Patrick N’gefa représentant par intérim du Haut Commissariat pour les Droits de l’Homme en Côte d’Ivoire : ‘’L’accès de la justice et de réconciliation nationale est fondamental pour assurer le respect des droits de l’homme’’
« Vous savez le bureau du haut commissariat pour les droits de l’homme de Genève, a déjà accompagné des processus des pays émergeants en situation de crise vers la transition. Et l’accès de la justice et de réconciliation nationale est fondamental pour assurer le respect des droits de l’homme. C’est en fonction de cette variété d’expérience acquis dans différents pays, notamment dans la sous-région, en Sierra Leone, au Togo, que depuis quelques mois, des experts des droits de l’Homme accompagnent le travail de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation. Donc il était intéressant et important pour le bureau du haut commissariat pour les droits de l’Homme d’organiser ce séminaire d’imprégnation, de partage d’expérience et aussi de partage de bonnes pratiques en matière du fonctionnement de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation mais aussi pour que le travail de réconciliation en Côte d’Ivoire se fasse conformément aux pratiques onusiennes et conformément aux normes internationales des droits de l’Homme. Nous sommes très satisfaits qu’au terme de cette série d’imprégnation, que le président de la commission soit satisfait, les commissaires sont satisfaits, les participants soient satisfaits et qu’ils ont produit un plan stratégique de travail. Il nous reste maintenant à les étudier et il n’y a pas de doute que nous en verrons des commentaires et des observations. La commission est très ouverte pour que les Nations unies en général et le bureau du haut commissariat pour les droits de l’homme en particulier puissent l’accompagner dans cet exercice de la recherche de la vérité, pour les victimes mais aussi pour le peuple ivoirien ».
Zoro Bi Balo Epiphane, juge et panéliste :
‘’Il était important d’outiller, d’informer et de former les différents commissaires’’
« J’ai été invité à cette journée d’immersion des membres de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation, sur les mécanismes de la justice transitionnelle. Je crois que c’est une activité extrêmement importante qui nous indique de façon très claire que la commission entre dans une phase opérationnelle. Pour ce faire, il était important d’outiller, d’informer et de former les différents commissaires, ceux-là mêmes qui vont piloter le processus de la réconciliation. Nous sommes personnellement intervenus sur la question du lien entre le processus de réconciliation et la lutte contre l’impunité. Dans notre présentation, nous avons mis l’accent sur le fait qu’il était important d’intégrer la lutte contre l’impunité comme outil de réconciliation. Sans une administration de la justice qui soit indépendante et impartiale, la réconciliation risque de n’être qu’une illusion. Et lorsque nous parlons de l’administration de la justice, nous voulons particulièrement mettre l’accent sur l’administration de la justice en ce qui concerne les violations les plus graves des droits de l’Homme, tels que les crimes de guerres et les crimes contre l’humanité qui ont été commis à l’occasion de la longue crise politico-militaire que le pays a traversé. Il faut juste espérer que l’ensemble de la population, il faut espérer que le climat institutionnel, politique et social soit favorable à une lutte contre l’impunité soit une lutte globale ».
Van Brabant, expert et agent d’Interpeace
‘’Il faut avoir une attitude constructive à travers le dialogue’’
« Nous parlons du dialogue dans plusieurs sociétés qui sortent de la violence. Il s’agit de développer des capacités. Ce qui nous intéresse surtout, c’est la volonté de la commission ici de vouloir réintégrer dans son travail, le dialogue entre les Ivoiriens. Je pense que c’était très enrichissant, parce que la possibilité de s’exprimer, d’apprendre à nouveau à s’écouter et à comprendre d’où vient l’autre, quels sont ses soucis et ses préoccupations sont des éléments qui vont peu à peu restaurer la confiance et les relations. Si on veut faire partie d’une même nation, il faut avoir la capacité de collaborer. Il faut avoir une attitude constructive à travers le dialogue. Au début ce sera difficile, il y aura des émotions qui vont s’en dégager, ce qui est normal. Mais il y aura besoin de ressortir tout cela. Après, tout le monde devra se dire que si on reste dans le négatif, on ne va pas avancer. Il faut alors se mettre inévitablement ensemble. Il faut se parler. C’est un élément transformateur de l’attitude ».
Yasmin Sooka : experte sud africaine, directrice exécutive des Droits de l’Homme de l’Afrique du Sud
‘’Il ne peut pas avoir de réconciliation sans justice’’
« Je pense que l’impunité doit être bannie dans toutes sociétés. Il ne peut pas avoir de réconciliation sans justice, sans vérité, sans dialogue et surtout sans indemnisation des victimes. C’est clair que le président de la commission Dialogue, vérité et réconciliation (CDVR), veut lutter contre l’impunité en Côte d’Ivoire. C’est un message important. J’ai exercé dans deux commissions à travers le monde. Dans mon propre pays, l’Afrique du Sud et en Sierra Leone. C’était des commissions internationales. Autant nous avons œuvré au retour du dialogue dans ces pays, autant nous ferons tout pour aider la Côte d’Ivoire à retrouver sa quiétude historique ».
Recueillis par A. Dedi (Photo : Palm’s. V)
« Vous savez le bureau du haut commissariat pour les droits de l’homme de Genève, a déjà accompagné des processus des pays émergeants en situation de crise vers la transition. Et l’accès de la justice et de réconciliation nationale est fondamental pour assurer le respect des droits de l’homme. C’est en fonction de cette variété d’expérience acquis dans différents pays, notamment dans la sous-région, en Sierra Leone, au Togo, que depuis quelques mois, des experts des droits de l’Homme accompagnent le travail de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation. Donc il était intéressant et important pour le bureau du haut commissariat pour les droits de l’Homme d’organiser ce séminaire d’imprégnation, de partage d’expérience et aussi de partage de bonnes pratiques en matière du fonctionnement de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation mais aussi pour que le travail de réconciliation en Côte d’Ivoire se fasse conformément aux pratiques onusiennes et conformément aux normes internationales des droits de l’Homme. Nous sommes très satisfaits qu’au terme de cette série d’imprégnation, que le président de la commission soit satisfait, les commissaires sont satisfaits, les participants soient satisfaits et qu’ils ont produit un plan stratégique de travail. Il nous reste maintenant à les étudier et il n’y a pas de doute que nous en verrons des commentaires et des observations. La commission est très ouverte pour que les Nations unies en général et le bureau du haut commissariat pour les droits de l’homme en particulier puissent l’accompagner dans cet exercice de la recherche de la vérité, pour les victimes mais aussi pour le peuple ivoirien ».
Zoro Bi Balo Epiphane, juge et panéliste :
‘’Il était important d’outiller, d’informer et de former les différents commissaires’’
« J’ai été invité à cette journée d’immersion des membres de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation, sur les mécanismes de la justice transitionnelle. Je crois que c’est une activité extrêmement importante qui nous indique de façon très claire que la commission entre dans une phase opérationnelle. Pour ce faire, il était important d’outiller, d’informer et de former les différents commissaires, ceux-là mêmes qui vont piloter le processus de la réconciliation. Nous sommes personnellement intervenus sur la question du lien entre le processus de réconciliation et la lutte contre l’impunité. Dans notre présentation, nous avons mis l’accent sur le fait qu’il était important d’intégrer la lutte contre l’impunité comme outil de réconciliation. Sans une administration de la justice qui soit indépendante et impartiale, la réconciliation risque de n’être qu’une illusion. Et lorsque nous parlons de l’administration de la justice, nous voulons particulièrement mettre l’accent sur l’administration de la justice en ce qui concerne les violations les plus graves des droits de l’Homme, tels que les crimes de guerres et les crimes contre l’humanité qui ont été commis à l’occasion de la longue crise politico-militaire que le pays a traversé. Il faut juste espérer que l’ensemble de la population, il faut espérer que le climat institutionnel, politique et social soit favorable à une lutte contre l’impunité soit une lutte globale ».
Van Brabant, expert et agent d’Interpeace
‘’Il faut avoir une attitude constructive à travers le dialogue’’
« Nous parlons du dialogue dans plusieurs sociétés qui sortent de la violence. Il s’agit de développer des capacités. Ce qui nous intéresse surtout, c’est la volonté de la commission ici de vouloir réintégrer dans son travail, le dialogue entre les Ivoiriens. Je pense que c’était très enrichissant, parce que la possibilité de s’exprimer, d’apprendre à nouveau à s’écouter et à comprendre d’où vient l’autre, quels sont ses soucis et ses préoccupations sont des éléments qui vont peu à peu restaurer la confiance et les relations. Si on veut faire partie d’une même nation, il faut avoir la capacité de collaborer. Il faut avoir une attitude constructive à travers le dialogue. Au début ce sera difficile, il y aura des émotions qui vont s’en dégager, ce qui est normal. Mais il y aura besoin de ressortir tout cela. Après, tout le monde devra se dire que si on reste dans le négatif, on ne va pas avancer. Il faut alors se mettre inévitablement ensemble. Il faut se parler. C’est un élément transformateur de l’attitude ».
Yasmin Sooka : experte sud africaine, directrice exécutive des Droits de l’Homme de l’Afrique du Sud
‘’Il ne peut pas avoir de réconciliation sans justice’’
« Je pense que l’impunité doit être bannie dans toutes sociétés. Il ne peut pas avoir de réconciliation sans justice, sans vérité, sans dialogue et surtout sans indemnisation des victimes. C’est clair que le président de la commission Dialogue, vérité et réconciliation (CDVR), veut lutter contre l’impunité en Côte d’Ivoire. C’est un message important. J’ai exercé dans deux commissions à travers le monde. Dans mon propre pays, l’Afrique du Sud et en Sierra Leone. C’était des commissions internationales. Autant nous avons œuvré au retour du dialogue dans ces pays, autant nous ferons tout pour aider la Côte d’Ivoire à retrouver sa quiétude historique ».
Recueillis par A. Dedi (Photo : Palm’s. V)