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Société Publié le jeudi 20 octobre 2011 | Le Temps

Infrastructures/ Inauguration des œuvres de Gbagbo : Soro Guillaume et Hamed Bakayoko ont mieux à faire

© Le Temps Par Banque mondiale
Activités gouvernementales: le Premier ministre Guillaume Soro inaugure le pont de la 7e tranche en présence du Directeur des Opérations de la Banque mondiale, Madani M. Tall
Lundi 17 octobre 2011. Abidjan, Cocody-les-2 Plateaux, carrefour Pavillon Nennya. Cérémonie officielle d’inauguration du pont 7eme-9eme tranche, par le Premier ministre Guillaume Soro, en présence du Directeur des Opérations de la Banque mondiale, Madani M. Tall, et de plusieurs membres du gouvernement. Photo: de g. a dr. Tall, Achi, Soro et Bakayoko á la coupure du ruban symbolique
La Côte d’Ivoire depuis le 7 août dernier a 51 ans. A cet âge, beaucoup a été fait et beaucoup sera fait pour le futur. De feu Félix Houphouët Boigny à Laurent Gbagbo, en passant par Aimé Henri Konan Bédié, des grands chantiers ont été lancés. Sur ce point, des experts en Bâtiment et Travaux publics (Btp) sont d’accord. Quoi qu’on dise, durant ces dix dernières années, la Côte d’Ivoire a lancé ses plus grands chantiers. M. Bouaké Fofana, l’actuel Directeur général de l’Agence de Gestion des Routes (Ageroute) disait dans l’une de ses interviews parue dans les colonnes de Le temps, le 15 septembre 2010, en parlant du réseau routier ivoirien : “En pleine crise, la Côte d`Ivoire a engagé ses plus grands chantiers de ces 30 dernières années”. A ce stade, il convient de citer les travaux du prolongement de l’autoroute du Nord jusqu’ à Yamoussoukro dont les travaux de construction d’un coût global de 120 milliards de Fcfa sont confiés à l’entreprise tunisienne, la Société des Routes et bâtiment (Soroubat) étaient à un taux d’exécution de 80% en 2010, quand la dernière crise post-électorale a éclaté. Il en va de même pour les travaux du Programme d’Urgence d’infrastructures Urbaines (Puirr) qui ont commencé dans ses différentes composantes en août 2008, aussi bien à Bouaké que dans le District d’Abidjan. Ce programme financé par la Banque mondiale (Bm) a permis dans sa composante salubrité urbaine, de débarrasser le district d’Abidjan de plusieurs milliers tonnes de déchets ménagers. Suspendu dans son exécution du fait du gel des financements de la Banque mondiale (Bm) avec la survenance de la crise née du contentieux électoral de novembre 2010, ce programme a repris et les chantiers qui étaient suspendus ont aussi repris. Mieux, le lundi dernier, une forte délégation du gouvernement, conduite par le Premier ministre, Soro Guillaume, par ailleurs ministre de la Défense qu’accompagnaient le ministre Patrick Achi des Infrastructures économiques et le ministre d’Etat, Hamed Bakayoko de l’Intérieur, sont allés inaugurer, en grande pompe, les ponts de 7e et 9e Tranches, dans la Commune de Cocody. Il est aussi à préciser que les travaux de cet ouvrage d’art ne datent de l’après 11 avril 2011 comme on voudrait le faire croire.

Améliorer l’environnement sécuritaire et poursuivre les chantiers engagés par Laurent Gbagbo

Pour si peu, M. le Premier ministre qui a reporté sa déclaration aux populations ivoiriennes pour on ne sait quelle raison et le ministre d’Etat Bakayoko avaient mieux à faire sur le front de la Défense et de la lutte contre l’insécurité grandissante aussi bien dans la capitale économique ivoirienne qu’à l’Intérieur du pays. L’église Catholique de Côte d’Ivoire qui a subi 30 attaques ciblées en deux mois sur ses installations et lieux de culte de la part d’hommes en armes, est allée se confier au chef de l’Etat ivoirien, le lundi dernier. Pis, le ministre Koné Bruno de la Poste et des Technologies de l’Information et de la Communication (Ptic), par ailleurs, porte-parole du gouvernement Ouattara, a fait récemment une révélation de taille devant la presse nationale et internationale qui s’interrogeait sur le petit nombre de ministres de la Cedeao, en charge des Télécommunications et des Ntic à la 11e réunion ministérielle, tenue le 14 octobre dernier, à Yamoussoukro. Il avait dit en substance : «tout le monde n’est peut-être pas encore rassuré par ce qui se passe ici. Ils ont dû faire des choix entre participer à cette présente cession et notre prochaine réunion qui aura lieu à Dakar et après celle de Genève, en Suisse...» Venant d’un porte-parole d’un gouvernement, cela voudrait dire que la situation est encore précaire et qu’il y a du travail à faire sur le plan sécuritaire. Avec le sourire qu’arborait le ministre de l’Intérieur, lors de cette cérémonie, les ivoiriens seraient très heureux de le voir en faire autant en remettant en état et inaugurant les commissariats détruits par les soldats pro- Ouattara. Mais hélas ! Face à tant de boucan qui laisse croire que la Côte d’Ivoire est au travail, bien d’observateurs et opérateurs économiques travaillant sur les bords de la Lagune Ebrié ne demandent qu’une seule chose et du concret au Chef de l’Etat Ouattara : Accentuer la pression sur Hamed Bakayoko, son poulain, afin qu’il se concentre davantage sur les dossiers brulants de sécurité nationale. Car, disent –ils, «durant plus de cinq ans passés à la tête du stratégique ministère des Ntic, il n’a pu présenter devant l’Assemblée nationale et donc offrir à la Côte d’Ivoire, le nouveau code des télécommunications tant réclamé par tous les opérateurs du secteur». Dans les prochains jours, et dans les prochains mois, il n’est pas à écarter que le mémé spectacle se poursuive sur des chantiers engagés sous Laurent Gbagbo pour le bonheur des ivoiriens. On pourrait citer pêle-mêle celui de l’autoroute du nord dont les travaux ont repris heureusement d’une part et pourquoi pas l’inauguration de «l’Hôpital général d’Angré» construit sur le fonds spécial déchets toxiques d’autre part. Pour ne citer que ces quelques exemples. «L’hôpital général d’Angré», véritable bijou architectural, faut- il le préciser, est situé au quartier Riviera Palmeraie- Saint Viateur. Commencés le 1e août 2009, les travaux confiés à l’entreprise Ekacico sont exécutés sur une superficie de 4 hectares et 90% des gros œuvres étaient terminés au mois de mars dernier. Prévu au départ pour tenir dans plus de 15 bâtiments, après modification, étant donné qu’il s’agit d’un projet en «Conception et Réalisation», l’on est passé à plus de 20 bâtiments, comprenant entre autres, un cabinet dentaire, un amphithéâtre et une salle de travaux dirigés, un bâtiment d’hospitalisation et de Chirurgie. Sans oublier évidemment une morgue et un pavillon d’hospitalisation- médecine. Mais aussi et surtout l’administration et la pharmacie. Selon le chef de la mission du Bnetd que nous avons trouvé sur place à l’époque, «le coût des investissements avait atteint les 14 milliards de Fcfa. Cet hôpital qui sera indubitablement le quatrième Chu d’Abidjan, devrait être livré à l’Etat de Côte d’Ivoire, courant septembre dernier. Comme quoi, en pleine crise, contrairement à ce qu’on pourrait faire croire, le Président Gbagbo voyait grand pour la Côte d’Ivoire. Nous en voulons pour preuve le Programme spécial du transfert de la capitale à Yamoussoukro (Pstcy). Qui, financé sur fonds propres de l’Etat ivoirien, a pu permettre de lancer les travaux de construction du siège de l’Assemblée nationale. Mais aussi le futur palais de la présidence de la République dont les travaux sont confiés à l’architecte ingénieux et aux goûts raffinés, Pierre Fakoury. Malheureusement, après la chute forcée du Président Gbagbo, ces chantiers de Yamoussoukro, conçus selon la vision de feu Félix Houphouët Boigny à l’exception de celui du prolongement de l’autoroute du Nord sont tous à la l’arrêt. Si dès son arrivée aux affaires en octobre 2000, le premier gouvernement de la Refondation a pu équiper et rendre fonctionnels sur toute l’étendue du territoire national, les dispensaires construits sous le Président Bédié, sur financement de l’Union européenne (Ue), le pouvoir Ouattara devrait reconnaître en toute humilité le génie du bâtisseur, Laurent Gbagbo et en faire autant pour les chantiers à l’arrêt. Pourquoi ne pas baptiser l’un de ces palais en construction en son nom et un autre au nom de feu le Général Guéi, le père de la Constitution qui a donné naissance à la Deuxième République de Côte d’Ivoire ? Le Troisième pont ou pont Riviera-Marcory, immortalisant désormais le Président Henri Bédié. Ces gestes forts ne feront que renforcer l’unité nationale. Car, les hommes d’Etat passent mais le pays demeure.

Elysée Koffi
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