dans cette perspective, il ne faut pas perdre de vue que tout être humain est libre de rêver, mais, il faut éviter de se laisser aller à la rêverie, à des pensées vagues, à des imaginations. Une chose reste néanmoins sûre, le sort de Laurent Gbagbo n’est plus du ressort de la Côte d’Ivoire et de ceux qui incarnent ses institutions. Le problème de l’ancien chef de l’Etat, que ses adversaires accusent d’avoir bravé la communauté internationale, est aujourd’hui aux mains de la justice internationale. Une conjoncture face à laquelle Alassane Ouattara ne peut rien. Il ne peut pas naviguer, au motif de faire plaisir à une communauté politique ou ethnique en Côte d’Ivoire, contre le vent de cette communauté internationale et de sa justice. C’est aussi pur que de l’eau de roche que les Refondateurs, d’ici et en exil, devraient comprendre, se convaincre pour envisager l’après Laurent Gbagbo. Mais, les mercenaires, tant qu’il y aura des gens foncièrement «anti-Ado», aux comptes bancaires pleins à craquer de milliards, seront là, pour lancer des escarmouches. Les Ivoiriens, dans leur immense majorité attendaient que les dirigeants d’hier se réinventent par la rationalité d’une nouvelle stratégie de conquête de pouvoir ou, à tout le moins, l’occupation des appareils de décision, notamment le gouvernement et l’Assemblée nationale. Mais, ils préfèrent faire une fixation sur la libération de Laurent Gbagbo, sachant très bien que leur requête a peu de chance d’aboutir. Quoiqu’il en soit, les derniers développements de l’actualité politico-économiques en provenance de France, sont venus écorner davantage l’image d’un Laurent Gbagbo qui s’est toujours montré, soucieux de la bonne gestion des ressources, notamment financières du pays. Il est revenu cette semaine que l’ex chef de l’Etat ivoirien a fait convoyer en France, pour le compte de Jacques Chirac, l’ex-président français, des malles d’argent d’un montant d’au moins 2 milliards de Fcfa, qu’il a puisé dans les caisses. Laurent Gbagbo, Oumar Bongo, Blaise Compaoré, Sassou Nguesso… ont-ils transféré plusieurs millions de dollars, dans des mallettes à Jacques Chirac, pour son élection en 2002 à la présidence de la France, et pour d’autres besoins personnels, ainsi qu’à Dominique de Villepin ? C’est Robert Bourgi, avocat Franco-libanais, grand témoin et acteur devant l’éternel de la France-Afrique, pour avoir été au cœur des relations entre la France et les pays africains aux côtés de Jacques Foccart, qui lance cette bombe. Entre indignation et révolte, certains Africains analysent à feu doux ces révélations quand d’autres s’apprêtent à y donner une suite judiciaire. Pour ce qui concerne Laurent Gbagbo, cela achève de convaincre qu’en politique, rien n’est vrai que ce que l’on ne dit pas. Cette révélation nous restitue, par ailleurs, la vraie image de l’homme politique Gbagbo et étale toute la dimension de celui dont la guerre contre le néocolonialisme a fait des milliers de victimes en Côte d’Ivoire. Personne ne pouvait imaginer que sous les airs d’anti-français, se cachait «un collabo» si l’on s’en tient à la grenade dégoupillée par Robert Bourgi. Les milliers d’Ivoiriens dont certains sont atrophiés aujourd’hui, marqués à vie par des éclats d’obus devant l’hôtel Ivoire en 2004, vont sans doute maintenant commencer à se demander s’ils n’ont pas été roulés dans la farine, sur l’autel d’intérêts personnels. Le fait pour Gbagbo de financer la campagne de Jacques Chirac, «Jacou le croquant», est tellement reversant que le président ivoirien, Alassane Ouattara et celui du Parti démocratique de Côte d’Ivoire, Henri Konan Bédié, prenant presqu’à la rigolade ce secret de polichinelle, se sont gardés de tout commentaire. S’il est vrai que dans le fond, Robert Bourgi n’apprend rien de nouveau aux Africains qui savent depuis longtemps que leurs ressources financières sont constamment pillées par les Occidentaux, la question aujourd’hui est de savoir si ces pratiques ont pris fin avec Sarkozy. On ne peut jurer de rien ! L’implication de la France dans les élections en Afrique et ses prises de positions flagrantes dans les différentes crises sur le continent trouvent leurs explications dans cet état de fait. Dès lors, l’on se demande combien de millions de dollars, fourrés dans des mallettes ou des «djembés», vont prendre encore la route de l’Elysée dans les huit prochains mois dans le cadre des élections présidentielles en France ? En tout cas, il faut compter avec cette mentalité et les habitudes qui ont la peau dure. Car, au moment où Bourgi jure la main sur le cœur que Sarkozy a mis fin à la valse des valises africaines, au même moment, Michel de Bonnecorse, ex-conseiller Afrique de Chirac, affirme, dans le livre brûlot de Pierre Péan, intitulé la République des mallettes, que l’actuel président Sarkozy aurait touché sa «part du gâteau» africain. Dans les colonnes de Le Parisien Jean-François Probst, ancien collaborateur de Chirac se montre catégorique : «Rien ne s’est arrêté avec Sarkozy».

COULIBALY Vamara
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