Le village de Taobly-Gagné, dans l'ouest du pays, à la limite des départements de Duékoué et de Bangolo, a basculé dans la violence. Selon des informations recueillies auprès d’une victime ayant trouvé refuge à Bangolo, les faits remontent au dimanche 30 octobre 2011. Ce jour-là un jeune planteur du nom de Kaboré est allé dans sa plantation, le matin. Le soir, il n'a pas regagné son domicile, contrairement à son habitude. Ses compatriotes organisent une battue et le retrouvent mort en bordure du chemin de son champ. Son corps porte des traces d'une extrême violence. En outre, il a été égorgé par ses agresseurs qui l’ont trainé dans la brousse, avant de l’abandonner. Une autre source émanant d’un jeune d’une vingtaine d’années qui aurait fui, lui aussi le village de Taobly-Gagné, fait état de ce que l’acte a été commis par des braqueurs qui, une fois le forfait accompli, ont disparu dans les forêts. Une troisième version avance que dans la nuit du dimanche, alors qu’il venait du champ, le jeune planteur aurait été accosté par ses propres compatriotes qui l’auraient abattu à la kalachnikov, à la suite d’un conflit foncier. Toujours est-il qu’à la suite de ce décès, les jeunes compatriotes de Kaboré se sont déportés dans ce village, dans la matinée du mardi 1er novembre et ont mis le feu à toutes les habitations. Car, selon eux, ce sont les autochtones qui seraient à la base de cet acte ignoble. Taobly- Gagné attaqué et incendié, les populations se sont dispersées. Certaines ont pris la direction des forêts environnantes quand d'autres se sont refugiées à Bangolo, dans des familles. Informées, les unités de l’Onuci basées à Duékoué et à Bangolo se sont déportées dans le village vidé de son monde, à environ 6 km de Béoué. Plusieurs personnes sont portées disparues.
Ibrahim BAKOULE
(Correspondant régional)
Ibrahim BAKOULE
(Correspondant régional)