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Politique Publié le jeudi 17 novembre 2011 | Le Patriote

Réconciliation nationale/ Charles Konan Banny à propos du processus : “Le risque de rechute est là, si on va dans la précipitation”

© Le Patriote Par Nathan Kone
Dialogue-vérité-réconciliation : le Président Charles Konan Banny apporte sa compassion et son soutien aux victimes d`Abobodoumé
Jeudi 27 Octobre 2011. Abidjan. Abobodoumé. Le Président de la CDVR, Charles Konan Banny rencontre les victimes de la crise post-electorale, en présence du maire d`Attécoubé, Danho Paulin Claude. La base navale abritait pendant la crise post-electorale des mercenaires qui ont semé mort et désolation parmi la population civile
Un séminaire d’imprégnation sur les enjeux de la justice transitionnelle. C’est ce qu’a décidé d’organiser la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation du 16 au 18 novembre 2011. Hier au cours de la cérémonie de lancement du séminaire devant des représentants du corps diplomatique, le président de la Commission, le Premier ministre Charles Konan Banny est revenu sur les conditions préalables à réunir pour une justice transitionnelle réussie. Pour lui, il importe d’abord de relever le défi des droits de l’Homme. C'est-à-dire mettre l’homme au centre du processus en respectant tous ses droits et relevant tous les manquements. Car, selon lui, la nécessité de la réconciliation n’est plus à plaider. Mais c’est la méthode appropriée et adaptée aux réalités ivoiriennes qu’il faut trouver. Pour ce faire, le président de la CDVR dit être prêt à non seulement puiser dans les valeurs traditionnelles ivoiriennes et africaines. Mais aussi s’inspirer de ce qui a marché ailleurs dans d’autres institutions du genre de la Commission qu’il dirige. « Ce processus doit être collectif, consultatif, participatif et inclusif. Nous serons attentif à vos conseils et vos avis », a-t-il lancé à l’endroit des représentants des pays amis et du système des Nations unies qui ont fait le déplacement. Toutefois, si le Premier ministre Charles Konan Banny dit ambitionner de terminer ce processus de réconciliation nationale le plus tôt possible, il n’en demeure pas moins qu’il est conscient de la difficulté de la tâche qui l’attend. « Il faut aller doucement, parce qu’on est pressé », a-t-il paraphrasé le sage. Avant de clarifier sa pensée en ces termes : « Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. Car le risque de rechute est bien là, si on va dans la précipitation ». Le Premier ministre Banny estime que pour relever le défi de la réconciliation nationale, il faut certes une volonté politique clairement exprimée-ce qui est le cas à travers la volonté du chef de l’Etat-mais surtout celle de toutes populations de Côte d’Ivoire à aller à cette réconciliation. Le président de la CDVR a rappelé que, dans cette mission, la défaite est interdite si les Ivoiriens veulent bâtir une société de justice où on se dit la vérité par le dialogue. Avant lui, M. Guillaume NGefa est indiqué que la Commission n’est pas un substitut aux poursuites judiciaires. Mais peut contribuer à soutenir les efforts judiciaires pour mener des enquêtes et engager des poursuites efficaces pour les violations des droits humains. Il a rappelé la responsabilité première des Etats qui est de poursuivre les crimes graves au regard du droit international. Pour lui, la justice transitionnelle est aussi le droit des victimes à recevoir des réparations. C’est en cela, selon lui, que les institutions comme la CDVR sont importantes. En ce sens qu’elles sont bien placées pour comprendre la détresse des victimes et faire des recommandations fortes dans leurs rapports pour la création de programmes de réparations. M. Doudou Dieng, expert indépendant des Nations unies sur la situation des droits de l’Homme en Côte d’Ivoire, est souligné qu’il appartient au peuple de Côte d’Ivoire seul de trouver les réponses à ses propres questions. Quant au représentant spécial adjoint du secrétaire général des Nations unies, M. Arnaud Akodjénou, il a encouragé les Ivoiriens à aller dans le sens de la recherche de la réconciliation. A ce sujet, a-t-il promis, les Nations unies seront toujours aux côtés du peuple ivoirien.

Jean-Claude Coulibaly
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