Le Centre hospitalier régional (Chr) de Yamoussoukro manque de tout : réactifs de labo, films de radio, produits de développement, produits anesthésiques, oxygène pour les blocs opératoires et surtout les médicaments…Selon le directeur de l’hôpital, Fofana Sindou, les médicaments livrés par la PSP (Ndlr : Pharmacie de la santé publique) sont de loin en-deçà des besoins exprimés (Taux de satisfaction de 15 ,28% en août et de 11,19% en septembre). L’administrateur a lancé ce cri du cœur samedi dernier en recevant un lot de médicaments et de produits d’entretien offert à son établissement par la compagnie d’assurance N’SIA-Vie. Un don salué par M. Fofana. « Ce geste prend d’autant plus de signification qu’il intervient en pleine gratuité des soins dans les hôpitaux publics », a rappelé le directeur, avant d’ajouter que « les mesures d’accompagnement promises par l’Etat dans le cadre de la gratuité se font toujours attendre. » La conséquence, poursuit-il, ce sont des ruptures de stocks dans les hôpitaux, avec pour conséquence les quiproquos qui mettent en cause la probité des praticiens. Sans ressources, l’entretien des appareils biomédicaux surexploités et des infrastructures (installations techniques de plomberie et d’électricité déjà vétustes) est difficile. Au plan financier, le directeur regrette l’insuffisance des crédits délégués. « Permettez-moi de parler de cas aussi délicat que celui de l’oxygène où le crédit annuel octroyé est de 2.104.200 FCFA, soit 175.350 francs par mois. A peine 5 bouteilles pour une consommation mensuelle de plus de 30 bouteilles. Par ailleurs, les dotations portant sur la ligne 6221 sont également insignifiantes. Idem pour le carburant avec une dotation de 1.402.000 francs alors que le Chr compte 3 ambulances, un groupe électrogène qui consomme 20 litres de gasoil par heure et 2 tondeuses pour l’entretien des espaces verts », déplore Fofana Sindou. Qui note qu’avec un niveau de prestation proche de celui d’un Chu, le Chr de Yamoussoukro devrait raisonnablement bénéficier d’une allocation budgétaire se situant autour de 250 millions. « Malheureusement, à cause de la tradition de reconduction de crédits et des coupes claires dans les budgets nous n’avons que le tiers des besoins exprimés…l’Etat nous attribue une dotation budgétaire 2011 de 67.640.000 F alors que nos recouvrements en 2010 se sont élevés à 104.168.000 F… », regrette le directeur.
Ousmane Diallo à Yamoussoukro
Ousmane Diallo à Yamoussoukro