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Politique Publié le jeudi 17 novembre 2011 | Notre Voie

A propos de la réconciliation nationale / Charles Konan Banny : “Ce ne sera ni vengeance, ni impunité”

© Notre Voie Par Nathan Koné
CDVR: le Président Charles Konan Banny reçoit les 19 préfets de région
Vendredi 21 octobre 2011. Abidjan. Le président de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr), Charles Konan Banny a reçu les 19 préfets de région au siège provisoire de son institution
Le président de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr) estime que le processus ne sera ni un champ de vengeance, ni le règne de l’impunité. Hier, à l’ouverture du séminaire organisé à Abidjan-Cocody pour mieux s’imprégner des expériences extérieures, Charles Konan Banny a déclaré : « nous ne nous sommes pas encore égarés. La route est bien tracée. Le processus ne sera ni vengeance, ni impunité. L’impunité est source de problèmes et la vengeance ne permet pas de construire. On doit éliminer le mensonge et la violence des rapports humains ». L’ex-Premier ministre a dit sa foi en la réconciliation des Ivoiriens qu’il est chargé de conduire. Sa foi, a-t-il expliqué, réside dans la volonté affichée par son mandat, Alassane Dramane Ouattara,
pour un processus inclusif de réconciliation. Pour lui, la réconciliation sera difficile, mais elle n’est pas hors de portée. «Nous n’avons pas le droit de ne pas réussir. Défaite interdite pour bâtir une société de justice, d’équité, de vérité par le dialogue, mais le dialogue n’est pas être d’accord sur tout», a indiqué Banny.
Soulignant, par ailleurs, que la nécessité de la réconciliation n’est plus à plaider, mais il reste à savoir comment procéder pour arriver à cette réconciliation. C’est donc pour y arriver que l’initiateur du séminaire exhorte ceux qui ont une expérience en la matière à l’aider. D’où la tenue du séminaire dit «d’imprégnation de la Cdvr sur les enjeux de la justice transitionnelle.» Selon lui, la Commission doit relever le défi de la problématique des droits de l’Homme. A ce séminaire qui dure 3 jours, 10 communications seront faites par 7 experts venus de divers horizons. Banny a émis le souhait de parvenir le plus tôt possible à la réconciliation sans précipitation. «Le risque de rechute est là si on se précipite. Doucement, doucement je suis pressé», a conclu Banny.
Ce séminaire qui bénéficie du partenariat du Haut-Commissariat des Nations-Unies aux droits de l’Homme et de l’Onuci a vu l’intervention de Guillaume Nguefa au nom du Haut-Commissaire des Nations-Unies aux Droits de l’Homme. Il a indiqué que la Cdvr doit aider à enquêter sur les violations des droits humains, à dresser une cartographie des violations et à trouver les causes profondes et les conséquences afin d’établir la vérité pour favoriser la réconciliation. Pour Nguefa, il faut la collecte des témoignages des victimes et des témoins, il faut des enquêtes sur les causes et conséquences des violences en organisant des auditions publiques. Interrogé au terme de la cérémonie, l’Imam Boikary Fofana, Cheick de la communauté musulmane, a soutenu que «la réconciliation et la cohabitation sont un fait ivoirien puisqu’on a vécu pendant tout le temps. On a connu une crise momentanée. Je pense qu’on peut s’entendre et on va trouver la solution. C’est lorsqu’on aura entendu les uns et les autres qu’on saura la vérité. On ne peut pas déjà décrire la vérité à l’avance»
Benjamin Koré
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