Le Président de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR) a été investi, conformément à l’ordonnance N° 2011-167 du 13 juillet 2011, portant création, attributions, organisation et fonctionnement de la CDVR, le mercredi 28 septembre 2011, à la fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix de Yamoussoukro en présence du chef de l’Etat. «Monsieur le président de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation, devant le peuple de Côte d’Ivoire, je vous remets officiellement les instruments de la mission qui vous est assignée», a déclaré SEM Alassane Ouattara, Président de la République de Côte d’Ivoire. Il remettait ainsi officiellement la feuille de route du président de la CDVR, qui aura à conduire la Côte d’Ivoire à une réconciliation totale. S’il a lui-même reconnu que la tâche à lui confiée n’était pas facile, Charles Konan Banny s’est dit prêt à relever le défi avec pour seul soutien de taille, le peuple de Côte d’Ivoire. « Je vous donne l’assurance que nous voulons réussir. Y parviendrons-nous ? Seul Dieu le sait. Mais si le peuple de Côte d’Ivoire le veut, on y arrivera », a clamé le président de la CDVR. Qui entre autres moyens pour y parvenir, préconise la patience et surtout n’entend exclure qui que ce soit par la commission dont il a les commandes. La démarche qu’observera la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation qui est une démarche inclusive, reste la clef de voûte d’une nation en quête de réconciliation, en quête de paix. « La réconciliation est la seule issue à notre sortie de crise », a déclaré Charles Konan Banny. Le « Desmond Tutu ivoirien » est revenu sur les crises engendrées par le mépris, le rejet de l’autre dans une terre, autrefois havre de paix. C’est pourquoi, il a invité tous ses compatriotes Ivoiriens à cultiver la paix. « Les années à venir verront naître un citoyen nouveau, si nous nous mettons tous à l’œuvre ». Fidèle à son credo « ni vengeance, ni impunité », Charles Konan Banny est revenu sur la justice des vainqueurs qui doit être proscrite. « Aucune victoire par la force ne peut être tenue pour longtemps. Désarmons nos haines faute de quoi nous nous engageons vers une guerre de cent ans », a-t-il conseillé. A propos de l’impunité revendiquée par certaines formations politiques et groupement d’hommes, l’ex-Premier ministre a voulu être clair : « la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation n’est en aucun cas une instance dotée d’amnistie ». Toutefois, s’il avoue que l’être humain est un matériau mouvant qu’il faut considérer ainsi, Charles Konan Banny croit aux objectifs et en la mission de sa commission qui consistera à « user de la seule arme du dialogue pour accoucher de la paix ». Mais avant, il compte conjurer le sort par des rituels pour apaiser la colère de Dieu ainsi que les cœurs des humains, car on ne cessera jamais de le dire, la crise postélectorale a emporté trois mille (3000) Ivoiriens dans la tombe. Puis d’inviter tous les Ivoiriens à s’approprier la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR). C’était en présence du Premier ministre, ministre de la Défense, Soro Guillaume, des présidents des institutions de la République, de tout le gouvernement, de la haute hiérarchie de l’armée ivoirienne, des chefs religieux et chefs coutumiers.
A. Dedi, envoyé spécial
A. Dedi, envoyé spécial