Après la Tunisie, c`est au Maroc que les Islamistes viennent de « prendre le pouvoir ». Quelle est cette force qui propulse depuis quelque temps ces partis sur les devants de la scène politique dans les pays de l`Afrique du nord?
Le 23 octobre 2011, les Islamistes de Ennahda en Tunisie font une véritable razzia lors du vote de l`assemblée constituante, en remportant 89 des 217 sièges. Le parti de Rached Ghannouchi, interdit sous Ben Ali, devient du coup la première force politique du pays. Au Maroc, les législatives du 25 novembre dernier viennent également de confirmer les islamistes du Parti Justice et Développement, (PJD) comme la première formation politique du Royaume. Le parti de Abdelilah Benkirane était crédité de 80 sièges après les résultats officiels de plus des deux tiers des circonscriptions, contre 47 dans l`assemblée sortante. En Egypte, les Frères musulmans, une autre formation islamiste, est le parti avec lequel les militaires au pouvoir doivent compter lors des prochaines élections. Cette puissante organisation qui était vouée aux gémonies sous le règne de Hosni Moubarak, ronge son frein depuis le début du printemps arabe, attendant avec impatience les premières élections libres et démocratiques, pour jouer les premiers rôles dans ce grand pays. En Algérie, malgré le coup de force opéré par l`armée en 1991, lorsqu`elle s`est aperçue de l`imminence de la victoire du Front Islamique du Salut (FIS) aux législatives, les islamistes restent toujours une force tranquille qui attend son heure pour émerger sur la scène politique.
Les raisons de ce déferlement
Le succès des partis islamistes réside dans l`organisation même de ces formations qui ont une assise réellement populaire. Leurs bases électorales sont les couches défavorisées des grandes agglomérations. Lorsqu`on connaît les difficultés auxquelles sont confrontées ces populations, en l`occurrence le chômage chronique, et une grande paupérisation, on comprend aisément pourquoi elles choisissent de militer dans des partis qui leur promettent un mieux-être ou qui prônent la solidarité, la justice et l`égalité sociale. A la différence de certains leaders politiques qui abreuvent ces populations pauvres de simples discours, les islamistes sont plus pragmatiques. Ils joignent souvent l`acte à la parole. En Egypte, l`organisation des frères musulman, est un puissant « centre social » qui ne dit pas son nom. Elle répond à chaque fois que l`occasion se présente, aux besoins des populations pendant les moments difficiles. Lors des cataclysmes, « les Frères musulmans » ont très souvent devancé les autorités sur le terrain, en distribuant vivres et non-vivres aux populations en détresse. Il n`est donc pas étonnant, que ces partis islamistes en tirent aujourd`hui les dividendes politiques de leurs nombreuses actions sociales. Malgré les craintes ou inquiétudes que pourrait susciter la montée au pouvoir des partis islamistes, les gouvernants en place ont compris qu`ils doivent composer avec eux, au risque d`être emportés par cette vague déferlante. Malgré leur succès, ces partis ne peuvent pas gouverner seuls, ils sont contraints de nouer des alliances. En effet, les forces politiques sont assez équilibrées aujourd`hui un peu partout dans ces pays arabes pour éviter qu`un seule formation politique, si puissante soit elle, fasse sa loi à la tête de ces pays. C`est une chance pour atténuer la crainte que suscite la montée en puissance de ces partis.
Charles d`Almeida
Le 23 octobre 2011, les Islamistes de Ennahda en Tunisie font une véritable razzia lors du vote de l`assemblée constituante, en remportant 89 des 217 sièges. Le parti de Rached Ghannouchi, interdit sous Ben Ali, devient du coup la première force politique du pays. Au Maroc, les législatives du 25 novembre dernier viennent également de confirmer les islamistes du Parti Justice et Développement, (PJD) comme la première formation politique du Royaume. Le parti de Abdelilah Benkirane était crédité de 80 sièges après les résultats officiels de plus des deux tiers des circonscriptions, contre 47 dans l`assemblée sortante. En Egypte, les Frères musulmans, une autre formation islamiste, est le parti avec lequel les militaires au pouvoir doivent compter lors des prochaines élections. Cette puissante organisation qui était vouée aux gémonies sous le règne de Hosni Moubarak, ronge son frein depuis le début du printemps arabe, attendant avec impatience les premières élections libres et démocratiques, pour jouer les premiers rôles dans ce grand pays. En Algérie, malgré le coup de force opéré par l`armée en 1991, lorsqu`elle s`est aperçue de l`imminence de la victoire du Front Islamique du Salut (FIS) aux législatives, les islamistes restent toujours une force tranquille qui attend son heure pour émerger sur la scène politique.
Les raisons de ce déferlement
Le succès des partis islamistes réside dans l`organisation même de ces formations qui ont une assise réellement populaire. Leurs bases électorales sont les couches défavorisées des grandes agglomérations. Lorsqu`on connaît les difficultés auxquelles sont confrontées ces populations, en l`occurrence le chômage chronique, et une grande paupérisation, on comprend aisément pourquoi elles choisissent de militer dans des partis qui leur promettent un mieux-être ou qui prônent la solidarité, la justice et l`égalité sociale. A la différence de certains leaders politiques qui abreuvent ces populations pauvres de simples discours, les islamistes sont plus pragmatiques. Ils joignent souvent l`acte à la parole. En Egypte, l`organisation des frères musulman, est un puissant « centre social » qui ne dit pas son nom. Elle répond à chaque fois que l`occasion se présente, aux besoins des populations pendant les moments difficiles. Lors des cataclysmes, « les Frères musulmans » ont très souvent devancé les autorités sur le terrain, en distribuant vivres et non-vivres aux populations en détresse. Il n`est donc pas étonnant, que ces partis islamistes en tirent aujourd`hui les dividendes politiques de leurs nombreuses actions sociales. Malgré les craintes ou inquiétudes que pourrait susciter la montée au pouvoir des partis islamistes, les gouvernants en place ont compris qu`ils doivent composer avec eux, au risque d`être emportés par cette vague déferlante. Malgré leur succès, ces partis ne peuvent pas gouverner seuls, ils sont contraints de nouer des alliances. En effet, les forces politiques sont assez équilibrées aujourd`hui un peu partout dans ces pays arabes pour éviter qu`un seule formation politique, si puissante soit elle, fasse sa loi à la tête de ces pays. C`est une chance pour atténuer la crainte que suscite la montée en puissance de ces partis.
Charles d`Almeida