Malgré la qualification des Eléphants pour la phase finale de la Coupe d'Afrique des nations 2012, le parcours sans faute de l'équipe nationale n'occulte pas ses nombreuses faiblesses. Face au Burundi dimanche dernier, le jeu de la sélection ivoirienne a manqué de rythme et d'intensité afin de désarçonner l'adversaire. L'allure pataude des ''pachydermes'' ivoiriens a enlevé de l'éclat à la victoire finale. Cette situation n'a pas échappé à la lecture du sélectionneur national. Interpellé par la presse, François Zahoui, sans faux-fuyant, est ''conscient qu'il y a beaucoup de secteurs à améliorer'' avant le début de la CAN 2012. «Je ne voudrais pas dévoiler des secrets de travail, parce que nous allons à la CAN bientôt. On est tous conscients qu'il y a beaucoup de secteur à améliorer. Contrairement à l'équipe de Burundi où le coach a l'avantage d'avoir tout le monde sous la main et de travailler aisément, nous ce n'est pas le cas. Nous avons des joueurs qui sont très excellents dans leurs clubs, mais quand on vient en sélection, on se sait pas dans quel état ils arrivent. Pour ceux qui viennent de disputer la Ligue des champions, parfois à l'entraînement on a été obligé de doser parce qu'au niveau musculaire, certains avaient fait deux ou trois matches de suite en Angleterre... Donc pour améliorer la situation, il s'agira d'élargir le groupe au maximum. C'est dans cet esprit que je vais travailler sans véritablement vous dévoiler de fond en comble ce que je ferai. C'est une base de travail que je veux garder pour moi», a confié le coach des Eléphants. Conscients de ce qu'en l'absence du Cameroun, de l'Egypte, du Nigeria... la partie n'est pas gagnée d'avance pour la Côte d'Ivoire, le successeur de Sven-Göran Eriksson appelle les Ivoiriens à faire preuve d'humilité parce que les débats seront nettement plus élevés lors de la phase finale en janvier prochain en Guinée-Equatoriale. Aussi se réjouit-il du fait que Didier Drogba et ses camarades aient souffert avant de gagner, parce que cela lui a permis de jauger le mental de ses poulains. «Pour moi, l'objectif n'était la qualification pour la Coupe d'Afrique des nations. Mais aujourd'hui, les gens se rendent compte qu'il n'y a pas de petite équipe. Je l'ai déjà dit, il faut qu'aujourd'hui, les gens comprennent cela. Même la France n'est pas qualifiée pour la Coupe d'Europe. Le Cameroun, l'Egypte et d'autres équipes ne sont pas qualifiées pour la CAN 2012. Cela devrait nous les Ivoiriens, nous amener à faire preuve d'humilité. Les autres équipes aussi ont des joueurs de talent. Ce qui est important, c'est de savoir qu'un match de football se gagne avec les tripes. Pour moi, au-delà de l'aspect tactique et technique, il y avait l'aspect mental qu'il fallait pour aller chercher la victoire. Dans ces genres de match, où l'équipe adverse est regroupée derrière, il faut jouer très vite en mouvement. Il ne faut pas trop porter le ballon. Il faut qu'il y ait de la justesse dans la passe et de la rapidité de mouvement. Il y aurait eu ce genre de match quelque temps en arrière, on l'aurait perdu parce que chaque fois qu'on aborde un match dans un esprit festif, on le gagne difficilement. Je suis heureux qu'on ait souffert», a expliqué François Zahoui. Selon lui, les joueurs connaissent son discours à ce sujet. Le technicien des Eléphants, sans toutefois dévoiler ses plans, s'est donc engagé à améliorer les choses avant la CAN 2012. En attendant de voir les résultats sur le terrain, l'on peut déjà retenir que le groupe sera élargi, pour lui permettre d'avoir une bonne marge de manœuvre.
Alphonse CAMARA
Alphonse CAMARA
