Attaque d’Agban : Comment les gendarmes ont été piégés

Depuis l’attaque du camp de gendarmerie d’Agban, dans la nuit du vendredi 14 au samedi 15 octobre dernier, les arrestations des éléments de l’escadron blindé continuent. Ils sont selon une source une trentaine de gendarmes interpellés. Si certains sont détenus au camp de Koumassi l’on ignore la destination, ou le lieu de détention d’autres éléments. Un ancien élément de l’escadron blindé nous a expliqué le piège qui a été tendu. « Il est vrai que depuis la fuite du commandant Abéhi, il y a une suspicion qui pèse sur tous ceux qui ont bossé sous son autorité. Beaucoup d’éléments de l’escadron blindé ont été envoyés dans d’autres unités tant à Abidjan qu’à l’intérieur du pays. Tout le monde est dans le viseur des nouvelles autorités. Surtout ceux parmi nous qui étaient beaucoup sur le terrain, notamment ceux qui ont accompagné le commandant Abéhi à la rencontre avec le gouverneur Charles Konan Banny. Parmi eux se trouve le lieutenant Dorgeless N’guessan. Ce dernier est un spécialiste des chars. En principe, il doit rester à l’escadron blindé jusqu’à sa retraite car rare sont ceux qui ont suivi une formation assez pointue comme lui dans la gendarmerie au niveau des jeunes officiers. Muté à San Pedro, il était revenu vendredi à Agban pour le mariage de sa sœur. Il a été mis aux arrêts avec tous ceux qui étaient au camp. », explique notre interlocuteur. Et lui de préciser qu’une personne a imité la voix de l’ex aide de camp de Lida Kouassi pour appâter les gendarmes, à travers la radio. Mais, ceux-ci sont restés de marbre. « Personne n’a bougé. C’est le samedi que des perquisitions ont été faites et des gendarmes mis aux arrêts. Tous les gendarmes mutés venus passés le week end en famille et ceux proches d’Abéhi trouvé au camp ont été mis aux arrêts. On ne fait pas de coup d’Etat avec 200 kalachnikovs. Les nouvelles autorités de la gendarmerie savent où se trouvent les armes lourdes. Je ne comprends pas que d’une main on nous demande de venir travailler et en même temps on nous arrête », conclut-il.
Koné Mamadou