Un convoi de 738 personnes devrait avoir lieu, hier mercredi 7 décembre 2011 dans le cadre du rapatriement volontaire des réfugiés ivoiriens vivant au Liberia. Malheureusement, cet important événement consécutif à un accord tripartite entre la Côte d’Ivoire, le Liberia et l’UNHCR n’a pu être exécuté. Pourtant, l’UNHCR Côte d’Ivoire avait déployé les grands moyens tôt ce mercredi (23 autocars de 32 places chacun) pour la réussite de cette opération. « Les autocars qui sont partis chercher les réfugiés ce matin (Ndlr : mercredi) à la frontière du Liberia, précisément à Grand Gebeh et Nimba County, ont été bloqués là-bas. Les autorités administratives ivoiriennes nous ont révélé ce matin que la frontière entre le Liberia et la Côte d’Ivoire est fermée. Nous ne comprenons pas cette situation de dernière minute qui n’arrange pas le HCR », a confié l’air déçu, un responsable local de l’organisme onusien, rencontré sur place à Toulépleu. Comme lui, plusieurs hauts responsables de l’ONUCI, du PAM, du HCR et de la Croix rouge n’ont pas manqué d’exprimer leur déception face à cette situation, soutenant que cette opération de rapatriement volontaire des réfugiés ivoiriens a fait l’objet d’un accord tripartite. Dans cette impasse, notre équipe de reportage s’est mis en rapport avec le préfet du département de Toulépleu, Diarra Karim, pour en savoir davantage. Sur ce sujet, l’autorité préfectorale a été sans ambages. « Jusqu’à hier soir (mardi 6 décembre, Ndlr), nous avons pris toutes les mesures pour que nos compatriotes exilés reviennent. Malheureusement, nous nous sommes rendu compte après que l’opération est en train d’être récupérée par des hommes politiques. Pour des raisons sécuritaires, vu que Toulépleu a été très affecté pendant la crise, nous avons décidé d’arrêter l’opération de rapatriement de ce matin pour la reprogrammer après l’élection législative. Surtout que parmi ces volontaires, il y a beaucoup d’ex-combattants », a réagi le préfet qui avait à ses côtés le sous-préfet Albert Tra Bi. Si le préfet de Toulépleu impute cette suspension de l’opération à des questions sécuritaires, des indiscrétions donnent une autre lecture des faits. « Ceux qui viennent en Côte d’Ivoire sont issus pour la plupart de l’ex-majorité présidentielle. Donc, les partis engagés dans la course aux législatives n’ont pas intérêt qu’ils viennent pour subir des votes sanction », a-t-on appris notamment. Vrai ou faux ! Toujours est-il que cette situation de blocage a nécessité l’arrivée à Toulépleu en début d’après-midi du représentant spécial de l’ONU en Côte d’Ivoire, Bert Koenders. A l’issue de plusieurs heures d’entretien avec le préfet, celui-ci a pu obtenir la levée de la mesure de suspension de l’opération qui doit être exécutée finalement ce jeudi matin.
G.de Gnamien
(Envoyé spécial à Man et Toulépleu)
G.de Gnamien
(Envoyé spécial à Man et Toulépleu)