La grève des agents municipaux des zones centre, nord et ouest (cno) commence à avoir des conséquences dramatiques à Bouaké.
La morgue de la mosquée sunnite de Bouaké est débordée. Les agents municipaux en grève, depuis deux semaines, s’opposent à toute inhumation au cimetière municipal. Conséquence, les dépouilles s’entassent dans cette morgue qui accueille l’essentiel des corps des musulmans de la ville. Et, comme elle ne dispose pas de chambre froide, la situation devient intenable. « Actuellement, des corps sont en train de se décomposer. C’est gênant pour nous parce que cette situation peut provoquer des maladies au niveau de la mosquée. Pour éviter une épidémie, nous avons demandé aux fidèles musulmans qui ont des corps dans notre morgue de venir les chercher », lance S. K., un des responsables des lieux. Ici, les dépouilles mortelles sont reçues juste pour deux jours de conservation, trois jours au maximum. Conformément aux prescriptions islamiques, les parents viennent les récupérer dans ce délai, effectuent la prière mortuaire sur place, et vont faire l’enterrement au cimetière de la ville. A la différence de la morgue du Centre hospitalier universitaire (Chu), qui dispose de moyens de conservation plus modernes, celle de la mosquée n’en a pas. De plus, les tarifs y sont moins élevés. Selon nos informations, le corps est conservé à 5.000 Fcfa par jour à la mosquée, contre 11.310 F par jour à la morgue du Chu, quand le corps vient d’ailleurs, et le même montant pour les trois premiers jours quand le décès a eu lieu au sein de l’hôpital. Après les trois premiers jours de conservation, chaque jour supplémentaire est facturé à 5.300 Fcfa. Vendredi 11 novembre 2011, Aboubacar Fofana vient de perdre son cousin, Chaka Koné. Assis sous un soleil de plomb, devant la morgue de la mosquée, lui et d’autres membres de la famille ne savent pas où donner de la tête. « On a voulu l’enterrer au cimetière municipal, mais à notre grande surprise, ce matin (Ndlr : le même vendredi), on nous annonce que les agents de la mairie sont en grève. Et, depuis, on est assis là », explique-t-il, abattu. Finalement, la famille décide d’aller inhumer le défunt dans un cimetière situé en zone rurale.
Ousmane Sylla et sa femme se sont retrouvés dans la même situation. Leur fils décédé accidentellement n’a pu être inhumé au cimetière municipal. Les parents ont dû négocier une tombe au cimetière de Nimbo, un village de la commune de Bouaké. Certaines familles vont inhumer leurs morts dans l’ancien cimetière situé au quartier Dar-Es-Salam. Alors que cet espace a été déjà loti et s’apprête à accueillir ses premières habitations. Au cimetière municipal, des grévistes veillent au grain. Les portes de la nécropole sont hermétiquement fermées, mais ils veulent s’assurer que personne ne vient enterrer un corps par des voies détournées. Après plusieurs arrêts de travail, sans succès, les travailleurs des mairies des zones centre, nord et ouest semblent, cette fois-ci, déterminés à aller jusqu’au bout. Ils réclament plus de 100 mois de salaire impayés, à savoir toute la durée de la crise déclenchée le 19 septembre 2002. Soit 18 milliards de Fcfa. A Bouaké, la grève a été décrétée par Barro Souleymane, secrétaire général du Mouvement pour la défense des droits des agents municipaux (Modamci). D’autres grandes villes comme Man sont déjà touchées. Korhogo pourrait entrer dans la danse, aujourd’hui.
Denis Koné à Bouaké
La morgue de la mosquée sunnite de Bouaké est débordée. Les agents municipaux en grève, depuis deux semaines, s’opposent à toute inhumation au cimetière municipal. Conséquence, les dépouilles s’entassent dans cette morgue qui accueille l’essentiel des corps des musulmans de la ville. Et, comme elle ne dispose pas de chambre froide, la situation devient intenable. « Actuellement, des corps sont en train de se décomposer. C’est gênant pour nous parce que cette situation peut provoquer des maladies au niveau de la mosquée. Pour éviter une épidémie, nous avons demandé aux fidèles musulmans qui ont des corps dans notre morgue de venir les chercher », lance S. K., un des responsables des lieux. Ici, les dépouilles mortelles sont reçues juste pour deux jours de conservation, trois jours au maximum. Conformément aux prescriptions islamiques, les parents viennent les récupérer dans ce délai, effectuent la prière mortuaire sur place, et vont faire l’enterrement au cimetière de la ville. A la différence de la morgue du Centre hospitalier universitaire (Chu), qui dispose de moyens de conservation plus modernes, celle de la mosquée n’en a pas. De plus, les tarifs y sont moins élevés. Selon nos informations, le corps est conservé à 5.000 Fcfa par jour à la mosquée, contre 11.310 F par jour à la morgue du Chu, quand le corps vient d’ailleurs, et le même montant pour les trois premiers jours quand le décès a eu lieu au sein de l’hôpital. Après les trois premiers jours de conservation, chaque jour supplémentaire est facturé à 5.300 Fcfa. Vendredi 11 novembre 2011, Aboubacar Fofana vient de perdre son cousin, Chaka Koné. Assis sous un soleil de plomb, devant la morgue de la mosquée, lui et d’autres membres de la famille ne savent pas où donner de la tête. « On a voulu l’enterrer au cimetière municipal, mais à notre grande surprise, ce matin (Ndlr : le même vendredi), on nous annonce que les agents de la mairie sont en grève. Et, depuis, on est assis là », explique-t-il, abattu. Finalement, la famille décide d’aller inhumer le défunt dans un cimetière situé en zone rurale.
Ousmane Sylla et sa femme se sont retrouvés dans la même situation. Leur fils décédé accidentellement n’a pu être inhumé au cimetière municipal. Les parents ont dû négocier une tombe au cimetière de Nimbo, un village de la commune de Bouaké. Certaines familles vont inhumer leurs morts dans l’ancien cimetière situé au quartier Dar-Es-Salam. Alors que cet espace a été déjà loti et s’apprête à accueillir ses premières habitations. Au cimetière municipal, des grévistes veillent au grain. Les portes de la nécropole sont hermétiquement fermées, mais ils veulent s’assurer que personne ne vient enterrer un corps par des voies détournées. Après plusieurs arrêts de travail, sans succès, les travailleurs des mairies des zones centre, nord et ouest semblent, cette fois-ci, déterminés à aller jusqu’au bout. Ils réclament plus de 100 mois de salaire impayés, à savoir toute la durée de la crise déclenchée le 19 septembre 2002. Soit 18 milliards de Fcfa. A Bouaké, la grève a été décrétée par Barro Souleymane, secrétaire général du Mouvement pour la défense des droits des agents municipaux (Modamci). D’autres grandes villes comme Man sont déjà touchées. Korhogo pourrait entrer dans la danse, aujourd’hui.
Denis Koné à Bouaké