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Sport Publié le mardi 29 novembre 2011 | Le Democrate

Violence dans les stades - Une gangrène qu’il faut soigner

© Le Democrate Par Prisca
Football - 1ère journée du "Tournoi des africains": Asec bat Séwé 1-0
Dimanche 16 janvier 2011. Abidjan. Stade Robert Champroux de Marcory. Les jaunes et noir de l`Asec battent le Séwé de San Pédro. Photo: les arbitres de la rencontre
Le sport, quelque soit l’enjeu, est avant tout un jeu. Malheureusement, de nombreux sportifs, aussi bien les athlètes que les supporters ne l’entendent pas de cette oreille, qui s’adonnent à des violences dans les stades. Ce phénomène fait de plus en plus rage surtout au niveau du football. Que ce soit en Afrique, en Europe ou ailleurs, la violence dans les stades a pris de l’ampleur. Il ne se passe plus de jour, sans qu’on assiste à des violences sur les différents stades de la planète. Si ce ne sont pas les joueurs qui sont victimes d’insulte, ce sont les supporters qui détruisent les installations pour des raisons diverses.

Des cas de violences en Europe
La violence dans les stades est une gangrène qu’il faut rapidement soigner. Elle remonte au 12 è siècle. En 1314, le football est banni de Londres pour préserver la paix car il a engendré des trahisons et des rebellions dans la cité anglaise. En 1555, le football est banni de Liverpool en raison de nombreux troubles. Le phénomène prend une autre tournure au 20è siècle avec l’émergence d’une race de voyous qui sévissent notamment dans les stades d’Angleterre. Ces fauteurs de trouble, communément appelés hooligans en Angleterre et Barra Bravas en Amérique du Sud, agissent notamment dans le but de peser sur le résultat d’un match. En 1979, le phénomène gagne la France, précisément le club de Paris Saint Germain. Le mercredi 29 mai 1985, la finale de la Coupe d’Europe des Clubs Champions opposant Liverpool à la Juventus de Turin, au Stade Heysel en Belgique, est émaillée de violence. Les Hooligans sont à l’origine de cette tragédie qui a fait plus de 600 blessés et 40 morts. En 1998, de violentes altercations éclatent entre des supporters marseillais et anglais. Un autre incident éclate lors de la Coupe du monde de cette même année en France. Lors de cette grand’messe mondiale, un policier a été agressé par un hooligan allemand. L’Afrique n’est pas en marge de ces mouvements de violence qui gangrènent le football.

L’Afrique, également dans la danse
Les pays de l’Afrique se sont également inscrits dans cette spirale de violence qui a lieu sur les stades de football. Lors des éliminatoires de la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud, des violences éclatent entre la sélection algérienne et la sélection égyptienne. Tout près de nous au Sénégal, des violences ont terni la finale de la 5 è édition du tournoi de l’Uemoa. Finale remportée (1-0) par le Sénégal aux dépens du Mali. Mais une question est sur toutes les lèvres. Pourquoi autant de violences sur les stades ?
Plusieurs facteurs sont à l’origine des violences dans les stades.

L’enjeu de la rencontre
L’enjeu d’une rencontre est souvent à l’origine des violences sur les stades. La quête d’un trophée ou d’un titre fait monter le mercure dans les stades. Et l’étincelle ne tarde pas à s’embraser pour une peccadille. En témoigne le match de la 6è journée de la Super Division disputé le samedi 5 novembre au stade Champroux et qui avait opposé l’Africa à la Soa. Les supporters de l’Africa Sport, en course pour le titre, n’avaient pas digéré le nul de leur équipe, bastonnant ainsi Dembélé Denis, l’arbitre de la partie et détruisant chaises et autres.

Erreur d’arbitrage
Les erreurs d’arbitrage expliquent parfois les violences dans les stades. Une situation qui crée des frustrations chez l’équipe victime surtout si cette décision a pesé sur le résultat du match.

Engouement des supporters
L’engouement des supporters autour d’une rencontre peut être à l’origine de débordements. En Côte d’Ivoire, l’on n’oubliera pas de sitôt les événements du 29 mars 2009 qui ont coûté la vie à au moins vingt personnes et qui ont fait de nombreux blessés. Le drame du stade de Heysel en 1985 qui a fait au moins 600 blessés et 40 morts est toujours présent dans les esprits. En 1996, certains supporters de Liverpool forcent les barrières en vue d’assister à une demi finale de la Coupe d`Angleterre contre Notthingam Forest. Les supporters s`écrasent contre les grilles, il y aura 93 blessés lors de ce match. Les exemples de dérapages dans les stades sont légion et leurs origines sont aussi diverses qu’énigmatiques.

Les pratiques occultes
En Afrique, l’on est très superstitieux. Et certains actes suffisent pour jeter de l’huile sur le feu comme ce fut le cas lors de la 5è édition de la finale du tournoi de l’Uemoa disputée dimanche dernier. Mais que s’était-il passer exactement ? Selon certaines sources, un officiel malien, qui était sur le banc avait été expulsé par l’arbitre bissau-guinéen Fidel Gomes à la 78ème minute pour conduite inconvenante envers l’arbitre de touche. Il devait donc quitter le banc pour aller soit aux vestiaires, soit dans les tribunes ; il choisit la première option. Mais au lieu de faire le tour de l’aire de jeu, il s`est dirigé vers la cage du gardien de but sénégalais, Khadim N’diaye. Et puisqu’on est en Afrique et qu’on croit toujours aux sortilèges, ce dernier s’interpose en lui barrant le chemin de sa cage. S’en suit alors un échange de propos véhément au cours duquel se mêlent d’autres joueurs et dirigeants des deux camps. Il a fallu l’intervention des officiels de l’Uemoa et des deux Fédérations pour calmer les esprits. La partie s’est donc poursuivie après au moins dix minutes d’interruption. Face à tous ces débordements que faut-il faire ?

Les mesures sécuritaires
Pour éradiquer les débordements dans les différents stades, les autorités ont pris certaines mesures. Entre autres, le renforcement de la sécurité autour des stades. Une sécurité assurée par les forces de l’ordre et autres agents de sécurité ainsi que autres propositions.

Sanctions contre les fautifs
Certains sportifs préconisent des sanctions exemplaires et beaucoup plus radicales. Parmi eux le manager de Queens Park Rangers Warnock. Selon lui, il n’y a qu’une solution pour éradiquer ce genre de débordements : « Il faut les mettre en prison pour deux ans ». Car pour le manager de QPR, le problème est plus profond : « j’ai bien peur que dans la société d’aujourd’hui, plus rien ne me surprenne. Il n’y a qu’à voir ce que subissent les coachs quand Liverpool et Manchester se rencontrent ». A coté de cet aspect, certaines mesures sécuritaires s’imposent d’elles-mêmes pour éviter les violences.

Aménagement des stades
Les stades où se déroulent généralement les violences, doivent être conçus de manière à éviter que les débordements ne se transforment en drame. Les anglais l’ont d’ailleurs compris, qui ont supprimé les barbelés pour éviter les bousculades qui appellent souvent à la violence. Les entrées des stades doivent être construites de manière à permettre une grande fluidité pour les spectateurs.

Eduquer les supporters
Au niveau des fédérations sportives, il faut apprendre aux supporters les «bonnes pratiques» en véhiculant les valeurs du sport qui sont basées sur le respect, l’amitié et la fraternité. Il faut davantage impliquer les supporters qui sont les premiers concernés par ce phénomène, en les responsabilisant. Ainsi, ils seront plus efficaces pour lutter contre ceux, heureusement minoritaires, qui viennent au stade pour semer la zizanie et non pour le spectacle.

Interdire de stade les fauteurs de trouble
Pour prévenir les violences dans les tribunes et alentours, il faut interdire des stades toutes les personnes qui se rendront coupables de violences. Pour cela, un moyen de contrôle doit être mis en place dans tous les pays pour surveiller ces voyous même si cela semble difficile pour l’Afrique qui ne dispose pas de technologie de pointe dans le domaine sécuritaire.

Mise en place d’un code de déontologie
Il s’agira également de mettre en place un code de déontologie à l’usage des supporters, dont le non respect entraînera la relégation pure et simple du club dont les supporters auront fauté. A côté de cela, il y a les mesures techniques pour dissuader tous ceux qui voudront s’adonner à la violence.

Les mesures techniques
Il faut renforcer le rôle des personnes assurant une partie de la sécurité des stades sous l’autorité et le contrôle des forces de police, généraliser le système de vidéo surveillance, mettre en place des portails sécurisés, généraliser l’emploi des filets afin d’éviter les jets d’objets sur le terrain et interdire la vente d’alcool autour des stades. Enfin, il faut faire la fouille corporelle qui permet déjà à l’entrée d’extirper les brebis galeuses. Par ailleurs, il faut dépassionner le sport car avant tout, c’est un jeu où vainqueur et vaincu gagnent. En somme, les violences dans les stades sont devenues un « phénomène de société » regrettable, qu’il convient de combattre. Il convient donc de prendre des mesures énergiques voire même radicales pour stopper ou à tout le moins réduire ce phénomène qui gangrène le football et qui commence à faire trop de victimes.

Affia Marie
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