Une des voix radiophoniques les plus écoutées en Afrique, Alain Foka, animateur sur RFI est à Abidjan. Entre enregistrement d’émissions, celui qui retrace l’histoire du continent chaque jour, évoque avec amertume l’absence de documents historiques sur l’Afrique en Afrique.
Depuis combien de temps êtes-vous à RFI ?
Je suis arrivé à RFI en 1984. Ça doit faire 27 ans.
Qu’est-ce que cela vous fait de savoir que vous êtes l’un des journalistes les plus écoutés d’Afrique ?
Je ne sais pas si je suis l’un des journalistes les plus écoutés, mais cela me fait plaisir. En tout cas, j’essayerai d’être à la hauteur de ce qu’on attend de moi.
Quel sentiment avez-vous en étant aujourd’hui à Abidjan, après la grave crise qu’a traversée le pays ?
C’est un sentiment de fierté et un sentiment d’utilité. Parce que le but pour moi, c’est que la Côte d’Ivoire, le pays pour lequel j’ai une grande affection, retrouve la paix, la sérénité. Puisque c’est un pays accueillant, agréable et où je viens régulièrement.
Comment avez-vous vécu cette période de crise ?
Très mal ! C’est un pays où je viens au moins une fois tous les deux mois. Pendant un certain temps, j’ai regardé la Côte d’Ivoire et elle ne ressemblait pas à ce que j’ai connu. Les images des morts dans les rues, des véhicules et maisons brûlés, ça m’a beaucoup affecté.
Pourquoi c’est maintenant que vous venez à Abidjan ?
Pendant un certain temps, il y avait cette crise ici. Et, quel que soit ce que l’on disait, on vous classait dans un ou l’autre camp. On n’est pas là pour attiser les haines. C’est pourquoi on a attendu que le moment de la réconciliation vienne pour être là.
Comment expliquez-vous la présence du mot Afrique (Les débats africains ; Archives d’Afrique) dans la dénomination de vos émissions ?
C’est parce que j’ai une vraie passion pour l’Afrique. C’est mon continent et j’y suis en permanence. Mon cœur est en Afrique dans tous les cas de figure.
Est-ce que l’Afrique possède des archives sur elle-même?
Malheureusement, l’Afrique a cramé ses archives. Maintenant, c’est aux jeunes journalistes de savoir que c’est l’actualité d’aujourd’hui qui fait les archives de demain et de les conserver. Les aînés dont je fais partie, n’ont malheureusement pas su conserver notre mémoire de demain.
On est impressionné par la richesse des informations que vous ressortez. Comment faites-vous votre documentation ?
C’est un peu cela le plus dur du travail, retrouver les archives. Heureusement qu’on a une banque d’archives autant à l’Ina (Ndlr : Institut national de l’audiovisuel) qu’à RFI. Mais, il faut passer beaucoup de temps à faire les recherches. C’est ce qui me passionne.
Un regard sur l’audiovisuel africain…
En pleine mutation. Parce que, la libéralisation de la presse africaine s’est faite il y a une dizaine ou quinzaine d’années. La presse devient mature et ça ira de mieux en mieux.
Les médias européens en général et français en particulier fusionnent alors qu’en Afrique nous n’avons pas encore une véritable chaîne panafricaine. Qu’est-ce qui explique cela ?
Je pense que les chaînes panafricaines vont naître également. Je parle d’Africa 24 qui fait son chemin. C’est déjà une chaîne panafricaine. C’est une question de temps. Maintenant qu’on libéralise les ondes, cela se fera tout naturellement.
Pensez-vous, aujourd’hui, que la Côte d’Ivoire est sur la voie de la démocratie ?
Je pense qu’il y a une démocratie qui s’installe. La réconciliation va forcément venir de la démocratie. Et cette démocratie est-là. Elle est devant nous. C’est une question de temps.
Que pensez-vous de la prochaine élection présidentielle au Cameroun ?
En temps que journaliste, je dois avoir une position ; neutre donc je ne peux pas commenter ce qui va se passer ou pas.
Ne craignez-vous pas un syndrome ivoirien au Cameroun avec le départ ou non du président Billa ?
Je ne le souhaite pas. Je ne peux pas prédire quoi que ce soit.
Entretien réalisé par Sanou A.
Depuis combien de temps êtes-vous à RFI ?
Je suis arrivé à RFI en 1984. Ça doit faire 27 ans.
Qu’est-ce que cela vous fait de savoir que vous êtes l’un des journalistes les plus écoutés d’Afrique ?
Je ne sais pas si je suis l’un des journalistes les plus écoutés, mais cela me fait plaisir. En tout cas, j’essayerai d’être à la hauteur de ce qu’on attend de moi.
Quel sentiment avez-vous en étant aujourd’hui à Abidjan, après la grave crise qu’a traversée le pays ?
C’est un sentiment de fierté et un sentiment d’utilité. Parce que le but pour moi, c’est que la Côte d’Ivoire, le pays pour lequel j’ai une grande affection, retrouve la paix, la sérénité. Puisque c’est un pays accueillant, agréable et où je viens régulièrement.
Comment avez-vous vécu cette période de crise ?
Très mal ! C’est un pays où je viens au moins une fois tous les deux mois. Pendant un certain temps, j’ai regardé la Côte d’Ivoire et elle ne ressemblait pas à ce que j’ai connu. Les images des morts dans les rues, des véhicules et maisons brûlés, ça m’a beaucoup affecté.
Pourquoi c’est maintenant que vous venez à Abidjan ?
Pendant un certain temps, il y avait cette crise ici. Et, quel que soit ce que l’on disait, on vous classait dans un ou l’autre camp. On n’est pas là pour attiser les haines. C’est pourquoi on a attendu que le moment de la réconciliation vienne pour être là.
Comment expliquez-vous la présence du mot Afrique (Les débats africains ; Archives d’Afrique) dans la dénomination de vos émissions ?
C’est parce que j’ai une vraie passion pour l’Afrique. C’est mon continent et j’y suis en permanence. Mon cœur est en Afrique dans tous les cas de figure.
Est-ce que l’Afrique possède des archives sur elle-même?
Malheureusement, l’Afrique a cramé ses archives. Maintenant, c’est aux jeunes journalistes de savoir que c’est l’actualité d’aujourd’hui qui fait les archives de demain et de les conserver. Les aînés dont je fais partie, n’ont malheureusement pas su conserver notre mémoire de demain.
On est impressionné par la richesse des informations que vous ressortez. Comment faites-vous votre documentation ?
C’est un peu cela le plus dur du travail, retrouver les archives. Heureusement qu’on a une banque d’archives autant à l’Ina (Ndlr : Institut national de l’audiovisuel) qu’à RFI. Mais, il faut passer beaucoup de temps à faire les recherches. C’est ce qui me passionne.
Un regard sur l’audiovisuel africain…
En pleine mutation. Parce que, la libéralisation de la presse africaine s’est faite il y a une dizaine ou quinzaine d’années. La presse devient mature et ça ira de mieux en mieux.
Les médias européens en général et français en particulier fusionnent alors qu’en Afrique nous n’avons pas encore une véritable chaîne panafricaine. Qu’est-ce qui explique cela ?
Je pense que les chaînes panafricaines vont naître également. Je parle d’Africa 24 qui fait son chemin. C’est déjà une chaîne panafricaine. C’est une question de temps. Maintenant qu’on libéralise les ondes, cela se fera tout naturellement.
Pensez-vous, aujourd’hui, que la Côte d’Ivoire est sur la voie de la démocratie ?
Je pense qu’il y a une démocratie qui s’installe. La réconciliation va forcément venir de la démocratie. Et cette démocratie est-là. Elle est devant nous. C’est une question de temps.
Que pensez-vous de la prochaine élection présidentielle au Cameroun ?
En temps que journaliste, je dois avoir une position ; neutre donc je ne peux pas commenter ce qui va se passer ou pas.
Ne craignez-vous pas un syndrome ivoirien au Cameroun avec le départ ou non du président Billa ?
Je ne le souhaite pas. Je ne peux pas prédire quoi que ce soit.
Entretien réalisé par Sanou A.