Le roi Pelé va bientôt envoyer un CD à Lionel Messi. C’est une information qui peut paraître banale dans une actualité en pleine effervescence, avec les coups d’éclat de Manchester City et le retour gagnant et prodigieux du Milan AC mené trois à zéro par Lecce, le week-end dernier. Et elle nous intéresse, nous, ici, les nostalgiques des générations du 20è siècle restées à l’état brut, à plus d’un titre. La machine médiatique du football a trop tendance, en effet, à aller vite en besogne pour offrir à l’industrie du ballon rond des « locomotives » publicitaires. Bien sûr que les Messi, Cristiano Ronaldo, Aguero, Van Persie sont les meilleurs joueurs du moment de la planète. Mais de là à faire de Lionel Messi le meilleur footballeur de tous les temps, il y a un sacré pas à ne pas franchir. Samedi, Lionel Messi s’est battu avec les défenseurs du FC Séville. Il a perdu ses nerfs, raté un penalty, offert une prestation moyenne, apparaissant comme un enfant gâté. Il n’est donc pas infaillible, lui, le Barcelonais qui tarde à honorer le maillot Albiceleste de sa chère patrie l’Argentine, le pays de «El pibe de oro » (Maradona), qui attend toujours de voir son étoile briller en Coupe du monde. Il peut donc sourire l’inégalable Edson Arantès Do Nacimento dont la silhouette de génie se mélange à l’histoire d’une nation et dont il est le plus fabuleux symbole. Mieux, « le Roi » a été le précurseur de ce monde que l’on appelle aujourd’hui « « émergent ». Il a réveillé, par son génie, la générosité de son art balle au pied, l’espoir des peuples défavorisés ou aliénés, aux quatre coins du monde. Aux « complots » mis en place contre lui pour le « briser », que ce soit à Suède 1958, ou à Angleterre 1966, il a répondu par le sourire, la grandeur d’âme, l’élévation d’esprit. Jusqu’aujourd’hui, l’impact de sa carrière transcende. Cette « affaire de CD » m’a donc accroché. Et je me suis dit « ah, si Laurent Pokou pouvait envoyer un CD de ses exploits à Wilfried Boni, Kallet Bially, Didier Ya Konan, Gaston Adjoukoua ou encore Arthur Boka... La modestie reviendrait un peu plus dans les rangs. Soyez en sûr.
La chronique de Nasser EL FADEL
La chronique de Nasser EL FADEL