C’est le coq qui tous les matins annonce généralement le levé jour. Le coq-Fesci a chanté et l’an 2010 s’élèvera sur la Côte d´Ivoire selon sa volonté. Il y a dans le quotidien des hommes des signes qui ne trompent pas. Mieux, il y a dans ce quotidien des faits non négligeables qui dessinent l´ossature et la forme des évènements à venir.
Le week-end du 25 au 27 décembre 2009 dernier, la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d´Ivoire (FESCI) a tenu son congrès ordinaire pour élire son nouveau Secrétaire Général.
Pour cette seule raison, qui semble fondamentale pour l´école ivoirienne en chute libre et
désespérée, deux congrès ont été organisés simultanément à Abidjan et à Yamoussoukro assortis de deux secrétaires généraux. Chacun des deux élus revendiquant la légitimité et la légalité statutaires.
Déchirée par une dissidence dangereuse, la Fesci est en proie á une lutte pour son contrôle par les partis politiques et la rébellion du MPCI. À vrai dire, le tiraillement politique dont la FESCI est objet ne date pas de la dislocation du Front Républicain en 1996, une alliance contre-nature entre le FPI de Laurent Gbagbo et le RDR d´Alassane Dramane Ouattara.
Déjà à notre époque, de 1990 à 1994, la Fesci était au centre de basses manœuvres politiques pour son contrôle, entre le FPI, le PIT, le PSI et l´USD de Zadi Zaourou à un moindre niveau. Seulement qu´à cette époque la lutte avait un seul centre d´intérêt. La lutte de front pour faire tomber le pouvoir PDCI. Parti unique au pouvoir depuis le 07 août 1960, date de la proclamation de l´indépendance de la Côte d´Ivoire. Cette fronde estudiantine et scolaire se justifiait dans le manque d´un vrai projet digne de rénovation et de redéfinition du système éducatif national mais surtout cette fronde se justifiait dans l´irresponsabilité du gouvernement ivoirien d´alors vis-à-vis de ce qu’il convient d´appeler la relève et l’avenir de la nation ivoirienne.
Alors que l’école ivoirienne avait besoin dans l’urgence d’un plan d’assainissement et de
réorientation pour s’accommoder aux nouvelles exigences de cette époque, dans un contexte de retour au multipartisme. Ce manque d´actions gouvernementales en faveur de l´école ivoirienne pour son renouvellement ne favorisait pas l´épanouissement des élèves et étudiants. Encore moins il ne créait de meilleures conditions de vie et de travail, nécessaires à leur intégration et leur rayonnement qualitatif et surtout positif. Car pour la FESCI « Il ne pouvait y avoir d´école nouvelle sans démocratie véritable ».
Et l´avènement d´une démocratie vraie en Côte d´Ivoire passait souventes fois par l´abandon du champ syndical de l´école nouvelle pour reprendre le refrain du chant hautement politique revendiqué par les partis de l´opposition de cette époque. Ce qui nous valut l´étiquette de bras séculier de cette opposition politique. Ce slogan, bien inspiré, reste d´actualité. Toutefois, il est bien de noter à des fins utiles que les époques ont changé et la gestion du pouvoir d´état a changé elle aussi de main. Le besoin d´école nouvelle en Côte d´Ivoire s´avère toujours d´actualité mais la démocratie véritable, quant à elle, devient tout simplement une illusion transcendantale tellement les gros-bras de l´échiquier politique ivoirien ont pris le pays en otage. Tellement ils ont caporalisé et catégorisé les Ivoiriens en clans ennemis qui se regardent désormais en chien de faïence. Tellement
leur volonté de gouverner le pays ramène tout ce qui y est lié à leur seule et petite personne.
Tant que ces gros-bras de la scène politique ivoirienne ne comprendront pas que les hommes passent mais que la nation demeure, il nous sera difficile de réaliser le rêve d´une démocratie véritable dans notre pays. Et les acquis de cette démocratie véritable, arrachés de hautes luttes dans l´abnégation, se sont fragilisés et effrités à la grande satisfaction de nos hommes politiques qui se définissent tous comme de grands démocrates. Ces acquis de la démocratie arrachés de haute lutte et dans l´abnégation ont désormais cédé la place à la désillusion et au chantage humain, nous rappelant étrangement le cycle infernal des damnés de la terre.
Pour mémoire, la dissidence de 1992-1993 y est grandement pour quelque chose. Car le FPI, ne contrôlant pas le Secrétaire Général d´alors, du moins ne supportant plus la trop grande vocation d´indépendance et de liberté de Martial Ahipeaud; c´est de toute pièce que le parti politique de Laurent Gbagbo a monté cette dissidence pour imposer à la tête de la FESCI un militant dévoué pour la cause du FPI et dont la dépendance vis-à-vis de ce parti politique ne souffrait d´aucun doute. Aujourd´hui, avec du recul nous comprenons mieux que tout ceci était une mascarade bien plus qu´une mise en scène et une grossièreté ourdie contre Martial Ahipeaud pour l´empêcher de conduire la FESCI selon la vision syndicale qu´il avait de cette structure. Et cette manigance politique continue d´aménager les meubles dans le pavillon de la FESCI sur les bords de la lagune Ébrié.
Cette latente crise de confiance a connu son apothéose à la suite de l´effritement de l´alliance que le FPI avait passée avec le RDR. À cette époque, Soro Kigbafori Guillaume, actuel Premier ministre de la Côte d´Ivoire et premier responsable de la meurtrière rébellion qui a endeuillé notre pays, était le Secrétaire Général de cette organisation syndicale. Les étudiants de la FESCI généralement majoritaires sur les campus des Universités ivoiriennes avaient cru bien faire en se laissant endoctriner par cette farce d´alliance entre le FPI et le RDR dans l´espoir que cette grande force sociale parvienne à bouter le PDCI hors du pouvoir. Pour que soit la nouvelle école dans une démocratie véritable.
Illusion ou réalité, la bonne volonté des étudiants de la FESCI fut rattrapée par les calculs politiques malsains et mesquins de Laurent Gbagbo. Lui dont la seule volonté qui compte, est de présider aux destinées de la Côte d´Ivoire coûte que coûte peu importe les dégâts matériels et humains que cela comporte. Laurent Gbagbo en s´engageant dans cette alliance avec le RDR avait sa petite idée qu´il répétait à qui voulait l´entendre. Les militants du RDR étaient selon ces propres mots de potentiels électeurs dont le vote lui permettrait d´atteindre son objectif prépondérant. Aujourd´hui, Laurent Gbagbo est président de la république de Côte d´Ivoire et le pays brûle plus que jamais.
Ce volte-face spectaculaire de Laurent Gbagbo en renonçant à l´alliance contextuelle avec le laissa pantois si non irrita nombre d´étudiants qui s´étaient pourtant engagés dans ce syndicat pour le seul fait du front républicain. Désorientés, irrités et sans repères, ces étudiants sans réelle conviction politique prenaient le flanc à eux tendus par la séparation des leaders du front républicain. Chacun y est allé avec l´instinct ethno-régionaliste et religieux. Les étudiants de la FESCI, comme à l´image de l´ensemble de la société Ivoirienne, jouent le jeu des accointances ethniques, religieuses et régionales pour choisir et justifier leurs obédiences et appartenances politiques.
Les blocs au sein de la FESCI font des vagues avec l´apparition du phénomène des armes blanches.
C´est désormais à coups de machettes que nos jeunes frères se tailladent dans le règlement de tous différends qui opposent les différentes tendances. Pis, le concept politique de
l´Ivoirité et la catégorisation des Ivoiriens a finalement ébranlé la lutte syndicale au sein de la FESCI en la transposant sur le terrain de la violence inouïe dont pourtant, personne ne pouvait prédire la fin. Ce mal demeuré en état, ressurgit à la surface au moment où les uns et les autres sont préoccupés par la problématique et l´organisation de l´élection présidentielle.
Un syndicat, deux congrès
Un syndicat, deux congrès pour élire un Secrétaire général qui aura la lourde responsabilité
de remettre la FESCI sur la voie de sa propre restauration et sur celle de l´école ivoirienne. Un secrétaire général qui aura la lourde responsabilité de démilitariser et de dépolitiser la FESCI pour la remettre sur le chemin de la revendication syndicale en vue d´améliorer les conditions de vie et de travail des étudiants et élèves de Côte d´Ivoire. Cette noble cause est déjà supplantée par le bicéphalisme ambiant qui règne, seulement deux jours après la tenue des deux congrès d´Abidjan et de Yamoussoukro. Une cause noble qui sera certainement noyée par la guerre des clans et des machettes qui pointe déjà à l´horizon.
À l´image de l´effervescente guerre des clans qui s´annonce avec virulence à la FESCI,
c´est tout le paysage politique et social dont le décor est ainsi planté en côte d´ivoire. Alors que le pays s´emploie à sortir d´une crise qui n´a que trop duré, nos hommes politiques, eux n´ont de préoccupations que le seul fauteuil présidentiel qui sera mis en jeu. Pourtant, nous savons tous qu´aucun d´entre les dinosaures de la scène politique Ivoirienne n´est prêt à faire le sacrifice patriotique pour épargner le pays du gouffre de leurs ambitions problématiques et démesurées.
Le mouton de panurge
À l´allure où font les choses dans la précampagne électorale, il est à craindre que la fracture sociale creusée dans le peuple Ivoirien pour des alois politiques incontrôlés, devienne encore plus grande et irréparable. Et les prémices ne manquent pas pour étayer ce que nous disons. Le vrai faux débat sur la nationalité du président du RDR subitement ressuscité par la presse bleue en Côte d´Ivoire n´est rien d´autre que la volonté exprimée par les dirigeants du FPI de tripatouiller politiquement pour influencer les décisions du conseil constitutionnel dont le président n´est personne d´autre que le Prof. Paul Yao N´Dré, un des leurs. Afin de matérialiser cette volonté camouflée, Laurent Gbagbo a, récemment dans une interview qu´il a accordée à Jeune Afrique l´Intelligent, dit qu´il fera une compagne juste et honnête mais qu´il n´entendait pas aller à cette élection comme un mouton de panurge à l´abattoir. Ce bout de phrase traduit toute la psychologie et la détermination de nos ex-camarades refondateurs à ne pas lâcher du lest s´ils arrivaient à perdre l´arbitrage et le suffrage des Ivoiriens. Mieux, par ce bout de phrase Laurent Gbagbo donne le ton de la contestation généralisée
qui se prépare dans chaque état major des partis politiques pour prolonger les nombreuses
souffrances du peuple Ivoirien. Mille morts à gauche, mille morts à droite, moi j´avance avait-il cyniquement averti.
Le MPCI et le RDR
Aussi et il faut le dire et le dénoncer pour que nos compatriotes en Côte d´Ivoire se préparent en conséquence. Les faits et gestes de la rébellion ne sont pas du tout rassurants quant à un retour prochain de la paix et de la cohésion sociale en Côte d´Ivoire. Engagés dans l´accord politique de Ouagadougou, Capitale politique du Burkina Faso dont le président fait office de médiateur et facilitateur dans la résolution de la crise ivoirienne, et surtout liés par les clauses de cet accord politique, les rebelles ivoiriens se comportent dans les zones assiégées comme des hors-la-loi qui en font à leur tête pour faire valoir et imposer leurs points de vue et leur seule volonté. En somme, pour imposer leur vision, la seule qui vaut la peine d´être considérée. Depuis la trêve observée sur le front de la belligérance armée, il fut dit que tous les fils et filles de la Côte d´Ivoire pouvaient aller partout sur l´ensemble du territoire national sans craindre pour leur vie. Mais ce que nous voyons et constatons dans les zones encore sous le contrôle de la rébellion nous fait croire à des lendemains sombres pour notre pays et ses habitants. Récemment dans un document publié par Jeune Afrique l´Intelligent, il a été clairement démontré à qui voulait le comprendre que pour des
raisons économiques et d´influence politique, les commandants de ces zones ne sont pas prêts à lâcher le morceau pour faciliter la normalisation de la vie communautaire dans notre pays. Ce document d´une véracité sans équivoque vient entériner les thèses qui justifient le pourquoi les rebelles ivoiriens ne veulent pas s´engager honnêtement dans l´unicité des caisses de l´état et dans le désarmement. Eux qui ont finalement abandonné leurs thèses initiales qui justifiaient leur prise d´armes, pour s´adonner à un affairisme détestable et dégoûtant. Ces faits et agissements des chefs de guerre de la rébellion en côte d´ivoire sont de nature à compromettre la sérénité des démarches et autres actions de sortie de crise. Il
n´est pas de jours qui passent sans que la presse ne signale des cas d´atteintes à l´intégrité de la personne physique et de violations des droits humains dans les zones sous contrôle de la rébellion armée. C´est quotidiennement que les membres de délégations des partis politiques d´obédience contraire à celle des rebelles sont muselés et contraints au silence.
Cette politique de la loi du plus fort amène ces seigneurs de la guerre à contrarier la position
conciliante de leur chef. Soro Kigbafori Guillaume, premier ministre et premier responsable de la rébellion assiste peut-être, impuissant à la concurrence que lui font ses lieutenants de peur de se les mettre à dos. Surtout qu´il est convaincu que ni l´objectif est atteint encore moins la guerre véritablement finie, comme le proclament ceux qu´il appelle dans son fort intérieur des novices politiques. Pour se donner une marge qui justifie son attitude, pour continuer de bénéficier du soutien de ses hommes, Soro joue au chat et à la sourie avec les autres dans la résolution du conflit ivoirien. Il sait qu´il ne maîtrise pas les chefs militaires de la rébellion mais surtout il connaît leur vraies ambitions, celle qui consiste à s´emparer du palais présidentiel du Plateau.
Cette manœuvre politique de Soro ressemble plutôt au nageur dont on voit le dos. Soro est
entièrement en phase avec la volonté de ses hommes en armes pour déloger Laurent Gbagbo du palais présidentiel du Plateau mais il lui manque le rodage de la gestion du pouvoir d´État. Pour ce faire, il est à la bonne école pour apprendre et se donner le temps et les moyens de se familiariser aux rouages et aux exigences inhérents à la gestion du pouvoir d´État. Et le temps venu, il va flanquer l´estocade fatale pour s´autoproclamer président de la république de la Côte d´Ivoire. Une ambition qui ne sera pas facile à réaliser tant la dissidence au sein de la rébellion est grande et ne laissera pas Soro aussi longtemps à la tête de la branche politique du mouvement armée. Mais surtout une ambition qui ne sera pas aussi facile à réaliser tant les anciens camarades de lutte de Soro sont en train de s´organiser à leur façon pour s´inviter dans le débat de sortie de crise et du
repositionnement de notre pays sur la scène internationale. Aujourd´hui, Soro s´atèle à transformer le MPCI, initiateur de la rébellion armée en côte d´ivoire, en parti politique pour que si ses chances de jouer les premiers rôles dans la vie publique du pays s´amenuisent, il se rabatte sur la légalité que lui offre la constitution ivoirienne pour revenir à la vie politique cette fois non comme chef rebelle mais bien comme chef de parti politique. Et, nous les voyons nouer les contacts nécessaires dans ce sens précis.
De l´autre côté, le RDR vante ses qualités de déstabilisateur et chantre attitré des coups
d´état avérés. C´est récemment à Séguéla que Hamed Bakayoko, ministre et membre du secrétariat général du RDR, pris dans un enthousiasme ethno-tribaliste rappelait que ceux qui ont joué avec le RDR ont vu et que ceux qui joueront avec le RDR verront. Faisant allusion à la capacité de nuisance de ce parti politique, créé sur la base de la frustration à relents ethno-religieux. C´est dans ce même sillon qu´Alassane Dramane Ouattara, président du RDR, lors de son déplacement dans la région du Bafing a récemment lancé son appel aux fils du Nord de la Côte d´Ivoire à faire bloc autour de son idéal pour la nation ivoirienne. Suscitant des réticences légitimes et hostiles à son projet de la charte du
Nord. Une charte qui en son temps prônait la sécession du nord Ivoirien. Résultat indiscutable ? La rébellion actuelle qui divise le pays entre le nord musulman et le sud chrétien. Tous les sondages, jusque là diligentés en Côte d´Ivoire pour déterminer et le poids de chacun des grands leaders politiques ivoiriens et la sympathie de leurs compatriotes pour leurs différents partis politiques, relèvent le caractère très prononcé pour la violence du rassemblement des républicains Ivoiriens (RDR). Ceci n´est pas ex nihilo, car depuis l´apparition de cette race d´hommes politiques dans notre pays, c´est par et dans la violence gratuite qu´ils trouvent leurs arguments pour contredire les autres dans le débat qu´ils souhaitent pourtant démocratique. Alassane Dramane Ouattara ne s’imagine rien d´autre que le langage de la violence inouïe. Et il n´est pas à ses premières noces en la matière. Pour rappel, c´est sous son règne en tant que premier ministre d´Houphouët que pour la première fois en Côte d´Ivoire, en ce qui concerne ma génération, que des étudiants furent molestés et muselés jusqu´à ce que morts d´hommes, disparitions et viols d´étudiants et étudiantes
s´en suivent. Les évènements de la cité universitaire de Yopougon en Juin 1991 et ceux de Février 1992 sont là pour nous rappeler et prouver que ce monsieur déteste profondément le débat d´idées contradictoires, colonne vertébrale de toute démocratie.
Le PDCI, le PIT, l´UDPCI, le MAFA et les autres partis satellites des grands regroupements politiques de la scène politique Ivoirienne sont eux aussi des abonnés de la fibre ethnique et attisent la haine de l´autre pour zapper le processus électoral à leur profit. Ces clans formés n´attendent que le mot d´ordre pour le mettre à exécution dans l´optique de bloquer le fonctionnement du pays et d’empêcher toute projection sur son futur. C´est tout sauf l´amour de la mère patrie. Il faut que chacun des ivoiriens comprenne que tous les actes que nous posons qu´ils soient sociaux, politiques ou économiques répondent à un seul objectif. Celui de militer en faveur de l´éclosion d’un environnement débarrassé de toutes craintes.
Mais si à travers ces actes nous participons à forger chez nos concitoyens la mentalité du fatalisme qui les confine dans un désespoir irrémédiable c´est sûr que nous serons les premières victimes quand ils auront fini de se transformer en monstres incontrôlables pour devenir notre bourreau commun. La côte d´Ivoire a tant souffert des querelles et autres guéguerres politiques des héritiers et autres prétendants à la succession d´Houphouët pour la regarder s´enfermer dans ce cycle infernal et vicieux de sa déshumanisation ; de sa dégénérescence collective et sociale.
La nation ivoirienne pour son accomplissement et sa plénitude nécessite un rajeunissement de sa scène politique avec des idées novatrices désintéressées porteuses d´espoir pour sa résurrection. Il urge de la débarrasser de ses cannibales politiques actuels. Qui, pour la matérialisation et la réalisation de leur seule personne sont prêts à tous pourvus que l´exécutif leur échoit pour garder la main sur la gestion du pouvoir d´État et des caisses de la République.
Ce contrôle de l´exécutif devient la garantie pour eux d´échapper à toutes initiatives de leur
demander des comptes, afin de répondre de leurs actes devant le tribunal du peuple. Une sorte de fuite en avant pouvant leur servir de cache-sexe.
Mais comme le dit le proverbe africain, jamais l´on ne saura cacher le soleil de la main. Car ce qui rumine bien souvent dans la gorge et nous pousse à cracher est le bruit de nos instincts à l´intérieur de notre ventre. Ce bruit de nos instincts de conservation qui nous perdent et nous abandonnent quand nous tirons exagérément sur la corde.
Et les mouvements sociaux de mécontentement grandissant ajoutés aux deux congrès que viennent de tenir les deux factions opposées de la FESCI avec l´élection de deux Secrétaires Généraux ; revendiquant la légalité et la légitimité statutaires sont des signes avant-coureurs de la désolation que courent les Ivoiriens pendant toute l´année 2010. Année dont le premier trimestre sera certainement consacrée à la campagne électorale et à l´élection présidentielle.
Comme quoi le chant du cygne est souvent révélateur de la blancheur éclatante de son dernier soupir. Alors, bonjour le jour, bonjour l´an 2010 de la grande désolation en Côte d´Ivoire.
Par Jean Dekpai – Rédacteur en Chef du Journal de ConnectionIvoirienne.net
Le week-end du 25 au 27 décembre 2009 dernier, la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d´Ivoire (FESCI) a tenu son congrès ordinaire pour élire son nouveau Secrétaire Général.
Pour cette seule raison, qui semble fondamentale pour l´école ivoirienne en chute libre et
désespérée, deux congrès ont été organisés simultanément à Abidjan et à Yamoussoukro assortis de deux secrétaires généraux. Chacun des deux élus revendiquant la légitimité et la légalité statutaires.
Déchirée par une dissidence dangereuse, la Fesci est en proie á une lutte pour son contrôle par les partis politiques et la rébellion du MPCI. À vrai dire, le tiraillement politique dont la FESCI est objet ne date pas de la dislocation du Front Républicain en 1996, une alliance contre-nature entre le FPI de Laurent Gbagbo et le RDR d´Alassane Dramane Ouattara.
Déjà à notre époque, de 1990 à 1994, la Fesci était au centre de basses manœuvres politiques pour son contrôle, entre le FPI, le PIT, le PSI et l´USD de Zadi Zaourou à un moindre niveau. Seulement qu´à cette époque la lutte avait un seul centre d´intérêt. La lutte de front pour faire tomber le pouvoir PDCI. Parti unique au pouvoir depuis le 07 août 1960, date de la proclamation de l´indépendance de la Côte d´Ivoire. Cette fronde estudiantine et scolaire se justifiait dans le manque d´un vrai projet digne de rénovation et de redéfinition du système éducatif national mais surtout cette fronde se justifiait dans l´irresponsabilité du gouvernement ivoirien d´alors vis-à-vis de ce qu’il convient d´appeler la relève et l’avenir de la nation ivoirienne.
Alors que l’école ivoirienne avait besoin dans l’urgence d’un plan d’assainissement et de
réorientation pour s’accommoder aux nouvelles exigences de cette époque, dans un contexte de retour au multipartisme. Ce manque d´actions gouvernementales en faveur de l´école ivoirienne pour son renouvellement ne favorisait pas l´épanouissement des élèves et étudiants. Encore moins il ne créait de meilleures conditions de vie et de travail, nécessaires à leur intégration et leur rayonnement qualitatif et surtout positif. Car pour la FESCI « Il ne pouvait y avoir d´école nouvelle sans démocratie véritable ».
Et l´avènement d´une démocratie vraie en Côte d´Ivoire passait souventes fois par l´abandon du champ syndical de l´école nouvelle pour reprendre le refrain du chant hautement politique revendiqué par les partis de l´opposition de cette époque. Ce qui nous valut l´étiquette de bras séculier de cette opposition politique. Ce slogan, bien inspiré, reste d´actualité. Toutefois, il est bien de noter à des fins utiles que les époques ont changé et la gestion du pouvoir d´état a changé elle aussi de main. Le besoin d´école nouvelle en Côte d´Ivoire s´avère toujours d´actualité mais la démocratie véritable, quant à elle, devient tout simplement une illusion transcendantale tellement les gros-bras de l´échiquier politique ivoirien ont pris le pays en otage. Tellement ils ont caporalisé et catégorisé les Ivoiriens en clans ennemis qui se regardent désormais en chien de faïence. Tellement
leur volonté de gouverner le pays ramène tout ce qui y est lié à leur seule et petite personne.
Tant que ces gros-bras de la scène politique ivoirienne ne comprendront pas que les hommes passent mais que la nation demeure, il nous sera difficile de réaliser le rêve d´une démocratie véritable dans notre pays. Et les acquis de cette démocratie véritable, arrachés de hautes luttes dans l´abnégation, se sont fragilisés et effrités à la grande satisfaction de nos hommes politiques qui se définissent tous comme de grands démocrates. Ces acquis de la démocratie arrachés de haute lutte et dans l´abnégation ont désormais cédé la place à la désillusion et au chantage humain, nous rappelant étrangement le cycle infernal des damnés de la terre.
Pour mémoire, la dissidence de 1992-1993 y est grandement pour quelque chose. Car le FPI, ne contrôlant pas le Secrétaire Général d´alors, du moins ne supportant plus la trop grande vocation d´indépendance et de liberté de Martial Ahipeaud; c´est de toute pièce que le parti politique de Laurent Gbagbo a monté cette dissidence pour imposer à la tête de la FESCI un militant dévoué pour la cause du FPI et dont la dépendance vis-à-vis de ce parti politique ne souffrait d´aucun doute. Aujourd´hui, avec du recul nous comprenons mieux que tout ceci était une mascarade bien plus qu´une mise en scène et une grossièreté ourdie contre Martial Ahipeaud pour l´empêcher de conduire la FESCI selon la vision syndicale qu´il avait de cette structure. Et cette manigance politique continue d´aménager les meubles dans le pavillon de la FESCI sur les bords de la lagune Ébrié.
Cette latente crise de confiance a connu son apothéose à la suite de l´effritement de l´alliance que le FPI avait passée avec le RDR. À cette époque, Soro Kigbafori Guillaume, actuel Premier ministre de la Côte d´Ivoire et premier responsable de la meurtrière rébellion qui a endeuillé notre pays, était le Secrétaire Général de cette organisation syndicale. Les étudiants de la FESCI généralement majoritaires sur les campus des Universités ivoiriennes avaient cru bien faire en se laissant endoctriner par cette farce d´alliance entre le FPI et le RDR dans l´espoir que cette grande force sociale parvienne à bouter le PDCI hors du pouvoir. Pour que soit la nouvelle école dans une démocratie véritable.
Illusion ou réalité, la bonne volonté des étudiants de la FESCI fut rattrapée par les calculs politiques malsains et mesquins de Laurent Gbagbo. Lui dont la seule volonté qui compte, est de présider aux destinées de la Côte d´Ivoire coûte que coûte peu importe les dégâts matériels et humains que cela comporte. Laurent Gbagbo en s´engageant dans cette alliance avec le RDR avait sa petite idée qu´il répétait à qui voulait l´entendre. Les militants du RDR étaient selon ces propres mots de potentiels électeurs dont le vote lui permettrait d´atteindre son objectif prépondérant. Aujourd´hui, Laurent Gbagbo est président de la république de Côte d´Ivoire et le pays brûle plus que jamais.
Ce volte-face spectaculaire de Laurent Gbagbo en renonçant à l´alliance contextuelle avec le laissa pantois si non irrita nombre d´étudiants qui s´étaient pourtant engagés dans ce syndicat pour le seul fait du front républicain. Désorientés, irrités et sans repères, ces étudiants sans réelle conviction politique prenaient le flanc à eux tendus par la séparation des leaders du front républicain. Chacun y est allé avec l´instinct ethno-régionaliste et religieux. Les étudiants de la FESCI, comme à l´image de l´ensemble de la société Ivoirienne, jouent le jeu des accointances ethniques, religieuses et régionales pour choisir et justifier leurs obédiences et appartenances politiques.
Les blocs au sein de la FESCI font des vagues avec l´apparition du phénomène des armes blanches.
C´est désormais à coups de machettes que nos jeunes frères se tailladent dans le règlement de tous différends qui opposent les différentes tendances. Pis, le concept politique de
l´Ivoirité et la catégorisation des Ivoiriens a finalement ébranlé la lutte syndicale au sein de la FESCI en la transposant sur le terrain de la violence inouïe dont pourtant, personne ne pouvait prédire la fin. Ce mal demeuré en état, ressurgit à la surface au moment où les uns et les autres sont préoccupés par la problématique et l´organisation de l´élection présidentielle.
Un syndicat, deux congrès
Un syndicat, deux congrès pour élire un Secrétaire général qui aura la lourde responsabilité
de remettre la FESCI sur la voie de sa propre restauration et sur celle de l´école ivoirienne. Un secrétaire général qui aura la lourde responsabilité de démilitariser et de dépolitiser la FESCI pour la remettre sur le chemin de la revendication syndicale en vue d´améliorer les conditions de vie et de travail des étudiants et élèves de Côte d´Ivoire. Cette noble cause est déjà supplantée par le bicéphalisme ambiant qui règne, seulement deux jours après la tenue des deux congrès d´Abidjan et de Yamoussoukro. Une cause noble qui sera certainement noyée par la guerre des clans et des machettes qui pointe déjà à l´horizon.
À l´image de l´effervescente guerre des clans qui s´annonce avec virulence à la FESCI,
c´est tout le paysage politique et social dont le décor est ainsi planté en côte d´ivoire. Alors que le pays s´emploie à sortir d´une crise qui n´a que trop duré, nos hommes politiques, eux n´ont de préoccupations que le seul fauteuil présidentiel qui sera mis en jeu. Pourtant, nous savons tous qu´aucun d´entre les dinosaures de la scène politique Ivoirienne n´est prêt à faire le sacrifice patriotique pour épargner le pays du gouffre de leurs ambitions problématiques et démesurées.
Le mouton de panurge
À l´allure où font les choses dans la précampagne électorale, il est à craindre que la fracture sociale creusée dans le peuple Ivoirien pour des alois politiques incontrôlés, devienne encore plus grande et irréparable. Et les prémices ne manquent pas pour étayer ce que nous disons. Le vrai faux débat sur la nationalité du président du RDR subitement ressuscité par la presse bleue en Côte d´Ivoire n´est rien d´autre que la volonté exprimée par les dirigeants du FPI de tripatouiller politiquement pour influencer les décisions du conseil constitutionnel dont le président n´est personne d´autre que le Prof. Paul Yao N´Dré, un des leurs. Afin de matérialiser cette volonté camouflée, Laurent Gbagbo a, récemment dans une interview qu´il a accordée à Jeune Afrique l´Intelligent, dit qu´il fera une compagne juste et honnête mais qu´il n´entendait pas aller à cette élection comme un mouton de panurge à l´abattoir. Ce bout de phrase traduit toute la psychologie et la détermination de nos ex-camarades refondateurs à ne pas lâcher du lest s´ils arrivaient à perdre l´arbitrage et le suffrage des Ivoiriens. Mieux, par ce bout de phrase Laurent Gbagbo donne le ton de la contestation généralisée
qui se prépare dans chaque état major des partis politiques pour prolonger les nombreuses
souffrances du peuple Ivoirien. Mille morts à gauche, mille morts à droite, moi j´avance avait-il cyniquement averti.
Le MPCI et le RDR
Aussi et il faut le dire et le dénoncer pour que nos compatriotes en Côte d´Ivoire se préparent en conséquence. Les faits et gestes de la rébellion ne sont pas du tout rassurants quant à un retour prochain de la paix et de la cohésion sociale en Côte d´Ivoire. Engagés dans l´accord politique de Ouagadougou, Capitale politique du Burkina Faso dont le président fait office de médiateur et facilitateur dans la résolution de la crise ivoirienne, et surtout liés par les clauses de cet accord politique, les rebelles ivoiriens se comportent dans les zones assiégées comme des hors-la-loi qui en font à leur tête pour faire valoir et imposer leurs points de vue et leur seule volonté. En somme, pour imposer leur vision, la seule qui vaut la peine d´être considérée. Depuis la trêve observée sur le front de la belligérance armée, il fut dit que tous les fils et filles de la Côte d´Ivoire pouvaient aller partout sur l´ensemble du territoire national sans craindre pour leur vie. Mais ce que nous voyons et constatons dans les zones encore sous le contrôle de la rébellion nous fait croire à des lendemains sombres pour notre pays et ses habitants. Récemment dans un document publié par Jeune Afrique l´Intelligent, il a été clairement démontré à qui voulait le comprendre que pour des
raisons économiques et d´influence politique, les commandants de ces zones ne sont pas prêts à lâcher le morceau pour faciliter la normalisation de la vie communautaire dans notre pays. Ce document d´une véracité sans équivoque vient entériner les thèses qui justifient le pourquoi les rebelles ivoiriens ne veulent pas s´engager honnêtement dans l´unicité des caisses de l´état et dans le désarmement. Eux qui ont finalement abandonné leurs thèses initiales qui justifiaient leur prise d´armes, pour s´adonner à un affairisme détestable et dégoûtant. Ces faits et agissements des chefs de guerre de la rébellion en côte d´ivoire sont de nature à compromettre la sérénité des démarches et autres actions de sortie de crise. Il
n´est pas de jours qui passent sans que la presse ne signale des cas d´atteintes à l´intégrité de la personne physique et de violations des droits humains dans les zones sous contrôle de la rébellion armée. C´est quotidiennement que les membres de délégations des partis politiques d´obédience contraire à celle des rebelles sont muselés et contraints au silence.
Cette politique de la loi du plus fort amène ces seigneurs de la guerre à contrarier la position
conciliante de leur chef. Soro Kigbafori Guillaume, premier ministre et premier responsable de la rébellion assiste peut-être, impuissant à la concurrence que lui font ses lieutenants de peur de se les mettre à dos. Surtout qu´il est convaincu que ni l´objectif est atteint encore moins la guerre véritablement finie, comme le proclament ceux qu´il appelle dans son fort intérieur des novices politiques. Pour se donner une marge qui justifie son attitude, pour continuer de bénéficier du soutien de ses hommes, Soro joue au chat et à la sourie avec les autres dans la résolution du conflit ivoirien. Il sait qu´il ne maîtrise pas les chefs militaires de la rébellion mais surtout il connaît leur vraies ambitions, celle qui consiste à s´emparer du palais présidentiel du Plateau.
Cette manœuvre politique de Soro ressemble plutôt au nageur dont on voit le dos. Soro est
entièrement en phase avec la volonté de ses hommes en armes pour déloger Laurent Gbagbo du palais présidentiel du Plateau mais il lui manque le rodage de la gestion du pouvoir d´État. Pour ce faire, il est à la bonne école pour apprendre et se donner le temps et les moyens de se familiariser aux rouages et aux exigences inhérents à la gestion du pouvoir d´État. Et le temps venu, il va flanquer l´estocade fatale pour s´autoproclamer président de la république de la Côte d´Ivoire. Une ambition qui ne sera pas facile à réaliser tant la dissidence au sein de la rébellion est grande et ne laissera pas Soro aussi longtemps à la tête de la branche politique du mouvement armée. Mais surtout une ambition qui ne sera pas aussi facile à réaliser tant les anciens camarades de lutte de Soro sont en train de s´organiser à leur façon pour s´inviter dans le débat de sortie de crise et du
repositionnement de notre pays sur la scène internationale. Aujourd´hui, Soro s´atèle à transformer le MPCI, initiateur de la rébellion armée en côte d´ivoire, en parti politique pour que si ses chances de jouer les premiers rôles dans la vie publique du pays s´amenuisent, il se rabatte sur la légalité que lui offre la constitution ivoirienne pour revenir à la vie politique cette fois non comme chef rebelle mais bien comme chef de parti politique. Et, nous les voyons nouer les contacts nécessaires dans ce sens précis.
De l´autre côté, le RDR vante ses qualités de déstabilisateur et chantre attitré des coups
d´état avérés. C´est récemment à Séguéla que Hamed Bakayoko, ministre et membre du secrétariat général du RDR, pris dans un enthousiasme ethno-tribaliste rappelait que ceux qui ont joué avec le RDR ont vu et que ceux qui joueront avec le RDR verront. Faisant allusion à la capacité de nuisance de ce parti politique, créé sur la base de la frustration à relents ethno-religieux. C´est dans ce même sillon qu´Alassane Dramane Ouattara, président du RDR, lors de son déplacement dans la région du Bafing a récemment lancé son appel aux fils du Nord de la Côte d´Ivoire à faire bloc autour de son idéal pour la nation ivoirienne. Suscitant des réticences légitimes et hostiles à son projet de la charte du
Nord. Une charte qui en son temps prônait la sécession du nord Ivoirien. Résultat indiscutable ? La rébellion actuelle qui divise le pays entre le nord musulman et le sud chrétien. Tous les sondages, jusque là diligentés en Côte d´Ivoire pour déterminer et le poids de chacun des grands leaders politiques ivoiriens et la sympathie de leurs compatriotes pour leurs différents partis politiques, relèvent le caractère très prononcé pour la violence du rassemblement des républicains Ivoiriens (RDR). Ceci n´est pas ex nihilo, car depuis l´apparition de cette race d´hommes politiques dans notre pays, c´est par et dans la violence gratuite qu´ils trouvent leurs arguments pour contredire les autres dans le débat qu´ils souhaitent pourtant démocratique. Alassane Dramane Ouattara ne s’imagine rien d´autre que le langage de la violence inouïe. Et il n´est pas à ses premières noces en la matière. Pour rappel, c´est sous son règne en tant que premier ministre d´Houphouët que pour la première fois en Côte d´Ivoire, en ce qui concerne ma génération, que des étudiants furent molestés et muselés jusqu´à ce que morts d´hommes, disparitions et viols d´étudiants et étudiantes
s´en suivent. Les évènements de la cité universitaire de Yopougon en Juin 1991 et ceux de Février 1992 sont là pour nous rappeler et prouver que ce monsieur déteste profondément le débat d´idées contradictoires, colonne vertébrale de toute démocratie.
Le PDCI, le PIT, l´UDPCI, le MAFA et les autres partis satellites des grands regroupements politiques de la scène politique Ivoirienne sont eux aussi des abonnés de la fibre ethnique et attisent la haine de l´autre pour zapper le processus électoral à leur profit. Ces clans formés n´attendent que le mot d´ordre pour le mettre à exécution dans l´optique de bloquer le fonctionnement du pays et d’empêcher toute projection sur son futur. C´est tout sauf l´amour de la mère patrie. Il faut que chacun des ivoiriens comprenne que tous les actes que nous posons qu´ils soient sociaux, politiques ou économiques répondent à un seul objectif. Celui de militer en faveur de l´éclosion d’un environnement débarrassé de toutes craintes.
Mais si à travers ces actes nous participons à forger chez nos concitoyens la mentalité du fatalisme qui les confine dans un désespoir irrémédiable c´est sûr que nous serons les premières victimes quand ils auront fini de se transformer en monstres incontrôlables pour devenir notre bourreau commun. La côte d´Ivoire a tant souffert des querelles et autres guéguerres politiques des héritiers et autres prétendants à la succession d´Houphouët pour la regarder s´enfermer dans ce cycle infernal et vicieux de sa déshumanisation ; de sa dégénérescence collective et sociale.
La nation ivoirienne pour son accomplissement et sa plénitude nécessite un rajeunissement de sa scène politique avec des idées novatrices désintéressées porteuses d´espoir pour sa résurrection. Il urge de la débarrasser de ses cannibales politiques actuels. Qui, pour la matérialisation et la réalisation de leur seule personne sont prêts à tous pourvus que l´exécutif leur échoit pour garder la main sur la gestion du pouvoir d´État et des caisses de la République.
Ce contrôle de l´exécutif devient la garantie pour eux d´échapper à toutes initiatives de leur
demander des comptes, afin de répondre de leurs actes devant le tribunal du peuple. Une sorte de fuite en avant pouvant leur servir de cache-sexe.
Mais comme le dit le proverbe africain, jamais l´on ne saura cacher le soleil de la main. Car ce qui rumine bien souvent dans la gorge et nous pousse à cracher est le bruit de nos instincts à l´intérieur de notre ventre. Ce bruit de nos instincts de conservation qui nous perdent et nous abandonnent quand nous tirons exagérément sur la corde.
Et les mouvements sociaux de mécontentement grandissant ajoutés aux deux congrès que viennent de tenir les deux factions opposées de la FESCI avec l´élection de deux Secrétaires Généraux ; revendiquant la légalité et la légitimité statutaires sont des signes avant-coureurs de la désolation que courent les Ivoiriens pendant toute l´année 2010. Année dont le premier trimestre sera certainement consacrée à la campagne électorale et à l´élection présidentielle.
Comme quoi le chant du cygne est souvent révélateur de la blancheur éclatante de son dernier soupir. Alors, bonjour le jour, bonjour l´an 2010 de la grande désolation en Côte d´Ivoire.
Par Jean Dekpai – Rédacteur en Chef du Journal de ConnectionIvoirienne.net