L’université de Bouaké retourne à Bouaké. Elle quitte définitivement Abidjan, et avec elle son administration, ses enseignants et son personnel administratif et technique. Et, le Pr Lazare Poamé est déterminé à le faire. Plusieurs dispositions ont été prises dans ce sens. « Nous avons identifié 6 sites qui pourront nous accueillir. Ce sont le campus 1, le collège Point Carré, le lycée Mohamed 5, le Lycée Bambi, le collège adventiste et le Lycée américain. Ces infrastructures peuvent accueillir 12.000 étudiants sur les 21.000 que nous avons. Et, ce n’est pas si mal que ça pour une institution qui commence sa relocalisation cette année. Toutefois, nous continuons la recherche de locaux», a-t-il expliqué. Selon lui, si jusqu’à la reprise effective des cours, d’autres sites ne sont pas trouvés, il aura recours au ministère de tutelle qui va l’aider à caser le surplus d’étudiants en dehors de Bouaké. Au niveau des travailleurs, Lazare Poamé note qu’ils ont sont en congé après avoir reçu la prime de recherche des chercheurs et une grande partie des heures complémentaires et supplémentaires que l’université leur devait. Et, quant à la question des logements, une stratégie a été mise en place par les travailleurs de l’université de Bouaké. « Avec l’accord des propriétaires, nous avons décidé de réhabiliter nous-mêmes des habitations et faire des déductions dans le loyer après. En attendant que l’Etat nous vienne en aide plus tard pour nous permettre d’acquérir des logements à travers des promotions immobiliers », a-t-il justifié. Au niveau de la sécurité, le président de l’université de Bouaké s’est voulu clair : « pour la sécurité, on ne va pas en faire une préoccupation au point de ne pas aller à Bouaké. Avec ce qui s’est passé dans toute la Côte d’Ivoire, lorsque vous êtes dans une ville, vous devez faire attention où vous posez les pieds. Que ce soit à Bouaké ou à Abidjan. Des armes ont été distribuées partout. Et, c’est notre comportement qui nous mettra en sécurité. Mais de façon globale, avec le préfet et le ministre, nous allons en parler. Mais ce ne sera pas notre point focal. Quand certains bâtiments vont être réhabilités, quand il y aura un peu plus de monde à Bouaké, la ville fera moins peur ».
Adélaïde Konin
Adélaïde Konin