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Société Publié le samedi 8 octobre 2011 | L’intelligent d’Abidjan

Reportage/ Le Tourisme balnéaire dans la région du Bas-Sassandra, La sirène de Grand-Béréby se meurt

Inciter les Ivoiriens à pratiquer le ‘’Tourisme vrai’’ à travers la Côte d’Ivoire et procéder à la réconciliation par le rapprochement des différents peuples ivoiriens. Tel était l’objectif poursuivi par le ministère du Tourisme en initiant, du 25 au 27 septembre 2011, des sorties découvertes dans les régions des 18 Montagnes et du Bas-Sassandra à l’attention des rois et chefs traditionnels de Côte d’Ivoire. La première expérience du genre a été une belle réussite. Le Tourisme balnéaire, l’un des maillons essentiels du Tourisme ivoirien reste inexploité et en déshérence. Aujourd’hui, l’une des fiertés ivoiriennes, La Baie des Sirènes se meurt. (Reportage)
Attraits et potentialités des sites touristiques de la région du Bas-Sassandra
La région du Bas-Sassandra regroupe cinq (5) départements qui font environ un huitième (1/8) du territoire national. Il est le premier pôle touristique en Côte d’Ivoire au regard des potentialités de cette région. Le Bas-Sassandra est favorable à toutes sortes de tourisme à savoir le tourisme balnéaire (les somptueuses plages et la mer), le tourisme sportif (la pêche sportive, le golf à neuf trous de San- Pedro) et l’éco-tourisme (le parc national de Taï, patrimoine mondial de l’Unesco). Ladite région regroupe des sites touristiques notamment Monogaga (dit paradis terrestre), la Baie des Sirènes, Best of Africa, la Baie de Taki, la Baie de Dawa et autres. Selon les professionnels du Tourisme, ce richissime potentiel n’est exploité qu’en partie. « Ce que vous avez dans le Bas-Sassandra, parce qu’en tant que membre d’une structure internationale, j’ai pu survoler cette région en hélicoptère, ce que j’ai vu, même le Sénégal qui est un pays touristique, n’a pas le tiers du potentiel que regorge cette région. Si aujourd’hui, le Sénégal est un pays touristique, c’est simplement une question de volonté politique », a reconnu un responsable de l’Onuci en fonction à San-Pedro.

A la découverte
des calebasses brisées
Au bout d’une longue et fastidieuse route (parsemée de grosses crevasses), et après avoir dévalé environ 55km de San-Pedro, escaladé le vieux pont de la rivière Nero, se trouve la ville balnéaire de Grand-Béréby. Tout comme les cités balnéaires en direction de la mer, la ville est carrément distancée du Corridor par une dizaine de kilomètres. Bien que cette localité soit gravée dans la conscience collective pour son attrait touristique, Grand-Béréby reste une ville rustique, avec une architecture moderne et un paysage pittoresque. Si la voie principale est bitumée, tel n’est pas toujours le cas au regard de la latérite qui couvre les différentes artères de la ville. Selon les chefs traditionnels, la dénomination ‘’Grand-Béréby’’ est une déformation du nom du rocher sur lequel échouèrent les navires des colonisateurs lors de leur passage sur le littoral. A environ deux kilomètres de Grand-Béréby, se découvre la bourgade ‘’Bôwè’’, petit village à la lisière duquel gît le site céleste : La Baie des Sirènes. Pour la petite histoire, le nom ‘’Bôwè’’ est né d’une déformation du nom originel ‘’Bôpè’’. A en croire les anciens du village, leurs ancêtres seraient allés dérober du vin de palme dans un campement. Surpris par les propriétaires, ceux-ci prirent la poudre d’escampette. Dans leur fuite, relate Tagnon Nicolas (chef de tribu), les ravisseurs se seraient mis à briser les calebasses servant à boire le vin de palme. ‘’Bôwè’’ voudrait donc dire ‘’Calebasses brisées’’… Au niveau de l’indice sécuritaire, Grand-Béréby sur l’échelle du plan ‘’Vigipirate ivoirien’’, qui, jadis, affichait ‘’rouge’’ pendant la période de crise, est passée aujourd’hui à la couleur ‘’orange’’. Selon les autorités administratives et politiques, le niveau de sécurité est acceptable grâce aux éléments du commandant Major Coulibaly. « Grâce à la venue des FRCI, nous ne parlons plus de coupeurs de route. En cela, nous leur tirons le chapeau. Particulièrement, Major Coulibaly qui est en charge des circonscriptions administratives de Dogbo et de Grand-Béréby. Il fait un travail de qualité. Nous tenons à leur dire merci », a commenté Bamba Amara, sous-préfet de Dogbo, assurant l’intérim de Grand-Béréby.

‘’La Baie des Sirènes’’ :
Un joyau touristique qui se meurt
Avant que la Baie des Sirènes ne se laisse admirer dans toute sa splendeur, un aérodrome s’offre aux touristes. Dissimulé par un verger sylvicole, un grand portique d’entrée porte la mention ‘’La Baie des Sirènes’’. Ses installations s’étendent sur une superficie de 40 ha, dont 25 ont été effectivement exploités pour abriter le site. La fraîcheur du vent s’échappant de la mer et le bruissement des feuillages donnent des airs de frissonnement. Juchées sur les collines à mi-hauteur, les soixante (60) chambres toutes luxueuses les unes que les autres donnent à avoir une vue panoramique, qui transporte les touristes à l’infini du rêve accompagné de berceuses fredonnées par les nombreuses et grandes vagues. A cause de la crise ivoirienne depuis 1999, La Baie des Sirènes ne respire que difficilement, sinon, dirait-on, elle suffoque. Sur les deux cent cinquante (250) employés qui se bousculaient pour offrir des prestations de qualité et services inoubliables, il n’en reste plus que dix-sept (17) qui assurent le service minimum d’entretien. Grâce à des frais mensuels et réguliers provenant de propriétaires, des moyens sont octroyés à Tagnon Nicolas, responsable dudit hôtel pour couvrir les frais d’entretien. Ouverte officiellement en 1988, La Baie des Sirènes a été créée par un groupe d’associés dirigé par Antony Kircho (Pdg), qui réside à Genève (Suisse). Depuis 2002 jusqu’à ce jour, La Baie des Sirènes est fermée. Parce que l’hôtel ne reçoit plus les Tours operators, les principaux clients. Du 27 août au 14 septembre 2002, l’ancien chef d’Etat Laurent Gbagbo avait séjourné pendant deux semaines à La Baie des Sirènes de Grand-Béréby. Dans une chambre monacale, équipée d’une télévision, d’un divan et d’un lit de deux places, il avait, a-t-on appris, passé des vacances bien méritées. A en croire le personnel, « il était d’une grande simplicité. Il échangeait avec tout le monde et il faisait rire tout le temps. Il était vraiment décontracté », a argué un employé.
Patrick Krou, envoyé spécial dans la région
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