S’il y a bien une action qui s’est inexorablement accrue ces dix dernières années, c’est bien la décentralisation des établissements financiers. Ces derniers ont bien compris la nécessité de se rapprocher de la population qui, pour la grande majorité ; n’avait pas de compte bancaire. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas et les banques mettent à la disposition de leur client, de nombreux produits et services dont ils vendent les avantages. De ces nombreux produits proposés, un semble être encore sur le banc de touche ou du moins reste toujours méconnu de la population. Il s’agit de l’utilisation de la carte magnétique pour le règlement des achats effectués. Combien sont-ils aujourd’hui à l’utiliser pour le règlement de leur achat ? Pas nombreux, l’avons-nous constaté après plusieurs constats dans les grandes surfaces et les petits rayons de quartier. Et pourtant, celle-ci constitue l’un des moyens modernes et les plus sûrs pour opérer des transactions. Pour tout dire, son utilisation demeure encore faible en Côte d’Ivoire. Récemment, dans une superette sise dans la commune de Cocody, lors du règlement de nos achats à la caisse, nous posons la question de savoir à la caissière le nombre de personnes venues régler le prix de leurs achats à la caisse à partir d’une carte magnétique : «ça n’existe pas ici !», nous répond la caissière en nous tendant notre reçu. Si l’on s’en tient à ses explications, les achats sont réglés en espèce à la caisse. L’utilisation des cartes magnétiques par les clients est donc inexistante car pour le faire, il faudrait aussi que le magasin possède un terminal de paiement affilié à un ou des réseaux bancaires. Ce terminal qui est en fait un appareil sert à débiter de l’argent sur sa carte magnétique, rattachée à son compte Se présentant comme une carte plastique et équipée d’une bande magnétique où il est incrusté une puce électronique, la carte bancaire permet de régler des achats à partir d’un «terminal de paiement» et de retirer en espèces des sommes d’argent aux distributeurs automatiques de guichet (Dab). Si sa seconde fonction est bien connue du public, il n’en demeure pas moins que la toute première ne l’est pas auprès d’une frange importante de la population. Khalil, vendeur de vaisselles au Plateau, avoue ne pas connaître la carte magnétique et son usage. A l’en croire, même si un client lui proposait de payer sa marchandise avec ce « nouveau » moyen de paiement, il aurait refusé. «Je préfère l’argent liquide. Affaire de carte là, je n’ai pas confiance, je peux prendre et puis ils vont me dire après que ça ne marche pas». Un fait qui montre bien que l’utilisation de la carte magnétique paiement reste toujours méconnue en Côte d’Ivoire. Selon Donafamy Koné, chef de service marketing dans une banque de la place, la faible utilisation de la carte magnétique est liée à une question culturelle. «Les Ivoiriens ne sont pas encore habitués à ce genre de paiement. Ils sont toujours collés au cash. Pour y remédier, il faut réduire les coûts d’acquisition pour inciter un plus grand nombre à utiliser la carte», nous a-t-il confié. La carte magnétique qui est très développée dans les pays développés se présente aujourd’hui comme le moyen le plus sûr d’effectuer une opération rapide.
Cinthia R Aka
Cinthia R Aka
