Sur les bords de la lagune Ebrié depuis quelques jours, la comédienne Naky SY Savané a réuni, le samedi 5 novembre 2011 à la bibliothèque de la Rotonde des arts contemporains au Plateau, les acteurs du 7è art en Côte d’Ivoire. Avec ceux-ci, la comédienne a partagé son projet, le Festival international miroirs et cinémas des lagunes qu’elle lance demain jeudi 10 novembre au cinéma Primavera sis à la Galerie Prima Center, en Zone 4. Une cérémonie qu’elle place sous le haut parrainage de Mme Henriette Dagri Diabaté. En grande première nationale, le public pourra voir le film «Alpha Blondy, Un combat pour la liberté», qui sera projeté les 12 et 13 novembre. Cette projection, a expliqué Naky SY Savané, annoncera le lancement dudit festival qui visitera, après Abidjan, les villes de Yamoussoukro, Bouaké, Korhogo et Man, pendant une dizaine de jours. «C’est un festival qui est porté par tout le métier. Ce bébé va être un bébé africain, celui de tout le village, l’enfant africain qui appartient à toute la communauté cinématographique», a imagé Naky SY qui a le souci de faire comprendre la valeur de l’image (cinéma). «Nous voulons apporter quelque chose à la renaissance pour que le festival vive», a traduit Naky SY qui a invité ses pairs à ne pas rester cloisonnés mais à se «frotter aux autres». De l’avis de son collaborateur Coulibaly Keletigui, «le festival veut développer l’industrie du cinéma – restauration de l’industrie cinématographique tout en valorisant notre patrimoine culturel, artistique et touristique – en nous fondant sur toutes les créations nouvelles faites par les jeunes». Selon lui, ce festival, qui est à Marseille le Festival Miroirs et cinémas d’Afrique, concernera les premiers films de réalisateurs (documentaires et films) africains et dans le monde et constituera un espace de formation et d’éducation. «Ce sera l’occasion d’éduquer nos populations africaines. On ira vers les jeunes, dans les universités et dans les écoles pour leur apprendre à comprendre ce que c’est qu’un bon film», a dit Coulibaly qui partage l’idée que le film «Au nom du christ» du réalisateur Roger Gnoan Mbala soit dans les programmes scolaires. «Il faut que les gens comprennent la valeur de l’image», a-t-il clamé. Si l’initiative a été saluée par Norbert Etranny, Fadiga Kramo Laciné, Toungara Mamadou de la Conférence des producteurs audiovisuels en Côte d’Ivoire, cela n’a pas empêché des débats autour de la nature du Festival et de la vie du cinéma dans le pays. M. Akaffou qui trouve «discriminatoire» le terme «premier film» a recommandé une ouverture tout en déterminant les genres, «les cases dans lesquelles les gens peuvent rentrer». Pour Kramo Laciné qui a félicité «l’humilité» des organisateurs pour les avoir associés, a invité ses pairs non seulement à fédérer mais à être au «chevet du cinéma malade». «On nous a envoyé un enfant. La chance, on ne nous a pas envoyé un enfant tout fait ! Ce sont des questions qui pourront trouver réponse quand il y aura un atelier», a défendu Fadiga Kramo. En cela, Coulibaly Keletigui a fait savoir qu’un comité de pilotage de travail sera mis en place.
Koné Saydoo
Koné Saydoo