En plus des montants décidés par l’Etat, des responsables d’établissements scolaires publics continuent d’exiger des frais officieux aux parents d’élèves. Ces derniers ne sont pas d’accord et ne se taisent plus.
Les frais annexes dans les écoles publiques, une couleuvre difficile à avaler pour les parents d’élèves. Ils s’offusquent qu’à l’ère de la gratuité, des chefs d’établissements leur réclament, et même bien souvent leur imposent des charges non-officielles. Comme les années précédentes, le ministère de l’Education nationale a déclaré, cette année, l’inscription gratuite au primaire. Au secondaire, c’est-à-dire de la 6e à la terminale, la barre officielle est de 6.000 Fcfa par élève. Les cotisations exceptionnelles sont autorisées pour des besoins ponctuels. Mais elles doivent obtenir l’aval de l’inspecteur de l’enseignement primaire quand le montant excède 3.000 F au primaire. Au secondaire, le Directeur régional de l’éducation nationale (Dren) doit donner son Ok quand la somme réclamée à chaque parent dépasse 5.000 F. Sur le terrain, la réalité est parfois toute autre, et les plaintes de parents ne manquent pas. Depuis deux semaines, N’Da Yao Mathieu, dont les enfants sont inscrits au Lycée moderne Adrien Kouassi Tollah de Ouélé, dans le département de Daoukro, nous adresse presque un jour sur deux, son cri du cœur, que nous vous livrons in extenso : « Alerte et SOS chers dignes dirigeant(e)s : au lycée AKT de Ouéllé, les inscriptions sont passées de 6.000 F à 12.000 F. Informatique : 3.000 F, tee-shirt, photo, carnet de correspondance : 3000 F. Si vous ne payez pas, on ne vous inscrit pas. Envoyez des inspecteurs, s’il vous plaît, pour vérifier l’exactitude des faits et prendre des mesures possibles pour freiner ce fléau. En fait, c’est irrespectueux des décisions gouvernementales… » Au cours de nos échanges téléphoniques, le chef de famille n’a pas oublié d’évoquer les démarches infructueuses entreprises par lui et d’autres parents d’élèves auprès des responsables dudit lycée.
Une autre plainte nous vient de Vavoua. Là-bas, au lycée moderne, en plus des 6.000 F de droit d’inscription, et des 5.000 F de droit d’examen pour certains élèves, il est demandé 8.000 F par apprenant à l’ensemble des parents. Selon Yao Kouakou qui nous informe, cette somme collectée par le Comité de gestion (Coges) serait destinée à la rémunération des enseignants volontaires de l’établissement. Ce qu’il dit ne pas comprendre, ni admettre dans un établissement public.
Ces faits n’existent pas qu’à l’intérieur du pays. Le district d’Abidjan est aussi concerné. Voici par exemple la détresse de ce parent de Bingerville, traduite dans une lettre ouverte adressée au ministre de l’Education nationale, Kandia Camara, et dont il a pris soin de nous envoyer copie : « Cette année, dit-il à la ministre, pour l’inscription au secondaire dans la Dren d’Abidjan, vos services nous ont proposé un opérateur téléphonique. Nous l’avons accueilli avec joie parce que nous pensons que cela permettra une visibilité quant à la gestion de ces fonds, mais surtout harmonisera et baissera les coûts d’inscription. Malheureusement, certains chefs d’établissements demandent aux parents de s’acquitter d’autres frais d’inscription. C’est le cas du lycée Mami Faitai de Bingerville où les parents sont obligés de payer 3.000 F en plus à l’administration pour que leurs progénitures aient accès aux salles de classes. En plus de cela, on les oblige à acheter des fournitures pour, on ne sait quoi. Nous ne comprenons pas qu’un enseignant d’histoire-géographie exige un cahier de 400 pages pour son cours, qu’un enseignant d’anglais, en plus du cahier d’activités, demande un autre cahier de 200 pages. Est-ce une manière pour ces enseignants de montrer qu’ils travaillent bien ? Madame le ministre, l’école doit être un lieu où l’on enseigne des valeurs et non un endroit pour le racket », tranche-t-il. Le secrétaire à l’organisation de l’Union nationale des parents d’élèves (Unapesci) dénonce des faits similaires au lycée moderne de Treichville et dans bien d’autres établissements de la capitale économique. C’est d’ailleurs pour crier leur colère sur cet abus de frais officieux et sur les dysfonctionnements de l’inscription en ligne qu’Edouard Aka et d’autres membres du bureau exécutif de la plus vieille organisation nationale de parents d’élèves étaient mercredi après-midi au cabinet de la ministre Kandia Camara. Ils lui ont apporté une liste d’établissements champions des frais annexes à Abidjan. Sur cette liste figurent entre autres, le lycée municipal de Koumassi, le Collège moderne du Plateau, le lycée moderne de Port-Bouët, le lycée municipal de Gonzagueville…
Cissé Sindou
Les frais annexes dans les écoles publiques, une couleuvre difficile à avaler pour les parents d’élèves. Ils s’offusquent qu’à l’ère de la gratuité, des chefs d’établissements leur réclament, et même bien souvent leur imposent des charges non-officielles. Comme les années précédentes, le ministère de l’Education nationale a déclaré, cette année, l’inscription gratuite au primaire. Au secondaire, c’est-à-dire de la 6e à la terminale, la barre officielle est de 6.000 Fcfa par élève. Les cotisations exceptionnelles sont autorisées pour des besoins ponctuels. Mais elles doivent obtenir l’aval de l’inspecteur de l’enseignement primaire quand le montant excède 3.000 F au primaire. Au secondaire, le Directeur régional de l’éducation nationale (Dren) doit donner son Ok quand la somme réclamée à chaque parent dépasse 5.000 F. Sur le terrain, la réalité est parfois toute autre, et les plaintes de parents ne manquent pas. Depuis deux semaines, N’Da Yao Mathieu, dont les enfants sont inscrits au Lycée moderne Adrien Kouassi Tollah de Ouélé, dans le département de Daoukro, nous adresse presque un jour sur deux, son cri du cœur, que nous vous livrons in extenso : « Alerte et SOS chers dignes dirigeant(e)s : au lycée AKT de Ouéllé, les inscriptions sont passées de 6.000 F à 12.000 F. Informatique : 3.000 F, tee-shirt, photo, carnet de correspondance : 3000 F. Si vous ne payez pas, on ne vous inscrit pas. Envoyez des inspecteurs, s’il vous plaît, pour vérifier l’exactitude des faits et prendre des mesures possibles pour freiner ce fléau. En fait, c’est irrespectueux des décisions gouvernementales… » Au cours de nos échanges téléphoniques, le chef de famille n’a pas oublié d’évoquer les démarches infructueuses entreprises par lui et d’autres parents d’élèves auprès des responsables dudit lycée.
Une autre plainte nous vient de Vavoua. Là-bas, au lycée moderne, en plus des 6.000 F de droit d’inscription, et des 5.000 F de droit d’examen pour certains élèves, il est demandé 8.000 F par apprenant à l’ensemble des parents. Selon Yao Kouakou qui nous informe, cette somme collectée par le Comité de gestion (Coges) serait destinée à la rémunération des enseignants volontaires de l’établissement. Ce qu’il dit ne pas comprendre, ni admettre dans un établissement public.
Ces faits n’existent pas qu’à l’intérieur du pays. Le district d’Abidjan est aussi concerné. Voici par exemple la détresse de ce parent de Bingerville, traduite dans une lettre ouverte adressée au ministre de l’Education nationale, Kandia Camara, et dont il a pris soin de nous envoyer copie : « Cette année, dit-il à la ministre, pour l’inscription au secondaire dans la Dren d’Abidjan, vos services nous ont proposé un opérateur téléphonique. Nous l’avons accueilli avec joie parce que nous pensons que cela permettra une visibilité quant à la gestion de ces fonds, mais surtout harmonisera et baissera les coûts d’inscription. Malheureusement, certains chefs d’établissements demandent aux parents de s’acquitter d’autres frais d’inscription. C’est le cas du lycée Mami Faitai de Bingerville où les parents sont obligés de payer 3.000 F en plus à l’administration pour que leurs progénitures aient accès aux salles de classes. En plus de cela, on les oblige à acheter des fournitures pour, on ne sait quoi. Nous ne comprenons pas qu’un enseignant d’histoire-géographie exige un cahier de 400 pages pour son cours, qu’un enseignant d’anglais, en plus du cahier d’activités, demande un autre cahier de 200 pages. Est-ce une manière pour ces enseignants de montrer qu’ils travaillent bien ? Madame le ministre, l’école doit être un lieu où l’on enseigne des valeurs et non un endroit pour le racket », tranche-t-il. Le secrétaire à l’organisation de l’Union nationale des parents d’élèves (Unapesci) dénonce des faits similaires au lycée moderne de Treichville et dans bien d’autres établissements de la capitale économique. C’est d’ailleurs pour crier leur colère sur cet abus de frais officieux et sur les dysfonctionnements de l’inscription en ligne qu’Edouard Aka et d’autres membres du bureau exécutif de la plus vieille organisation nationale de parents d’élèves étaient mercredi après-midi au cabinet de la ministre Kandia Camara. Ils lui ont apporté une liste d’établissements champions des frais annexes à Abidjan. Sur cette liste figurent entre autres, le lycée municipal de Koumassi, le Collège moderne du Plateau, le lycée moderne de Port-Bouët, le lycée municipal de Gonzagueville…
Cissé Sindou