Motus : Politique

“Politiqui magni, Politiqui colombari », la politique n’est pas bonne, elle est ingrate, disait mon ami Alpha Blondy. Il n’a certainement pas tort de le dire, quand on regarde l’évolution démocratique de notre pays durant ces deux dernières décennies. Cette vision de la politique de l’artiste planétaire ne diffère en rien de celle contenue dans un ouvrage de science politique, assez parlante du reste : « La politique est comme une voiture en panne. Ceux qui la poussent n’y montent jamais ». En d’autres termes, ils ne feront jamais partie du « cortège des vainqueurs ». Depuis un bon moment, l’opinion regarde, éberluée et totalement déroutée, des personnalités qu’on a entendues hier ruer dans les brancards contre le Président Ouattara, le vouer aux gémonies et le diaboliser pendant de nombreuses années, ravaler leurs vomissures, comme l’oiseau de proie, pour dire totalement autre chose. S’ils ne disent pas qu’ils étaient en mission pour la victoire du président Ouattara, ces individus clament devant qui a le temps de les écouter, qu’ils sont « des alassanistes de la première heure ». C’est certainement à tomber à la renverse que d’entendre des propos si faux et si malhonnêtes. Et dire que ces gens parviennent à se frayer du chemin, même s’il faut rester à la périphérie du pouvoir. Après avoir « mangé » avec Gbagbo Seplou, ils espèrent un autre couvert avec les nouvelles autorités. Peu importe qu’on les qualifie d’opportunistes ou de nomades politiques. Cela leur glisse sur la peau. Peu importe les ragots et les quolibets. L’éthique et la morale peuvent bien attendre. L’essentiel, c’est de « manger », surtout que « l’argent n’a pas d’odeur ». Au grand étonnement des militants et partisans du régime, qui regardent ce jeu par trop ahurissant et grotesque. Les pauvres, ils pensent, à tort ou à raison, avoir été oubliés. Leur désarroi et tristesse sont à l’image de la bonhommie affichée par les nouveaux courtisans et « politiciens ventilateurs », comme l’a crié l’autre jour, un inconditionnel du Rassemblement Des Républicains. L’unanimité n’a jamais été la chose la mieux partagée dans le microcosme politique.