« Demain un jour nouveau se lèvera sur la Côte d’Ivoire », s’est convaincu jeudi en sa résidence privée de Yamoussoukro. Une conviction que le président de la Commission Dialogue, vérité et réconciliation (CDVR) a voulu partager avec les victimes de guerre venues de Duekoué, Blolequin, Abobo et Yopougon. Et qui ont participé la veille à la cérémonie d’investiture de la CDVR. Citant le président Ouattara, Charles Konan Banny déclare que « dans tous les coins de la Côte d’Ivoire il y a au moins une famille qui a été soit endeuillée. » Malgré tout cela, explique Banny, il faut le pardon, la réconciliation. Ce à qui s’attèle la commission. Qui met les victimes de guerre au centre de ses préoccupations. Car, ajoute le président Banny, sans vouloir « ni vengeance ni impunité », il est indispensable que, témoins vivants de cette triste parenthèse, « les victimes viennent témoigner« restituer les faits et faire en sorte qu’éclate la vérité, si effroyable soit-elle. « Non pas pour se venger, mais pour que celui qui a fauté reconnaisse qu’il a fauté, donnant ainsi aux uns et aux autres la force de demander pardon. Pour lui, il ne s’agit pas de raconter n’importe quoi, de dire et de ne pas prouver. La commission, ajoute-t-il, ne peut faire le pardon que s’il y a reconnaissance, regret et surtout demande de pardon. « C’est pour tout cela, poursuit-il, que nous demandons à Dieu de nous donner la force de pardonner. Car le pardon est indispensable et nous permet de réparer un peu les torts qui ont été commis. C’est la nation qui va le faire ». Et une fois qu’on aura réparé, apaisé un peu cœurs un il sera plus aisé d’aller vers la réconciliation. « Qui est indispensable pour la président de la République pour faire son programme de reconstruction », insiste Banny. Car, cite l’ex-premier ministre, le programme le plus important pour Alassane Ouattara, c’est la reconstruction de la Côte d’Ivoire. Qui ne peut se faire efficacement sans la réconciliation. Et le président de la CDVR de rappeler : « La reconstruction c’est construire des routes, des écoles, des hôpitaux, des usines, donner du travail et le bien-être à chacun. « C’est faire en sorte que l’homme nouveau, que naisse le citoyen nouveau qui apprenne à dialoguer. Qui va apprendre à accepter l’autre dans sa différence et sa diversité».
Ody Kouakou Albert
Ody Kouakou Albert